Dans son laïus promotionnel, Praetorian Sword Records estime que l’étiquette Black/Thrash est beaucoup trop restrictive pour qualifier la musique des néo-zélandais d’EXORDIUM MORS. Je me range à l’avis du label dans ce constat, tant le groupe d’Auckland va bien au-delà des limites imposées par ce genre, très prisé en Amérique du Sud et du nord. The Apotheosis of Death avait déjà posé pas mal de jalons en 2014. On y découvrait un ensemble déjà maître de son sujet, aux ambitions concrètes, développant de beaux arguments brutaux, mais aussi une propension à la progression riche et pleine, largement de quoi attiser la curiosité d’un public européen toujours avide de nouveautés.
Mais après tout, le temps n’arrangeant rien à l’affaire, dans quel état allions-nous retrouver le combo, huit ans plus tard ? La réponse est claire comme de l’eau de roche : en pleine possession de ses moyens et encore plus effrayant qu’autrefois. Avec As Legends Fade And Gods Die, règle ses comptes, aborde des thématiques d’usage (la Rome antique, la Grèce, le satanisme, Nietzsche, le mépris du monde moderne), sur fond de musique intraitable, incroyablement bruyante et bestiale, viscérale et pourtant d’une précision chirurgicale…Soit, l’exact opposé d’un vulgaire Black/Thrash paillard et concentré sur un satanisme du dimanche.
EXORDIUM MORS est effectivement beaucoup trop technique et sophistiqué pour faire partie de ce créneau trop encombré. Sa musique tient évidemment du Black Metal, le plus ambitieux, le plus arrangé, et l’un des plus violents, et le Thrash ne se manifeste que dans une poignée de riffs accrocheurs disséminés de çà et là. Et « I Saw Oblivion » de délimiter immédiatement les contours de l’imagination, avec cette intro Folk grandiloquente à la basse prononcée et aux mélodies cajolées.
Alors, est-il finalement si important de savoir de quel sous-genre on parle ? Evidemment non, puisque les néo-zélandais n’en ont cure, et continuent leur progression avec une marge encore impressionnante. As Legends Fade And Gods Die reprend plus ou moins les choses là où The Apotheosis of Death les avait laissées, et avance à pas de géant vers une perfection assez étonnante pour un simple deuxième album.
On pense évidemment à quelques architectes fameux, dont EMPEROR, mais aussi CRADLE OF FILTH, mais EXORDIUM MORS ne ressemble ni à l’un, ni à l’autre. Blindé d’idées toutes plus performantes les unes que les autres, ce nouveau chapitre de la saga s’autorise à peu près tout, de l’exercice rythmique en frappe incessante et en fluidité effarante, jusqu’à la prétention d’œuvres fleuves, avec ses deux morceaux de plus de huit minutes passant en revue le BM classique et son pendant contemporain.
De fait, « Flesh of the Heathen » relève les compteurs avec majesté, et se montre inventif, cruel, mélodique, mais surtout, incroyablement puissant. Il faut dire que la production de l’objet en question est étonnamment claire, nous permettant de distinguer chaque croche à la caisse claire et chaque demi-croche à la basse. Black Mortum & Santi (guitares), Scourge Witchfucker (chant), Assailant (basse) et C. Sinclair (batterie) peuvent donc laisser libre cours à leur imagination, entre War Metal sans pitié et Folk Metal en filigrane, le tout généreusement saupoudré de chœurs guerriers, de vrilles de guitares en totale liberté, et de boucles de basse concentriques qui nous entraînent dans un univers fantasmagorique, dans lequel les 1349 cohabitent avec ABSU et ARES KINGDOM.
Réussite globale ? Evidemment, tant tous les titres sonnent imperfectibles et pertinents. Les plus exigeants se précipiteront vers ces longues suites à ambiance que sont « Crown of Dust » et son atmosphère déliquescente et venteuse, et « The Triumphator », cavalant comme un dératé pour offrir à As Legends Fade And Gods Die sa digne clôture avant fermeture des débats.
Huit ans après son premier méfait, EXORDIUM MORS revient donc dans une forme olympique, plus jeune et musclé que jamais, et prêt à expédier cette étiquette Black/Thrash à la poubelle de l’oubli pour de bon. Non, en étant sérieux et objectif, il convient de préciser que le groupe d’Auckland a gravi les échelons en seulement deux longue-durée, et qu’il nous réserve surement d’énormes surprises dans un futur proche. En espérant simplement que le silence radio ne s’impose pas une fois de plus, nous obligeant à attendre 2030 pour savourer une troisième tranche d’histoire sombre et maléfique.
Titres de l’album :
01. I Saw Oblivion
02. A Pyrrhic Sacrament
03. Flesh of the Heathen
04. Surrounded by Serpents (I Am...)
05. Crown of Dust
06. Torn Asunder (Damnatio Ad Bestias)
07. The Triumphator
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