Reprenons les choses en main avec un peu de sérieux, pour revenir dans le giron d’un Thrash furieux. Ma quête sans fin m’a donc rapproché d’un collectif batave proposant son premier album en 2021, et développant de beaux arguments classiques traités d’une façon particulièrement énervée. Je bats donc le rappel des troupes des enfants du Thrash boom des années 80, qui à n’en pont manquer se fédèreront à cette troupe de guerriers francs du collier qui n’ont rien oublié des plans de bataille allemands de l’âge d’or de la guerre contre la modération rythmique.
Formé en 2016 à Roermond, ce sympathique quatuor (Ron - basse, Bill - batterie, Danny - guitare et Joost - guitare/chant) a pris son temps pour construire un répertoire digne de ce nom, avant de lâcher un EP un an à peine après sa naissance. Excluded Human Being proposait donc trois titres assez symptomatiques de la démarche de front des hollandais, et restait collé à des principes de classicisme de violence en vogue dans la dernière partie des années 80. Et quatre ans plus tard c’est en format long que nous retrouvons la bande, pas du tout calmée, et toujours fermement décidée à en découdre.
Les Pays-Bas étant frontaliers de l’Allemagne, il n’est guère étonnant de constater que VELOZZA rappelle bien des combos germains de l’histoire d’outre-Rhin de la bestialité rythmique. Il y a du KREATOR là-dessous, du ASSASSIN aussi, un poil de DESTRUCTION, des chœurs symptomatiques de la fête de la bière Hardcore, mais aussi un petit soupçon de brutalité de l’est, pour un cocktail revigorant ne rechignant pas à utiliser la fluidité américaine pour enchaîner les plans sans appuyer sur les freins. Très compétents dans leur domaine respectif, les musiciens se lâchent donc et proposent quelques accalmies Heavy de fort bonne facture, pour ne pas passer pour une assemblée de gentils bourrins élevés à la bière d’une gretchen coulant du téton gauche. A ce titre, Apocaholic a parfois de faux airs du séminal et initial The Upcoming Terror des terrifiants et radicaux ASSASSIN, avec ce savoir-faire en plus qui nous éloigne des approximations brutales de la vague la plus tranchante allemande.
Ici, pas question de rater la croche à la fin d’un fill, ou de plaquer un riff à la louche histoire de sonner plus evil que son voisin. La précision est de mise, mais jamais au détriment de la folie instrumentale, et à l’image d’un EXODUS des premières années, les bataves peuvent s’appuyer sur l’organe vraiment dément d’un vocaliste possédé, qui hurle et vomit ses tripes à la moindre occasion. Saluons de fait l’énergie et l’investissement déployés par Joost, qui incarne LE frontman Thrash par excellence, et qui mène ses troupes au combat avec une foi aveugle. D’ailleurs, ses acolytes le suivraient jusqu’à la mort, ce que prouvent ces chœurs qui interviennent pour souligner le caractère bestial des intentions, plaçant parfois le tout sous des auspices de Crossover pas totalement assumé.
Portés sur la vélocité modérée, les hollandais savent aussi ralentir le rythme pour s’enfoncer dans les marais d’un Heavy vraiment sombre, comme le démontre avec brio et insistance le hit pesant « Cut the Cord ». On constate donc que les VELOZZA sont des musiciens tout terrain, qui n’hésitent pas à moduler, au risque d’avoir recours à des saccades presque Fusion dans l’esprit sur le roublard « Heads & Tails ». Loin de se contenter d’une charge frontale diabolique et intense, le quatuor joue donc la carte de la diversité dans la bousculade, abordant à mi-parcours une tonalité différente du début d’album. Car si les trois premiers morceaux laissent augurer d’une œuvre radicale et unidirectionnelle, le reste du répertoire fait preuve d’ouverture, et se montre allusif à la période de transition américaine des TESTAMENT et FORBIDDEN, lorsque les groupes nationaux se rendaient compte que les BPM n’étaient pas la solution miracle, et qu’un bon riff redondant pouvait parfaitement s’accommoder d’un mid tempo appuyé.
C’est en tout cas ce qu’on constate en savourant le très Mosh « Talking Shit » qui passe par toutes les ambiances possibles, pour s’arrêter avec conviction sur la case OVERKILL. Et lorsque le timing s’étire pour laisser le chrono tourner, le talent n’est pas absent, et c’est avec insistance et persistance que le quatuor nous écrase de ses coups de boutoir sur l’atomique « Silence Is Silver ». A partir de la moitié du métrage, la physionomie de l’album change donc, et passe d’un axe ASSASSIN/KREATOR à un essieu OVERKILL/NUCLEAR ASSAULT, pour le plus grand bonheur des fans de métissage.
Très bien construit, ce premier effort témoigne donc d’une créativité indéniable dans le formalisme, et remet au goût du jour cette versatilité caractéristique des dernières années de la troisième vague Thrash de l’orée des nineties. On y retrouve cette propension à jouer avec le tempo, cette versatilité dans les riffs, et cette décision de corser le Heavy Metal pour s’éloigner des facilités Thrash à la Pleasure to Kill ou Reign in Blood. Rien de vraiment fondamental, mais un plaisir passéiste dont il serait assez stupide de se priver, puisque les VELOZZA se sont suffisamment creusé la tête pour ne pas passer pour de simples frères jumeaux de Petrozza.
Titres de l’album:
01. Apocaholic
02. Closing the Border
03. Mental Hijack
04. Cut the Cord
05. Heads & Tails
06. Talking Shit
07. Silence Is Silver
08. Moral Superiority
09. There Is No God
10. The Gap
Ca donne envie, vais écouter voir
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09