Quelle sympathique découverte que ce premier album de LEVITH, qui s’il ne lévite pas au-dessus de la production actuelle, s’accorde une belle place au rayon nouveautés. Originaire de Nice, formé en 2020 par Tony Amato (chant), Michel Beneventi (guitare), Yann Hallier (basse) et Trystan Domenech (batterie), LEVITH est un groupe assez difficile à classer, entre Metal moderne et décomplexé, groove incendiaire et Djent léger mais rigide. Un sacré mélange pour une première œuvre complexe, fouillée, et disons-le, relativement passionnante.
En écoutant les premières pistes d’Around the Impulse, je me suis replongé dans mes souvenirs de quinquagénaire, et me suis rappelé des premiers effets du monstre protéiforme MESHUGGAH, Contradictions Collapse et Destroy Erase Improve, avant que les suédois ne foncent la tête la première dans le chaos organisé et les démonstrations rythmiques. Mais on retrouve dans ces onze titres la même impulsion, plus bridée ici, et perméable à des idées mélodiques bienvenues. Toutefois, la voix incroyable de Tony Amato est assez proche de celle du grimaçant Jens Kidman, et les structures évolutives semblent s’abreuver à la source originelle, d’une façon plus humble et raisonnable.
Parfaitement produit, emballé dans une pochette intrigante, Around the Impulse est une friandise épicée que l’on déguste en prenant son temps, LEVITH ne manquant pas d’idées pour se distinguer de la masse en gélatine industrielle. L’alternance entre les séquences brutales et les errances harmoniques est très bien gérée, ce qui permet d’apprécier des titres qui semblent alambiqués, mais qui sont en fait de vrais uppercuts en pleine face, à l’image du destructeur « Hypnotics », qui braille comme un nourrisson abandonné par sa mère dans un parc à huîtres.
Beaucoup d’énergie donc, et un refus de se laisser amadouer par une petite cage bien restrictive. Les capacités techniques de chacun sont exploitées à bonne mesure, et les quelques arrangements permettent d’imposer une ambiance à cheval entre le futurisme et le steampunk de premier choix. On se laisse vite séduire par cette puissance phénoménale mais claire, et par ces patterns de batterie développés par Trystan Domenech qui a pris soin de ses partitions.
Alors, bien sûr, la tutelle suédoise est évidente, mais les quelques réflexes Metalcore et les agrémentations ornementales permettent de s’éloigner de son mentor avec beaucoup d’intelligence. Ce qui nous donne des morceaux salement accrocheurs, entre un « Critical Point » qui fait chauffer la chaudière, et « Upset Earth » qui assure une transition tribale assez bien vue.
Le travers principal de ce genre d’œuvre reste sa redondance et sa répétitivité. Mais les niçois évitent ces écueils avec beaucoup de finesse, notamment en durcissant le ton pour se rapprocher d’un PANTERA mordu par un renard redneck enragé (« Spine Reversal »).
Quelques dissonances à la VOÏVOD, quelques plans plus catchy pour fédérer les troupes, mais toujours cette concision au millimètre transforment ce premier jet en album définitif, et il est difficile de croire qu’un groupe puisse sortir un tel disque après seulement trois ans d’existence. La maitrise est en effet totale et naturelle, et « Gradual » de continuer d’appuyer là où ça fait mal, avec un jeu de cymbales habile et une guitare qui étanche la pluie acide qu’elle a reçue sur ses cordes.
Seul regret - et minime au regard des qualités développées - l’absence d’un titre vraiment progressif qui aurait pu enfoncer le clou encore plus profondément. « Perspectives » joue plus ou moins ce rôle avec sa recherche sonore, cette guitare en son clair qui nous emporte vers un ailleurs plus ensoleillé, et incarne un final tout à fait honorable pour un album qui dépasse de loin les attentes que l’on peut formuler à l‘égard de musiciens fraichement arrivés sur le marché.
En posant les choses très clairement, LEVITH a le potentiel pour devenir une référence, s’il parvient à prendre ses distances avec ses influences, et à prendre confiance pour signer des compositions plus ambitieuses et plus longues. Mais en tant que répertoire live, Around the Impulse annonce bien des tueries en concert, là où cette énergie de tous les diables prendra sa véritable ampleur. On se projette sans effort dans le pit lors d’une performance totale, et on a hâte de voir les niçois défendre leur bout de gras entre deux icones internationales.
Et faites-moi confiance, ils pourront en remontrer aux meilleurs.
Titres de l’album:
01. Mental Trap
02. Uncycled
03. New Skin
04. Hypnotics
05. Critical Point
06. Upset Earth
07. Spine Reversal
08. Gradual
09. Inside The Hive
10. Breather
11. Perspectives
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