On peut difficilement faire plus explicite que ce truc. Un gros démon à la Show no Mercy retravaillé par DESTRUCTION qui tient une gigantesque croix renversée sur laquelle est fixée une pauvre victime étêtée, le message est simple, voire lapidaire. Et effectivement, les italiens de HELLCRASH ne font pas semblant d’être des débauchées, prônant des valeurs de brutalité viscérale qu’on trouvait déjà chez leurs influences les plus historiques. Fondé en 2013 du côté de Santa Margherita Ligure, ce trio démoniaque a pris son temps pour ne surtout pas affiner sa vision d’un Metal sombre mais paillard, et n’a publié en huit ans que deux démos et un split en compagnie des FORCES. D’ailleurs, on commençait à se demander s’ils n’avaient pas disparu, Heavy Metal Inferno leur précédente maquette accusant les six ans d’existence, mais heureusement pour nous, il n’en est rien, et revoilà les italiens remontés comme des taureaux hors de l’arène. Signés sur le label suisse Red Wine Rites Records, ces barbares sympathiques, ces ostrogoths du bon goût nous servent donc encore bouillantes les viscères fumantes du cadavre de la musicalité, se livrant à l’exercice le plus difficile qui soit, intégrer de la mélodie à un Metal aussi basique qu’impitoyable.
Skullcrusher (basse), Hellraiser (guitare/chant) et Nightkiller (batterie) sont donc bien contents de retrouver leur public, après un hiatus de deux ans entre 2017 et 2019. Leur public est tout aussi heureux de les croiser de nouveau, spécialement après avoir constaté que leur énergie ne s’était pas diluée en route. Sur une trame de Blackened Speed poussé à son paroxysme, les trois lascars nous refont donc le coup du BULLDOZER/VENOM revival, reprenant les grandes lignes crades de ces deux références en poussant les potards au maximum, pour nous livrer la prestation la plus suintante et maléfique du marché actuel. Certes, leur propos est convenu dans le fond, mais la forme sauve le projet de l’anonymat, tant les trois compères ont compris que leur style ne tolérait pas un investissement en demi-mesure.
Inutile donc de s’attendre à autre chose qu’un chaos savamment déstructuré, répondant à un besoin primal de violence. Sur un air déjà chanté par les VENOM à l’occasion de la sortie du séminal Black Metal, les HELLCRASH prouvent leur allégeance au malin musicalement, et nous inondent de riffs dégoulinant et de lignes vocales régurgitées sans aucune classe. Et avec une entame de la puissance dévastatrice de « War Against Christ (Satan Or Die) », pas de doute à avoir : ces trois suppôts de Satan lui vouent une admiration sans borne, et sont fins prêts à l’aider dans sa quête de destruction de la chrétienté et de la musique aseptisée. Entre le Black le plus primaire et le Metal le plus torride, Krvcifix Invertör ne choisit pas et mélange les deux, produisant un son cataclysmique, aussi douloureux que des pics vous rentrant dans le cul pour l’éternité, et ce premier album ressemble à un barbecue géant organisé en l’honneur du malin qui ne devrait pas tarder à fouler notre sol terrestre.
Sauf qu’à contrario de bon nombre de leurs homologues, les italiens jouent le jeu à la perfection, en abusant de tous les gimmicks, et en ne supportant aucun carcan. Mixant les meilleures influences du Thrash de la première moitié des années 80 avec l’attitude bravache du Blackened Speed de ces dernières années, HELLCRASH signe un véritable manifeste de méchanceté, devant tout autant à MOTORHEAD qu’à LIVING DEATH. Le traditionalisme est donc de mise et on a parfois la sensation d’écouter une vieille répétition captée sur le vif, réunissant l’ossature de DESTRUCTION et VENOM, tant ce premier album a de faux airs de mash-up entre Welcome to Hell et Infernal Overkill.
Du traditionalisme dans la luxure donc, mais des musiciens habiles, qui sans être de fins techniciens, jouent leur partie avec conviction et tout leur cœur, noir évidemment. La guitare se démène comme une diablesse pour nous proposer une collection de riffs tous plus rock n’roll les uns que les autres, la batterie malmène ses deux grosses caisses avec un sadisme sans faille, et le chant vicieux de Hellraiser corse le tout à la façon d’un Cronos vraiment remonté qu’on lui ait piqué son goûter. Le tout est intense, au moins autant que la visite inopinée de trois parias à une fête bien trop sage, mais l’ensemble n‘est pas exempt de défauts, comme tous les autres témoignages du style. D’abord, la durée de ce premier album est bien trop importante pour que le cerveau puisse encaisser tant de violence primale. En accrochant les cinquante minutes de hurlements, les italiens ont pris un énorme risque, inutile, puisque les meilleurs albums du cru dépassent rarement la demi-heure.
Ce qui n’est pas sans entraîner une redondance irritante, une fois parvenu aux deux-tiers de l’album. Le bourrin c’est sympa, ça passe généralement bien, et malgré quelques intros bien trouvées, HELLCRASH peine à se renouveler sur la distance, même si le trio ose parfois des ambiances plus poisseuses. On garde quand même pour la bonne bouche le rigolard « Raped By Satan », qui pendant six minutes s’évertue à reproduire les mêmes recettes, mais il est certain que le dernier quart d’heure a quelque chose de beaucoup trop roboratif. Les italiens auraient gagné à avoir condensé leur propos, et amputé le métrage d’une demi-bobine, mais même avec cet excès en tête, ce premier album n’en perd pas pour autant ce caractère frondeur qui le rend irrésistible.
Bonne production, pochette évidemment sublime, Krvcifix Invertör va faire s’inverser bien des croix dans les églises, au grand bonheur des blasphémateurs de tout poil.
Titres de l’album:
01. War Against Christ (Satan Or Die)
02. Krvcifix Invertör
03. Evil Executioner
04. Hordes Of Satan
05. Into The Necropolis
06. Satanic Heresy
07. Raped By Satan
08. Alcoholic Brigade
09. Mephistopheles
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