Le Migou !!!!!
Ceux qui connaissent bien l’univers de Tintin n’auront pas manqué la référence à un des volumes de ses aventures. Celui de Tintin au Tibet, mission périlleuse à la rencontre du Yéti, affublé du sobriquet de Migou par un personnage en pleine lévitation. L’allusion est savoureuse (les fans de Jean-Claude Tergal ne me contrediront pas), et totalement dans le contexte du jour, puisque ce fameux Yeti (ou Bigfoot selon les pays) s’est offert un lifting féroce, quelque part dans un institut entre les Etats-Unis et la Suède.
Mais alors me direz-vous, entre deux bulles et trois onomatopées, comment se fait-il que l’on retrouve ce nouveau projet au catalogue du très estimable allemand SPV ? Piston ? Népotisme ? Hasard heureux ? Erreur fatale ? Non, la réponse est beaucoup plus simple, et liée à un musicien qui accumule les projets depuis son émergence sur la scène brutale. Un homme qui enregistre des albums encore plus rapidement que Zappa s’enfilait des cafés, et qui peut prétendre rivaliser avec la poule pondeuse Buckethead. Et si je vous dis que l’homme en question n’est autre que Rogga Johansson, vous aurez immédiatement compris à qui/quoi vous allez avoir affaire.
On le sait, le suédois ne peut pas rester cinq minutes tranquille à siroter une bière dans un hiver suédois cosy. Il ne s’épanouit qu’en s’éparpillant entre side-projects et concepts durables, et le retrouver aujourd’hui aux commandes de RAVAGED BY THE YETI est plutôt une bonne surprise, l’homme des cavernes nous ayant habitués à se répéter dans un vocable Death scandinave prévisible comme un scandale sur CNews.
Accompagné ici par des sidekicks au pedigree notable, Rogga se laisse enfin aller au son d’un Death/Grind de première bourre, secondé dans l’entreprise par le compère Jonny Pettersson (BERZERKER LEGION, GORE BRIGADE, HEADS FOR THE DEAD, HENRY KANE, HUMAN HARVEST, MASSACRE, PALE KING, ROTPIT, SUCCUBUS, THE HANGMANS SORROW, URSINNE, WOMBBATH, WORMVEIL, NATTRAVNEN, etc…) qui lui aussi assume la guitare et le chant.
Nous retrouvons à la rythmique deux pointures, avec Michael Borders à la basse (MASSACRE, ex-METAL AGAINST CORONAVIRUS, ex-CYANIDE) et Jon Skäre à la batterie (CONSUMPTION, CROSSBOW SUICIDE, DEFIATORY, GORE BRIGADE, HULKOFF, LEPER COLONY, MEZZROW, PERMADEATH, REEK, REX DEMONUS, WACHENFELDT, ex-OOF EXPAIN, ex-MINDSPLIT), et le quatuor, sur de ses moyens, se lâche donc au gré d’une narration glacée, à la recherche de ce fameux Yéti qui obsède encore les explorateurs du monde entier.
Et ils l’ont trouvé. La bête en question est encore plus poilue qu’un Rogga en pleine hibernation, mais aussi chafouin qu’un DEATHBOUND finlandais privé de ses céréales. Le propos est classique, entre Death clean et Grind taquin, et l’équilibre des forces, couplé à une structure logique de roman pour les oreilles transforme cet Apex Predator en prédateur redoutable, bien planté en haut de la chaîne alimentaire.
Vingt-quatre petites vignettes pour décrire la rencontre avec une bestiole mythologique qui visiblement, n’avait pas bouffé depuis longtemps. Piège à touristes pour illuminés en mal de chasse en sensations fortes, ce premier album est jouissif de bout en bout, professionnel, carré mais un peu fou, et beaucoup plus sympathique que bon nombre de projets répétitifs et roboratifs du sieur Johansson.
Le musicien s’est légèrement éloigné de ses obsessions habituelles pour pondre un véritable album de Death/Grind paillard et fun à souhait, et entre deux hurlements de primate et une accélération en blasts, la bonne humeur illumine notre visage en mode concept album totalement réussi.
S’il est évident dès le départ que l’œuvre est à appréhender dans son intégralité, chaque morceau apporte son bréviaire au vocabulaire musical global pour nous entraîner sur la piste d’empreintes géantes laissées dans la neige par un genre d’ours mal léché qui aurait grandi un peu vite en s’étouffant de lait.
On pense à une version plus légère du NAPALM des dernières années, le tout secoué d’une humeur à la MACABRE en free-lance. Totalement plaisant et frais, Apex Predator bénéficie d’une production claire et d’un mixage propre qui permet d’apprécier l’accroche de riffs triés sur le volet. Il faut évidemment accepter qu’un album du cru s’autorise trois-quarts d’heure de métrage, mais grâce à un habile jeu de nuances et de subtiles différences, le temps passe très vite, et la traque se termine plutôt bien.
On remerciera le tandem Johansson/Pettersson pour son catalogue de thèmes inépuisable, et on soulignera le travail d’une rythmique efficace à défaut d’être ludique.
Bel exercice de style en BD sonore pour RAVAGED BY THE YETI, qui complète ses bulles de déclarations violentes à l’emporte-pièce.
Une occasion de retrouver une méga-bête au poil soyeux et au regard amoureux, pour une fois de plus s’élever dans les airs en hurlant de bon cœur un tonitruant…
…le Migou !!!!!!!!!
Titres de l’album:
01. Kang Admi
02. Glory of the Abominable I
03. Glory of the Abominable II
04. Humans Are for Eating
05. Sub Zero Slaughter
06. Prey for the Yeti
07. At the End of the Rope
08. We Are Coming for You
09. A Bloody Snowtrail I
10. A Bloody Snowtrail II
11. Diary of an Explorer
12. Captured in Ice
13. Mount Everest Reconnaissance I
14. Mount Everest Reconnaissance II
15. All Hail the Abominable Snowman
16. That Witch Hunts the Night
17. The Love Torture
18. Claw Decapitation I
19. Claw Decapitation II
20. A Banquet for the Yeti
21. Ravaged by the Yeti
22. Apex Predator
23. Last Seconds Before a Yeti Kills You
24. Natural Freezer Ode
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