Je ne suis pas foncièrement contre un bon coup fourré, mais là, ça sent l’arnaque quand même. Proposer trois ans après son premier EP un second EP qui reprend les quatre premiers titres du premier, moins la reprise, pour l’agrémenter de deux inédits et d’une nouvelle reprise, on peut quand même dire que ça schlingue le coup fourré découlant d’une fainéantise absolue. C’est pourtant le plan que les américains de JESUS WEPT nous proposent en ce mois d’août avec leur Apartheid Redux, qui suit de trois ans leur premier effort courte durée Crushing Apartheid. Alors, certes, les originaires de Detroit sont des bons, et parmi les meilleurs si l’on en croit la presse underground, mais ils auraient au moins pu faire l’effort de balancer une palanquée de nouveaux morceaux, car trois années sont largement suffisantes pour composer. J’admets que les quatre morceaux du premier EP ont été retravaillés, mais trois morceaux en bonus c’est peu, malgré leur qualité. Je résume le truc pour ceux qui n’auraient pas suivi, mais les JESUS WEPT sont plus ou moins présentés comme les nouveaux CARCASS, mais pas le CARCASS de l’époque bien gore, non, celui de l’ère précieuse de Heartwork, lorsque la bande à Jeff Walker abordait un virage plus Heavy qui préfigurait du Néo-Death scandinave des mid nineties. Alors oui, le mimétisme est troublant, et pas seulement au niveau de la voix, puisque les riffs eux-mêmes donnent le sentiment d’avoir été tricotés par Bill Steer et Michael Amott. Mimétisme, plagiat, tribute-band indirect ou simple hommage à l’un des groupes les plus importants de la scène Death européenne ? Chacun choisira son camp en écoutant cet Apartheid Redux, mais la musique est quand même méchamment bonne. Car malgré leur tour de passe-passe à deux sous, les natifs du Michigan nous bluffent encore avec leurs compositions solides, rapides, méchantes et intrépides.
Alors donc, inutile de vous précipiter sur le tracklisting, à moins que vous n’ayez pas découvert Crushing Apartheid en temps et en heure. On y retrouve les quatre hits que furent et sont toujours « Buried Face Down », « Drowning In Holy Water », « Hammering Nails » et « Jesus In Chains (Father In Hell) », toujours aussi percutants et efficaces, et à la suite, deux inédits (dont un lâché en single numérique en amont), et une reprise tout à fait correcte du W.A.S.P de la grande époque. Le son est nickel, bien gras et grave, et la batterie possède l’une des frappes les plus profondes de ces dix dernières années. Si « Buried Face Down » est toujours le monstre de percussion qu’il était déjà en 2017, si « Drowning In Holy Water » est toujours la même calotte Grind éclair digne de BRUTAL TRUTH condensée en quarante seconde, si le riff de « Hammering Nails » s’accorde toujours à merveille de ce chant sardonique et Walkerien, et si « Jesus In Chains (Father In Hell) » impose une lourdeur bienvenue, les deux inédits ne sont pas uniquement là pour boucher les trous et atteindre les vingt minutes raisonnables. « Comfortably Dumb » et son jeu de mot finaud en direction du FLOYD balance la sauce d’un riff ultra redondant et se pose en tube Heavy/Death fatal, « Fucked On The Cross » d’un autre côté joue le Death un peu moins raisonnable, mais reste catchy en diable, avec ce beat groovy comme un clin d’œil de Bill Withers, et aurait largement eu sa place sur Swansong.
Le faux-live introduisant la cover de Blackie Lawless and co nous plonge dans le bain en fusion de l’exercice de la reprise cocasse mais efficace, et les américains n’ont pas à rougir de leur interprétation, qui justement mixe la scène Heavy californienne des années 80 et la solidité Death du mouvement européen de la décennie suivante. Les gus ont même poussé le vice jusqu’à interpréter cette cover comme si elle faisait partie de leur propre répertoire, et l’euphorie est bien palpable. Le headbanger saura apprécier cette déformation/appropriation, et pour qui connaîtra les JESUS WEPT par l’entremise de ce second EP, la rencontre vaudra son pesant d’or. Les fans de la première heure se satisferont sans doute des deux inédits et de la reprise, mais les plus pointilleux feront quand même la grimace au niveau du maigre bilan de création. Espérons que le premier LP ne tardera pas à voir le jour histoire d’excuser nos amis d’avoir tenté ce tour un peu pendable, mais en attendant, Apartheid Redux reste un format court qui bouche les trous dans l’estomac, et qui confirme que le CARCASS le plus Heavy et formel a trouvé son digne successeur. Ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Titres de l’album:
01. Buried Face Down
02. Drowning In Holy Water
03. Hammering Nails
04. Jesus In Chains (Father In Hell)
05. Comfortably Dumb
06. Fucked On The Cross
07. Animal (Fuck Like A Beast)
Oh putain comment ça pompe Carcass (les riffs, le chant, les compos, tout !) !
C'est hyper bien fait, mais du coup pas d'intérêt pour moi. Autant écouter les vrais. Quand les maitres seront morts et enterrés à la limite, oui, pour le live par contre. Mais ne parlons pas de malheur.
Franchement, y'a des riffs qui sont quand même très très très proches de certains riffs de Carcass (périodes Necro / Heartwork / Swansong) ! Et la prod est aussi lourde que sur Heartwork, et les solos sont également très très très (trop) influencés par Carcass...
Bon, au final, on s'en fout parce que c'est tellement bien fait que ça glisse tout seul...
Moi j'achète. Et puis la reprise de WASP même si elle n'est pas d'une originalité folle, c'est du tout bon...
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21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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