Imagine, t’es là, le 1er janvier, tu cuves encore à 14h de la murge de la veille, les restes sont toujours sur la table, comme les clopes écrasées dans le cendrier…Tout ça pue le tabac froid, le poulet décongelé, la bière bon marché, et le chat a marché dans le vomi de Didier. Tu ne t’en rends même pas compte, puisque le tien a été réglé, et tu comates sur ton canapé, vaguement concerné par ce qui passe à la TV. Tu ne rêves que d’une chose. Que la journée se termine et que tu puisses retourner te pieuter. Sauf que c’est pile le moment que choisit ton pote Fred pour te faire écouter un truc qu’il considère comme « grave frais ». Le PC allumé, la recherche sur Bandcamp, et là, la musique te fait croire que la troisième guerre mondiale est déjà déclarée.
Moyen comme réveil en douceur pour affronter la nouvelle année.
Il faut dire que le margoulin a déniché le premier album des américains d’ANNIHILATION CULT. Il a vu le truc et il a tout de suite compris que derrière ce lettrage à la REVENGE se cachait obligatoirement un secret inavouable. Un culte du chaos, une célébration du bruit, un hommage à tout ce qu’on détruit, et surtout les tympans.
Minneapolis, Minnesota, des pseudos à faire marrer Tom Warrior, des envies communes et un parcours ne l’étant pas moins. Déjà complices au sein de FERAL LIGHT et ABERRATION, Emissary of Death's Command (batterie), Adversarial Machinations of Warfare (guitare) et Judicator of the Zealot's Hammer (chant) se connaissent donc bien, et savent pertinemment où ils vont. Dans une station isolée, abandonnée de tous, qui leur servira de point de chute après chaque publication abominable.
Car ce premier long éponyme est tout ce que son titre semble indiquer. Une annihilation en bonne et due forme, un massacre dans les grandes et petites largeurs, et le refus obstiné de pondre un thème reconnaissable pour ne pas être traité de vendu. Le truc le plus underground possible, incorruptible, indomptable, et avouons-le, légèrement inécoutable. Mais c’est justement ce qui le rend si fascinant, entre ces riffs indiscernables, cette voix enregistrée sur bande via un magnéto à piles, et cette caisse claire qui rend hommage à DARKTHRONE et Lars Ulrich à chaque frappe.
ANNIHILATION CULT est donc une secte aux trois gourous. D’ailleurs, ce sont les seuls membres connus, puisque aucun inconnu n’a encore osé les suivre. Et pour aller où d’ailleurs ? Pour y faire quoi ? Se gausser du côté commercial de l’écurie Satan Records ? Pour se fendre la gueule en parlant du Death floridien ? Se déguiser en Euronymous pour faire peur aux marmottes ? Pas vraiment de quoi motiver d’éventuelles troupes, encore moins créer un following passionné et totalement dévoué.
Mais j’avoue que leur barouf m’a interpellé quelque part. Il m’a rappelé REVENGE justement, GNAW THEIR TONGUES, les étables Signal Rex et Sentient Ruin, les ruines de la civilisation moderne, et ce discours abscons sur les mérites de la survie en milieu hostile. Et quoi de plus hostile qu’un magma sonore intraduisible en mots à moins d’avoir recours à des onomatopées choisies et triées sur le volet.
Si les morceaux donnent le sentiment d’avoir été photocopiés sur une vieille machine au ruban fatigué, si la guitare s’échine à pondre des trucs qui ressemblent vaguement à des riffs, si le chant régurgite et recycle ses propres remugles, l’ambiance générale est à peu près aussi engageante qu’un gang-bang sur un site de construction pour Jacquie et Michel. Ça salit les orifices, ça fait mal par ou ça glisse, ça laisse souillé et perturbé, et ça dégoute de l’exercice physique pour quelques années.
Quelques fantaisies chaotiques et rythmiques, un jeu de cymbales qui vrille, des transitions noisy et complètement hors-propos, et une envie de faire plus de bruit que les voisins. Entre Black Ambient, Death de grosse brute et Noise Grind sans autre but que de tout raser, Annihilation Cult est une cassette qu’il faut absolument posséder au regard du culte qu’elle risque d’engendrer.
Ce genre de tape que l’on retrouve chaque semaine sur Bandcamp à vendre pour un prix raisonnable, et qui garantit une écoute laborieuse sur un autoradio à l’agonie.
Entre beurk et pouah, ANNIHILATION CULT vous passe de vie à trépas. Un 1er janvier traumatique, un ménage à faire dramatique, et l’impossibilité chronique d’avoir la trique. Il y a des lendemains qui déchantent, et ceux qui décantent. Mais quand l’appel de la porcelaine se fait sentir, il vaut mieux courir. Le chat est à couvert et attend que tu dégobilles.
Titres de l’album:
01. Genocide Christ
02. Blood Covenant
03. Antichrist Communion
04. Desecration Mass
05. Iron Salvation
06. Extermination Ritual
07. Sacramental Ruin
08. Annihilation Cult
Perso, à part leurs deux premiers albums qui sont vraiment géniaux, le reste est quelconque et prétentieux.
08/03/2025, 16:08
Tout comme Gargan, bien plus ADIPOCERE que HOLY à l'époque.HOLY étant bien trop atmo-avant-garde-mélo-musique-du-monde pour moi.Pout autant, GLOOMY GRIM et TRISTITIA ont été de très grandes révélations au mili(...)
08/03/2025, 10:09
Le catalogue était culte avec ses descriptions d'albums !!! ("la batterie va à 1000 km/h", "l'album de la maturité",...) Ma discothèque s'est constituée au début en grande partie grâce à eux.
07/03/2025, 16:48
@ Mortne2001 :J'ai maté les films que tu conseillais et que je n'avais pas encore vu (voir même entendu causer...) :- ODDITY : Mouuuais... ... ...Idée de base pas mal mais des incohérences scénaristiques qui gâche totalement t(...)
04/03/2025, 12:25
Possible qu'ils tournent, étant donné que Bobby est devenu un meme depuis quelques jours....
04/03/2025, 10:50
De mon côté, j'ai forcément découvert Holy Records avec Metallian dans les années 90. J'avais acheté le premier Septic Flesh parce que j'avais aimé la pochette. J'ai aimé la zique dans la foulée. J'aimais bien (...)
03/03/2025, 13:09
Pour moi Holy, c'était principalement Elend, groupe qui m'est toujours resté cher. Mise à part ça je n'étais pas un holy maniac hehe. Pour la distro, j'étais plus Adipo, même si je me souviens avoir passé des heures sur le(...)
03/03/2025, 10:45
Yep, c'était le war volume III de chez SOM. De mémoire les deux autres étaient ceux de Bloodthorn/And Oceans et Bethzaida/Anata. Un peu comme à la même époque le Thorns/Emperor mais c'était chez Moonfog :)
03/03/2025, 10:39
Leivato ne sera sans doute pas longtemps considéré comme allant à contre courant... Puisque fort d'une créativité inépuisable ce groupe crée lui-même un nouveau style.Pour l'instant ce second album est donc le manifeste d&apo(...)
02/03/2025, 14:48
Beaucoup de souvenirs a l'évocation d'Holy Records… SUPURATION, NATRON, BALROG, GARWALL, TREPALIUM, GLOOMY GRIM, EXHUMATION, HECTIC PATTERNS et j'en passe…Un label qui m'a permis de découvrir tout un tas de groupes qui deviendront , pour ma p(...)
28/02/2025, 10:25
Holy Records était un label ambitieux avec une identité bien marquée, et une vision artistique large qui réunissait l'ensemble de leurs signatures. Même le style visuel se reconnaissait instantanément. C'était aussi ma distro' fran&cc(...)
27/02/2025, 20:00
Autant ils nous ont habitué à quelques pochettes bien merdiques, autant es deux dernières dont celle-ci sont magnifiques !
27/02/2025, 10:50