Le Canada est bien énervé ce mois-ci si j’en juge par le nombre de parutions brutales en provenance de l’Ontario. C’est une bonne chose, le pays ayant prouvé avec les années sa valeur d’agitateur de la scène mondiale, et c’est aujourd’hui aux locaux de DEATH PERCEPTION de faire valoir leurs arguments de brutalité, intrinsèquement efficaces, artistiquement classiques. Fondé en 2012, le quintet s’est déjà fait remarquer par deux longue-durée, publiés la même année, le premier éponyme, et le second, Ensuing the Insanity, entérinant la bonne réputation de l’orchestre.
Cinq ans plus tard, le combo revient avec sous le bras une troisième livraison pas plus complaisante que les deux premières. Ces cinq années d’absence s’expliquent certainement par quelques problèmes de stabilité, le seul membre d’origine restant le batteur Nathan Fraser, soutenu par le chant de Kyle Young et la guitare de la jolie Dee Bowman depuis 2015. 2018 a vu l’arrivée du second guitariste Brian Lewis, et 2019 celle du bassiste Adam Baldwin, et c’est donc une formation stable depuis deux ans seulement que nous retrouvons aujourd’hui, bien décidée à imposer la force de cet Ashes sur la scène.
Plus prosaïquement, affirmons que les canadiens jouent un joli mélange de Thrash, de Groove Metal et de Death, pour produire un son grave, tournoyant, à la basse assassine et aux guitares qui laminent. Le cocktail est donc chargé en décibels, mais se veut assez traditionnel dans le fond et la forme. Superbement produit avec ses graves qui dessinent des cercles et qui partent en piqué, Ashes prouve que le silence de cinq ans n’a fait que renforcer le sentiment de revanche à prendre sur le destin. Chaque composition vous explose à la face comme un inédit de PANTERA enregistré dans un moment de rage folle, et un morceau comme « No Tears for the Dead » suffira amplement à séduire les fans d’une musique énergique et ample.
Pas de question à se poser en termes d’originalité, le groupe prône un classicisme évident, et assume totalement ses choix. L’emphase est donc mise sur l’efficacité et la densité, même si quelques instants plus délicats viennent calmer l’énervement global. Ainsi, la subtile intro de « Crimson Darkness », débouchant sur un riff redondant et dissonant nous permet d’apprécier le groupe à un niveau de concentration Heavy maximal, et le trip n’est pas sans rappeler un mélange assez habile entre la fougue du Thrash des nineties et son équivalent Death suédois. Des mélodies en filigrane, mais surtout, une batterie qui concasse et pose sur les étagères, un talent individuel sublimé par un collectif soudé, pour un résultat qui dépasse de peu les quelques espérances.
DEATH PERCEPTION fait donc partie de ces groupes qui ne paient pas de mine, mais qui envoient la sauce quand on tend son plat de frites. Assez intelligents pour ne pas se contenter de riffs éculés jusqu’à la culée, assez roublards pour nous faucher avec un plan furtif en pleine montée en puissance, les musiciens déroulent leur talent conséquent, et insufflent un groove patent à leur Thrash/Death tonitruant.
Alternance d’ambition et de bombes à fragmentation, ce troisième album fait preuve d’une belle assurance et d’une maturité indéniable. Certes, ne cachons pas l’importance d’un PANTERA de l’époque The Great Southern Trendkill, qu’on retrouve à intervalles réguliers, et plus particulièrement sur la boucherie intégrale « The Kill ». La seconde partie de l’album privilégie d’ailleurs ces courts instants de démence rythmique, avec des morceaux brefs et directs, qui foncent dans le tas et laissent un max de bleus sur le corps. Ainsi, « Wars » évoque à merveille un climat de guerre larvée, tandis que « Vermin », nous détruit ce qui nous reste de tympans avec son Thrash/Death aussi efficace qu’un hurlement nocturne de DEMOLITION HAMMER.
Equilibré, n’hésitant pas à aller trop loin avec quelques blasts bien insérés, ce troisième album des canadiens, qui sonne un peu formel sur sa première moitié, rattrape le cap avec la seconde. Sans chercher à se démarquer par un sens du culot prononcé, les DEATH PERCEPTION s’imposent à la force du poignet, et propose aux fans une bagarre générale qui ne laissera pas toutes ses dents à tout le monde. Comme un gros parpaing dans la gueule, ce disque est un baril de poudre prêt à éclater à la moindre mèche allumée de trop près, et incarne un exutoire assez convaincant à cette période de doutes et de craintes.
Et dans le doute, on le dit toujours : frappez le premier, on ne sait jamais.
Titres de l’album:
01. Bleed to Death
02. Scars over Skin
03. In Plain Sight
04. No Tears for the Dead
05. Crimson Darkness
06. The Kill
07. Wars
08. Vermin
09. Final Breath
10. Ashes to Mourn
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