Supergroupe par ci, supergroupe par-là, ok, mais supermusique, où ? Quand ? Si le concept de supergroupe a fait des progrès depuis les années 80, découlant sur des œuvres stables et ne résultant pas seulement de l’association de noms connus, le problème est que souvent, ces associations ne sont guère porteuses de messages créatifs, et servent plus à booster des ego qui n’en avaient pas forcément besoin. Alors, d’accord, DEAD DAISIES, LIQUID TENSION EXPERIMENT, SONS OF APOLLO, THE WINERY DOGS, BLACK COUNTRY COMMUNION, et des dizaines d’autres dans des styles moins amplifiés, mais est-ce pour autant que l’on doit gober n’importe quelle béquée offerte par une maison de disques trop fière de voir ses poulains célèbres unir leurs forces ? Aujourd’hui, Frontiers fait ses choux gras de l’union de trois membres actuels de YES (et d’un ancien), alors même que le groupe a fait partie de son catalogue dans les années 2010. Ce sont donc le chanteur Jon Davison, le chanteur/bassiste Billy Sherwood et le batteur Jay Schellen que l’on retrouve aux commandes de ce nouveau projet ARC OF LIFE, accompagnés par Dave Kerzner (ex-SOUND OF CONTACT) aux claviers et Jimmy Haun (ex-YES, ex-CIRCA) à la guitare. Soit une formation à quatre-vingt pour cent estampillée YES d’hier et d’aujourd’hui, et de quoi s’inquiéter pour les amateurs de nouveautés se demandant l’intérêt de ce projet que tout ramène à YES.
Et si justement, les compositions de ce premier éponyme cherchent parfois à s’éloigner de la tutelle du monstre progressif, la plupart restent dans un terrain balisé et portent le sceau de l’école de Canterbury moderne. En restant dans une zone de confort qu’ils n’ont pas vraiment envie de quitter, les membres d’ARC OF LIFE nous livrent un album assez proche des dernières réalisations de la bête, qui depuis un bon moment n’héberge plus aucun des membres d’origine. De là, et avec la scission en deux entités dans les années 80, on se demande quel est l’intérêt de maintenir un dinosaure en vie alors justement que son cadre de vie est complétement différent.
Mais aussi proche soit ARC OF LIFE, il n’en est pas pour autant YES, et remercions les trois musiciens d’avoir pris le temps de nous proposer une heure de musique entre deux réalisations de leur groupe principal. Et d’ailleurs, Jon, Billy et Jay ne cachent pas que YES est restée leur influence principale, y ajoutant quelques références moins évidentes pour corser le tout. Mais dans les faits autant l’avouer, Arc of Life sonne comme un nouvel album de YES, production comprise, et ravira les fans de la légende qui retrouveront ici toutes ses composantes.
Dès lors, pas grand-chose à vous raconter si vous suivez l’histoire du groupe depuis ses multiples reformations, et encore moins si vous avez disséqué ses derniers chapitres. Car dès l’introduction de « Life Has A Way », la mise en place, le son, la dextérité, les mélodies semblent tout droit sortis d’un inédit de YES période 2010, la période qui cherchait justement à retrouver l’impulsion magique des années 70, avec en point de mire des albums comme Relayer ou Close to the Edge. Basse à la RUSH qui roule, chant multiple en couches se superposant, rythmique puissante mais souple, guitare soutenant l’édifice de ses accords et soli fluides, et cohésion d’ensemble diabolique pour approcher de près la perfection dans le style. « The Magic Of It All » synthétise d’ailleurs parfaitement la démarche avec son up-tempo caractéristique des méthodes de PORCUPINE TREE, tandis que la démonstration de modernisme wave de « Talking With Siri » brocarde avec panache la génération smartphone, avec ses intelligences artificielles de plus en plus envahissantes. On se croirait presque dans le home-studio de Steven Wilson, avec ces sons synthétiques se télescopant entre ces couches d’arrangements riches. Le propos n’est donc pas passéiste, et ne cherche pas à rééditer les performances hallucinantes du passé, inégalables de toute façon. Pour le moins agréable, Arc of Life ne cherche pas le duel, ni le consensus, spécialement lorsqu’il s’aventure en terre beaucoup plus Pop à l’occasion de « You Make It Real », single qui aurait pu être conjointement écrit par MARILLION et IQ.
L’ambiance est donc légère, comme si les musiciens se sentaient libérés du fardeau souvent éprouvant de la légende YES, et les titres s’enchaînent avec brio dans la première partie de l’album, avant que les ambitions ne soient clairement affichées dans la seconde.
Une fois le très agréable et estival « I Want To Know You Better » évaporé dans les airs, l’album prend une direction beaucoup plus sérieuse et emphatique, histoire de rappeler que les musiciens impliqués ne sont pas les premiers clampins venus. De fait, « Locked Down » développe pendant près de dix minutes tous les arguments mis en avant par le YES contemporain, avec une structure mouvante et des interventions plus Rock, et toujours cet up-tempo frénétique nous faisant taper du pied. On retrouve en cette occasion le YES le plus traditionnel, et surtout, des éléments du Progressif moderne qui ont permis au genre de rester à flot. Superbe démonstration de force sans forcer justement, « Locked Down » démontre que sous la couche d’amusement et la patine du fun, les trois leaders ont pris cette escapade très au sérieux. On se croirait revenu au temps béni des FLOWER KINGS, de SPOCK’S BEARD, et la magie opère alors à plein régime.
Même constat pour « Therefore We Are », qui case lui aussi plus de neuf minutes d’idées séduisantes et pertinentes, d’une façon plus classique, mais avec toujours cette énergie d’arrière-plan qui permet de rattacher le projet au Rock.
Certes, l’influence YES empêche quelque peu de considérer ce projet en tant qu’œuvre indépendante, et le public qui n’a jamais vraiment été concerné par le groupe risque d’être surpris par l’approche un peu light. Mais dans les faits, et aussi anecdotique soit cette sortie, ARC OF LIFE nous propose une récréation solide avant de redevenir YES, et démontre que depuis quelques années, supergroupe peut aussi rimer avec supermusique. Aussi décalquée soit-elle sur un illustre modèle.
Titres de l’album:
01. Life Has A Way
02. Talking With Siri
03. You Make It Real
04. Until Further Notice
05. The Magic Of It All
06. Just In Sight
07. I Want To Know You Better
08. Locked Down
09. Therefore We Are
10. The End Game
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