Nouveau venu sur la scène allemande, DRYHTEN est le prototype même de groupe monté par des musiciens ayant déjà une expérience assez conséquente, selon leur bio en tout cas. Une expérience somme toute assez limitée puisque selon leur site internet, leur âge court entre 19 et 28 ans, avec une jolie moyenne de 24, ce qui en fait quand même un ensemble assez jeune mais déjà terriblement professionnel. Quel indice me fait parvenir à cette conclusion ferme ? Leur premier EP, cet Ascension dont je vais vous parler, et qui en effet, donne des signes de perfection dans l’approche, et donc un bagage certain mis à contribution. Formé en 2018, le groupe n’est donc pas pressé, et se contente d’un premier EP en 2020. Une concision qui est ma foi témoignage d’humilité de la part d’un ensemble aux qualités certaines, mais autant dire que les allemands ont déjà un LP dans leur besace, tout du moins en prévision sérieuse. Fondé à Lübeck, DRYHTEN est un quatuor selon sa page Facebook et Metal Archives, mais un quintet si l’on s’en fie à son site officiel, ce qui signifie sans doute qu’un des musiciens s’est perdu en route. Retenons donc le line-up officiel, constitué de Daniel Junge à la basse, Jonathan Koltun à la batterie, Jannik Henke à la guitare et Michael Weiler au chant. Ce quartet évolue donc selon ses convictions dans un Techno-Thrash/Groove Metal, description assez générique que nous résumerons à un Techno-Groove relativement convaincant. Du Thrash, les allemands ont retenu les riffs précis et épais, du Groove ce sens de la rythmique souple et ces aspects mélodiques très prononcés, et si aucune influence globale n’est mentionnée, certains des musiciens n’hésitent pas à nommer quelques-uns de leurs modèles. Ainsi, le chanteur Michael Weiler cite BEHEMOTH, OPETH, SÓLSTAFIR, THE DOORS, Kate BUSH, Marco HIETALA, GHOST et WARDRUNA, tandis que le guitariste Jannik Henke lance les noms de BLACK LABEL SOCIETY, TESTAMENT, Alex SKOLNICK, Dimebag DARRELL, THE HAUNTED, PANTERA, Zakk WYLDE, Paul GILBERT, TYPE O NEGATIVE, Henrik DANHAGE, John PETRUCCI ou John FRUSCIANTE.
Musicalement, l’affaire est générique, tout en étant assez personnelle. Avec quatre morceaux seulement, le groupe a voulu synthétiser ses capacités, et nous présenter une copie parfaite. Ce qui est immanquablement le cas, même si on attend à l’avenir des démonstrations un peu plus osées. Néanmoins, en faisant preuve d’un certain flair pour trousser des atmosphères prenantes (« She was There »), une tendance à sauter d’une humeur à l’autre avec des blasts soudains qui s’invitent au banquet, DRYHTEN est largement assez versatile pour intéresser tous les fans de Metal moderne, s’inspirant certes du passé, mais s’accrochant au présent pour ne pas sonner trop old-school. Le côté technique est précis avec des transitions incroyablement fluides et quelques astuces personnelles témoignant d’un bagage certain, mais le caractère « Techno » de l’affaire est plus à traquer du côté des progressions générales des morceaux, qui ont l’intelligence de ne pas rester fixés sur un riff unique. Les riffs justement, ceux tricotés par Jannik Henke sont d’inspiration multiple, parfois méchamment Death, parfois assez groove, souvent Thrash, à la limite des miracles produits autrefois par Dimebag, et portent les titres à bout de bras grâce au support créatif et percussif d’un batteur qui n’a pas les baguettes neurasthéniques. Ascension débute d’ailleurs sous les meilleurs auspices, avec une méchante démonstration de puissance à la PANTERA/SOILWORK, et « The Only True God » de nous écraser immédiatement de son emphase. Mais en sus de cette amplitude sonore indéniable, le groupe utilise des inserts mélodiques assez proches du Melodeath suédois sans en abuser des tics, et fait penser lors de ses déroulés de chœurs à une version moderne du TOURNIQUET des nineties.
C’est très efficace, à défaut d’être complètement original, mais surtout très carré et pro, et le seul écueil à passer reste la voix très particulière de Michael Weiler, aux accents un peu étranges et psychédéliques parfois (« Legion »). Mais cette particularité fait aussi partie du charme du groupe, tout comme ces passages plus harmonieux qui évitent la niaiserie, et n’atténuent pas l’impact de riffs efficaces et purement Heavy Thrash. Loin d’être simplistes ou au contraire trop techniques, les allemands ont trouvé un juste milieu intéressant, qui leur permet de proposer des morceaux vraiment efficaces mais truffés de petites idées pertinentes. Difficile de juger du potentiel d’un groupe sur quatre morceaux seulement, mais on comprend assez facilement que les musiciens ont les qualités nécessaires pour proposer un premier album de grande qualité, dans un registre Thrash/Death très décalé, mais aussi direct et percutant. Avec un chanteur au timbre unique qui sait parfaitement moduler et interpréter au lieu de se contenter de beugler, un guitariste au doigté séduisant, et une section rythmique implacable mais volubile, DRYHTEN a les bonnes cartes en main, et nous offre avec Ascension une promesse de beaux et virils lendemains.
Titres de l’album :
01. The Only True God
02. Legion
03. Asgard’s Ride
04. She was There
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