Le groupe ANTECHAOS a été fondé au printemps 2020 par Nico (guitare) et Chris (Basse) qui souhaitaient depuis l'arrêt du groupe SEYMINHOL proposer un Hard Rock racé chanté en Français. Après quelques essais infructueux de différents musiciens, le groupe s'est stabilisé avec les arrivées de Max à la guitare, de Dom à la batterie et enfin de Laurent au chant qui sublime la musique du groupe par des textes très inspirés.
Présentation sobre pour un groupe qui propose son premier album, soutenu par la structure M & O Music. Et en effet, quelle meilleure définition que « Hard Rock racé chanté en Français » pour cerner les contours de sa musique, quoiqu’un peu trop restrictif pour en saisir toutes les nuances. Car si ces musiciens expérimentés jouent effectivement un Hard Rock solide et mélodique, ils n’en gardent pas moins quelques influences plus brutes, et un soupçon de violence sous les baskets.
Enregistré et mixé au Studio Diabolus In Musica par Nicolas Pelissier et masterisé au Tower Studio par Brett Calas-Lima, Apocalypse se démarque dès le départ de sa pochette superbe. On y voit un enfant, dans un monde post-apocalyptique, à la manière de ces films des années 80 qui ne pouvaient représenter l’avenir que comme un champ de ruines. Jérôme Brack, artiste visuel, a donc repris les codes de la crainte nucléaire née dans les années 60, pour en faire un parallèle intéressant avec le monde d’aujourd’hui. Un monde cruel, voué aux gémonies de l’individualisme et de l’égocentrisme, et qui ressemble de plus en plus à un champ de bataille d’idées rances et d’inconscience écologique.
D’ailleurs, Laurent Fabisz ne se gêne pas pour aborder des thèmes de société importants, tels la protection de l’enfance, l’écologie, la défense des droits des femmes, entre autres préoccupations plus futiles pour alléger le tout. Une musique élaborée pour des mots choisis, voici donc le cocktail proposé par cet Apocalypse, nerveux comme un chasseur qui passe mach 3 au-dessus de nos têtes, mais nostalgique comme le constat amer de l’échec de la civilisation moderne.
Si le son de ce premier album prend à la gorge dès ses premiers instants, c’est sa diversité qui étonne. On peine sincèrement à repérer des influences évidentes, même si le groupe nous donne quelques pistes. Et entre Metalcore light, Heavy Rock à la française noble et digne, et Metal américain efficace et catchy, Apocalypse ne relâche jamais la pression, mais évite les évidences. Pas d’électronique opportuniste, pas de vulgarisation excessive ni de passéisme outrancier, mais bien un réel effort de composition pour proposer autant de hits que de morceaux. Et autant dire que la cohésion entre ces musiciens qui se connaissent bien est indéniable.
Sans aller jusqu’à taquiner la complexité du progressif, ANTECHAOS refuse la facilité de structures trop logiques et téléphonées. On en prend acte dès l’ouverture explosive de « Alpha », qui sous couvert d’un riff redondant dynamisé par des harmoniques plante le décor sans ambages, à la limite d’un Néo-Thrash décomplexé, mais hautement chargé en mélodie. L’alternance du chant est pleine de panache, les mots se détachent, et la philosophie est ferme, entre modernisme US et classicisme frenchy, but chic.
Nombreuses cassures, agressivité qui n’en démord pas, travail rythmique admirable, pour un équilibre constant et stable entre les références, à la manière d’un SIXX AM plus engagé et moins niais dans le choix de ses harmonies. En un seul morceau, le quintet affirme sa personnalité, qu’il va développer pendant plus de cinquante minutes, avec en contrepoint intelligent, ces nappes vocales presque psychédéliques qui détonnent dans le paysage brutal.
ANTECHAOS ne refuse pas pour autant une certaine forme de classicisme Hard Rock de grande classe. Il s’axe autour de riffs dignes de l’ACCEPT le plus agressif, mais s’atténue rapidement de chœurs plus mélancoliques sur fond d’instrumental solide. On apprécie donc le côté convaincant de « Exode », mais aussi les nuances de « Gangster », qui débute comme un air formel de la variété Folk française avant de dégénérer en tir de rafale avec soli en sniper et syncopes en coup fourré.
ANTECHAOS prend son temps, mais charme immédiatement. En variant les ambiances et les climats selon les thèmes, le groupe propose une variété appréciable et agréable en oreilles, et les morceaux se succèdent sans temps mort, basés plus ou moins sur le même schéma, mais terriblement persuasifs. « Enfance 2.0 » dénonce les abus sur l’enfance, mais c’est le roublard « Veuve Noire » qui selon moi s’impose sur cette première partie d’album avec son thème en gimmick et sa prestation vocale inspirée.
On se dit même de temps à autres, avec un peu d’imagination, que ce premier album pourrait être une version des classiques de SORTILEGE revus et corrigés 2022, sans que les deux groupes ne se ressemblent vraiment. Mais le lyrisme, la puissance, la créativité les rapprochent, et si le centre de l’album marque un peu le pas de quelques facilités Rock, on reste happé par cette ambiance Heavy.
D’ailleurs, les deux guitares n’hésitent pas à puiser dans le répertoire traditionnel pour garder notre attention intacte. Ainsi, « Secret Médical », et ses attaques contre le système de santé et la confiance accordée aux médecins se met au diapason d’un Hard-Rock plus punchy, alors que « Effet Papillon » ose un tempo plus nerveux et un refrain planant.
Un sacré répertoire donc pour un groupe totalement décomplexé qui joue crânement sa carte sans se poser d’autre question que celle d’une qualité constante. ANTECHAOS nous décrit via Apocalypse un post-monde déshumanisé, mais encore animé d’un faible espoir. Auquel on s’accroche, en musique. Et de la bonne.
Titres de l’album :
01. Alpha
02. Exode
03. Gangster
04. Enfance 2.0
05. Veuve Noire
06. Le Bord du Monde
07. Lucifer
08. Secret Médical
09. Effet Papillon
10. Obsolète
11. Apocalypse
12. Le Bord du Monde (Radio version)
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09