« ACCELERATOR débuta lorsque le guitariste Tim Como rencontra le batteur Weston Mahalic suite à une petite annonce publiée par ce dernier. Ils ont répété pendant quelques semaines, et ont finalement décidé de former un groupe. Ils ont fini par rencontrer le bassiste Scott Finn, qui avait l’attitude et le style de jeu dont ils avaient besoin pour leur Thrash, mais il leur manquait toujours un chanteur. Après pas mal d’auditions, ils ont fini par tomber sur Joe Murray ».
Corrigez-moi si je me trompe, mais cette biographie pourrait incarner l’archétype d’histoire de formation de groupes depuis la nuit des temps. Pas d’anecdote incroyable, pas de hasard imprévisible ou de cadeau du ciel, la constitution d’ACCELERATOR s’est faite suivant une logique d’abnégation et de rencontres, qui ont abouti à la cohésion d’un quatuor qui semble avoir des choses à dire. Un discours agencé et éminemment Thrash évidemment, qui respecte à la lettre les codes du genre lorsqu’il croise le fer avec un Death light, lui apportant un surplus de puissance non négligeable.
Death en apport, mais aussi Hardcore, au point que ce premier longue durée pourrait être appréhendé comme le skeud crossover du mois, dans une veine qui n’est pas sans rappeler quelques influences que ces originaires de Long Island se plaisent à citer sur leurs pages officielles.
Ils nous parlent donc de MUNICIPAL WASTE, LAMB OF GOD, METALLICA, ANTHRAX, DEMOLITION HAMMER, LED ZEPPELIN, PANTERA, HAVOK, D.R.I, JUDAS PRIEST, ALICE IN CHAINS, MEGADETH, IRON MAIDEN, SUICIDAL TENDENCIES, ENFORCER, EXODUS, MOTORHEAD, SOLSTICE, MORBID SAINT, sans doute plus dans un désir de nous annoncer la couleur de leurs goûts personnels que pour situer leur musique qui ne se contente pas de décalquer ces références sans réfléchir.
MUNICIPAL WASTE, MORBID SAINT, HAVOK et DEMOLITION HAMMER seront celles que je retiendrai au moment de juger de ce premier longue durée, qui n’hésite pourtant pas à durcir et épaissir le ton lorsque les compositions l’exigent. Oscillant entre Thrash de la Bay Area classique, fusion de Venice plausible et Thrashcore agressif et impulsif, Anthropophagy Outbreak bouffe en effet à tous les râteliers, et fait ripaille de tous les courants les plus agressifs de la fin des 80’s. Un disque vintage Thrash de plus ? Pas vraiment et oui en même temps, mais force est d’admettre que l’énergie déployée par les ACCELERATOR leur permet de valider leur nom et leur intitulé de LP, qui fait montre d’un cannibalisme phagocytant tout ce que l’extrême à de plus dévorant.
Ne tombant pas dans le piège de la redondance et de la linéarité, le quatuor se permet même quelques interventions louchant sur le format Core, avec des attaques furieuses et immédiates comme le diablement véloce « Nuclear Beerfare », dont les cinquante-cinq secondes nous rappellent crument les délires de WEHRMACHT. Mais même en format court, les américains savent aussi varier le terrain, ce que démontre le très ludique et atypique « Insomniac », empreint de NWOBHM et de la première vague speed US. Guitares mordantes, riffs qui tourbillonnent et rythmique qui pilonne, la recette fonctionne et la mécanique de variation est si bien huilée qu’on se retrouve entraîné dans un jeu de piste qui nous passionne et nous incite à accepter le deal proposé.
Jamais trop bourrin, mais toujours malin, Anthropophagy Outbreak accélère, varie, joue pépère, et brusque les passants dans les fougères pour nous frapper d’une influence un peu Punk (« Sexaholic ») qui se manifeste au travers d’accroches de guitares vraiment joyeuses mais sévères.
Toujours crédibles, même en version longue, puisque « Black March » et ses presque cinq minutes thrashe grave et aligne les staccatos et les glissandos avec une maestria rappelant le meilleur ASSASSIN, tandis que « Pale Rider » joue sur le même terrain et moshe bien ses refrains pour nous éviter les coups de soleil de bon matin.
C’est efficace en diable, et ça tourne à bonne allure, tout en prenant soin de placer à intervalles réguliers des breaks très malins. La méthode est d’usage, mais employée ici avec une bonne humeur qui fait vraiment plaisir à entendre, d’autant plus que chaque musicien est à sa place et connaît le chemin. Dans son rôle de maître de cérémonie, Joe Murray se montre très convaincant, et harangue les fans potentiels de son timbre grave et essentiel, tandis que son acolyte Tim Como brode des soli assez typiques, dégoulinant d’une dextérité sobre et efficace qui ne rajoute jamais la note de trop une fois l’addition réclamée.
Et lorsque les trois instrumentistes mettent le paquet en même temps, ça nous donne une orgie king size que « Sinister » célèbre de ses BMP enflammés et de ses licks embrasés.
Difficile de reprocher quoi que ce soit à un groupe qui a décidément tout compris à la chose Thrash, et qui revisite le catalogue des figures imposées avec son propre talent. Certes, certaines pistes sentent bon l’AT THE GATES gardé sous contrôle (« When The World Turns Black »), d’autres sont peut-être encore un peu pataudes de leur Heavy à la EXODUS un peu refroidi (« Killing Machine », qui ressuscite les syncopes de Bonded By Blood et Pleasures of The Flesh en à peine six-cents secondes, en les noyant dans une inflexion KREATOR), mais quand l’usine laisse tourner ses turbines même la nuit tombée, on se prend une bonne grosse fumée dans les naseaux, qui les ramone façon ENFORCER nocturne (« Hexed Mass »).
Basse et batterie à l’unisson pour intro carton d’un crossover en fusion (« Deadlocked », au phrasé de chant démoniaque d’aisance et de flow), et un résultat largement à la hauteur des standards les plus exigeants du créneau.
En tant que premier album, Anthropophagy Outbreak tient la dragée haute à bon nombre de réalisations plus officielles de cadors un poil fatigués par les années. Il n’est certes pas foncièrement original, mais explosif et collégial, et nous offre un bon résumé de toutes les tendances thrash n’moshées depuis ces trente dernières années.
Et même avec un parcours perso un poil bateau, les ACCELERATOR ont quand même pris le temps d’affirmer leur identité avant de débarquer. Les riffs aux dents et le Thrash dans le vent.
Titres de l'album:
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20