Les membres de DEGREED s’étonnent eux-mêmes d’en être déjà arrivés à sortir leur sixième album. Cette naïveté a quelque chose de touchant lorsqu’on connaît leur parcours, parsemé de pépites, de love-stories mélodiques et d’accolades Rock musclées. Et onze ans après leur découverte via Live, Love, Loss, leurs fans s’arrachaient les cheveux d’impatience de découvrir ce nouveau tome, que tout le monde prédisait classique de fond en comble. Are You Ready est évidemment né de l’impossibilité du groupe de tourner pour promouvoir Lost Generation, lâché en 2019, et qui constituait déjà l’épitomé d’une carrière incroyable, et le sacrement de la scène suédoise mélodique. Cette frustration de confinement a donc engendré un surplus d’énergie que les suédois ont injecté dans leur musique, ce qui paraissait indispensable au moment d’honorer leur signature sur la référence Frontiers. L’enthousiasme est donc de mise dans le camp suédois, et le chanteur Robin Eriksson ne cache aucunement la joie et la fierté ressenties :
Je n’arrive pas à croire qu’Are You Ready soit déjà notre sixième album ! Je suis si fier de ce que nous avons accompli et d’être encore là aujourd’hui. Et en plus, cette signature avec Frontiers…le label leader dans le domaine du Hard mélodique ! Du coup, notre dernier album est plus direct, avec toujours beaucoup de mélodies. Nos anciens fans ne seront pas déçus, mais je suis sûr que nous allons en gagner de nouveaux avec cet album.
Beaucoup de confiance donc dans le camp de DEGREED, qui fait une fois de plus monter la température avec un disque digne du reste de son œuvre. Nouveau management, nouveau label, nouveau départ ? Pas vraiment, puisque le quatuor (Robin Eriksson, Mats Eriksson, Mikael Blanc et Daniel Johansson) se contente aujourd’hui de perfectionner une recette mise au point au début de sa carrière, se montrant allusif à tous les sous-genres d’un Hard-Rock de tradition. On trouve donc sur Are You Ready du in your face direct et explosif, des allusions plus Pop héritées de l’art anglais des DEF LEPPARD, et évidemment, beaucoup de talent scandinave pour trousser des titres gorgés d’harmonies, sans perdre en fraîcheur et spontanéité.
« Into the Fire », clippé pour l’occasion, garde donc le cap et fait le lien avec Lost Generation, profitant d’un mid-tempo jumpy pour imposer un de ces refrains que les stades adorent. Le son, ample et clair est divin, et l’attitude instrumentale vigilante. Pas question de brader quelques hits sur l’autel de la réussite, tous les détails ont été vérifiés et réglés, sans que le groupe ne perde son impact. Ce qui a toujours fait la gloire de DEGREED est justement cette attitude mélodique très sincère, mais aussi ce talent pour gommer toutes les aspérités sans que leur musique ne sonne trop propre. Nous sommes donc loin des obsessions d’un Mutt Lange ou du perfectionnisme d’un Wagener, pourtant, cet album aurait pu faire fondre le Los Angeles des années 87/89, avec ses morceaux débordant de sourires musicaux.
Détailler un album de DEGREED est une futilité inutile. C’est un fait, leurs chansons se ressentant au plus profond d’un cœur sensible, ces chœurs parfaits résonnant dans l’âme comme le souvenir d’un premier amour, et une fois encore, le tracklisting ne souffre d’aucune approximation ou remplissage. Entre ce Hard FM digne d’un BON JOVI des grands jours du Billboard (« Higher »), et ce Hard Pop imposé par les DEF LEPPARD (« Are You Ready »), Are You Ready déroule le tapis rouge des grandes cérémonies, et sent vraiment le parfum de musiciens inspirés et désespérés de ne pas pouvoir repartir sur les routes.
Onze morceaux pour quarante minutes, autant d’ambiances, parfois plus feutrées, plus sensibles, une acoustique subtile que le chant de Robin Eriksson sublime de sa pureté, lui dont le timbre évite toute esbroufe. Dès lors, le talent parle de lui-même, toujours à cheval entre l’Angleterre, la Suède et les Etats-Unis (« Radio »), prompt à dégainer pour shooter tous azimuts (« Burning », boogie infernal mais radio-friendly), évitant la niaiserie américaine de ballades lacrymales, pour proposer des évolutions plus nuancées, à la limite d’un Alternatif sympathique et subtilement romantique (« Falling Down »).
On ne cherche même pas le petit défaut qui fera trembler l’édifice, puisqu’on sait que le moindre grain de sable dans les rouages a été soufflé. On pourra arguer d’un léger pilotage automatique du à une longue carrière jalonnée de succès, mais je préfère parler de génie naturel pour trouver le bon équilibre entre puissance et nuance, dans l’utilisation de claviers discrets mais typiquement 80’s (« Turn Back »), et de talent incroyable pour maintenir la pression sur la durée, sans étouffer.
Pour son premier album chez Frontiers, DEGREED a donc laissé parler sa nature profonde, naviguant entre Hard-Rock vraiment catchy et addictif (« We Will Win »), pour terminer sa course en pleine forme, singeant les échos de The Edge pour les intégrer dans un contexte purement suédois (« Desire »).
De l’envie, toujours, une fierté teintée d’humilité, Are You Ready est une étape de plus dans le parcours incroyable de DEGREED, et un album qui se déguste pleinement des semaines durant, pour retrouver le sourire et sentir que parfois, la vie vaut la peine d’être vécue.
Titres de l’album:
01. Into The Fire
02. Higher
03. Feed The Lie
04. Radio
05. Are You Ready
06. Burning
07. Falling Down
08. Lost In Paradise
09. Turn Back
10. We Will Win
11. Desire
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09