L’idée de créer IMPLANT SOUL est née en 2012, mais la véritable impulsion est venue beaucoup plus tard - en 2019 - après avoir échangé avec Nader Sadek. J’ai aimé ce concept où il traduit ses idées personnelles en invitant différents musiciens. La même année, j’ai rencontré en personne Niklas Kvarforth de SHINING afin de discuter de la vision du projet. Il est évident de souligner que ces deux musiciens m’ont inspiré pour donner corps aux idées. Dans la même logique, la mise en place d’un projet avec différents chanteurs s’inspire du premier album solo Iommi de Tony Iommi. IMPLANT SOUL est un nom qui reflète le concept du dualisme : vivant et synthétique, matériel et intangible, réalité et illusion, souffrance et plaisir.
Tout est dit, et même plus. Ivan Lozovskiy dévoile donc les contours de ce projet, dont il est l’âme et le corps. Aidé en sa tâche par la basse de Tata Early et la batterie de Dmitriy Kim (qui a aussi mixé et masterisé), Ivan Lozovskiy s’est donc concentré sur sa guitare et sa créativité pour donner naissance à un nouveau projet oscillant entre l’avant-garde la plus dissonante et le Death Metal progressif ambitieux et moelleux.
Avant-garde, expérimental, ces deux dénominations sont pour le moins confuses. Tout ce qui ne rentre pas dans le moule classique y est fondu, avec parfois des différences de taille entre les intentions et le résultat. Parce qu’emprunter des chemins de traverse est une chose, arriver à destination en est une autre. Cette collaboration internationale est-elle viable ? Les chansons qui en découlent sont-elles structurées et cohérentes ? L’originalité à tout prix en est-il est le crédo ? Autant de questions qui n’ont qu’une seule réponse :
Artefact. (Structure ou phénomène d'origine artificielle ou accidentelle qui altère une expérience ou un examen portant sur un phénomène naturel).
Si « The Infernal Crux » n’étonne pas vraiment et se contente de proposer un Death très âpre et agressif, « Ecstasy Of Flame » vient immédiatement se porter garant de cette cause expérimentale à laquelle la tête pensante tient tant. Discordances, rythme haché, plans qui se succèdent sans vraiment se compléter, parfum DODECAHEDRON, BLUT AUS NORD et même VOÏVOD très prononcé, pour une plongée en apnée dans les eaux les plus troubles du Metal extrême. Soutenu par le gosier de six chanteurs très investis (Brian Kingsland, Eugene S Robinson, John Jarvis, Garett Bussanick, Kyle Thomas et Will Smith), Ivan Lozovskiy se laisse donc flotter le long de son inspiration, pour créer une œuvre dense, complexe, voire inextricable. Il faut parfois s’accrocher pour ne pas perdre le fil de la narration, et si les soli sont d‘une pureté exemplaire, les riffs s’obstinent à refuser le conformisme de violence usuel pour se concentrer sur des idées décalées et plus proches du Black le plus risqué.
Mais le résultat en vaut largement la peine.
Tentez l’approche « Death Whispers in Fears » pour mieux comprendre. Propulsé par un thème central redondant qui se laisse décliner en plusieurs variations, ce morceau est l’épitomé d’une philosophie personnelle très portée sur les errances, les tentatives et les échéances, bien loin du Death progressif traditionnel uniquement concerné par une technique éprouvée.
Avec un cas de figure particulier, on pouvait craindre une dispersion du fait de la présence de différents chanteurs. C’est exactement le contraire qui se produit, Ivan Lozovskiy ayant écrit du sur-mesure pour tous ses vocalistes, sans perdre de vue la cohésion d’ensemble. Alors évidemment, le degré d’expérimentation de chaque chanson varie selon les humeurs, mais des constantes permettent de relier le tout. Une basse très diserte et parfois en représentation solo, une batterie bavarde et puissante qui sait se faire plus nuancée, et évidemment, cette guitare au langage abstrait qui parle plusieurs langues musicales couramment.
En marchant sur la corde fine séparant la technique pure de l’émotion absconse, le leader a pris un risque énorme, qui s’avère payant. Adjonction de chœurs évanescents, passages en son clair séduisants, et empreinte forte qui permet à IMPLANT SOUL de se distinguer de la masse des savants fous du Death extrême et enrobé. « Like Smoke », en volutes Post-Punk surprend au détour des sillons, et évoque avec beaucoup de pertinence SHINING et VIRUS, avant de s’éclater sur un mur de discordance solide comme du titane.
En laissant sa rêverie se promener sur les rives de l’audace, Ivan Lozovskiy signe une œuvre fascinante. Le voyage est certes tourmenté, malmené par une houle tenace, mais la barre est fermement tenue pour éviter la dérive. Ce qui ne nous prévient pas des gros grains qui s’abattent comme des signes du destin, pour apporter à la pièce sa théâtralité nécessaire (« Drawn To The Flame »).
Dieu sait à quel point il est difficile de se montrer original sans perdre en pertinence. C’est la gageure relevée par Artefact, qui de bout en bout reste logique et brutal, avec en pinacle le surpuissant « Binded by Tendrils », à la limite du bestial Gore indéchiffrable.
IMPLANT SOUL vous titille l’âme et le corps. Une certaine résistance à la douleur est exigée, mais une fois le poinçon enfoncé dans le corps, le reste coule de source. Et souffrir prouve qu’on est toujours en vie. Une information somme toute importante.
Titres de l’album:
01. The Infernal Crux
02. Ecstasy Of Flame
03. Bound
04. Death Whispers in Fears
05. Like Smoke
06. Drawn To The Flame
07. Binded by Tendrils
Très bon groupe de Death grind,que je viens de découvrir moi qui aime la musique extrême je ne suis pas déçu !Je le conseille à tous
12/03/2025, 10:09
Va vraiment falloir arrêter ces commentaires politiques systématiques, c'est d'un redondant, même si, je conviens que pour le présent groupe ce soit peu évitable. Mais un peu de sérieux, le capitalisme honni se réjouit justement des luttes (...)
12/03/2025, 08:01
Oui il y avait des tensions je pense. Hinds voulait clairement une orientation moins "Metal" depuis quelques temps pour Masto... Et dernièrement il était très critique sur le concert d'adieu de Black Sab' auquel Masto va participer. Il avait po(...)
11/03/2025, 20:35
Du tout bon ça !!!PS : L'intro de la chro c'est pour de vrai mortne2001 ou juste pour la beauté du texte ???
11/03/2025, 19:29
Apparemment Hinds était moins impliqué dans le groupe ces derniers temps mais c'est vraiment dommage cette séparation.
11/03/2025, 07:47
Perso, à part leurs deux premiers albums qui sont vraiment géniaux, le reste est quelconque et prétentieux.
08/03/2025, 16:08
Tout comme Gargan, bien plus ADIPOCERE que HOLY à l'époque.HOLY étant bien trop atmo-avant-garde-mélo-musique-du-monde pour moi.Pout autant, GLOOMY GRIM et TRISTITIA ont été de très grandes révélations au mili(...)
08/03/2025, 10:09
Le catalogue était culte avec ses descriptions d'albums !!! ("la batterie va à 1000 km/h", "l'album de la maturité",...) Ma discothèque s'est constituée au début en grande partie grâce à eux.
07/03/2025, 16:48
@ Mortne2001 :J'ai maté les films que tu conseillais et que je n'avais pas encore vu (voir même entendu causer...) :- ODDITY : Mouuuais... ... ...Idée de base pas mal mais des incohérences scénaristiques qui gâche totalement t(...)
04/03/2025, 12:25
Possible qu'ils tournent, étant donné que Bobby est devenu un meme depuis quelques jours....
04/03/2025, 10:50
De mon côté, j'ai forcément découvert Holy Records avec Metallian dans les années 90. J'avais acheté le premier Septic Flesh parce que j'avais aimé la pochette. J'ai aimé la zique dans la foulée. J'aimais bien (...)
03/03/2025, 13:09
Pour moi Holy, c'était principalement Elend, groupe qui m'est toujours resté cher. Mise à part ça je n'étais pas un holy maniac hehe. Pour la distro, j'étais plus Adipo, même si je me souviens avoir passé des heures sur le(...)
03/03/2025, 10:45