Lundi matin, froid, câlins, on n’a clairement pas envie de sortir de son lit, la chaleur de la couette étant bien plus séduisante et réconfortante qu’une journée d’hiver annoncée sous moins deux degrés. Mais rassurez-vous, j’ai la solution pour vous réchauffer, et entrevoir d’autres possibilités d’occupation. Par exemple, démarrez votre voiture, dégivrez les vitres, et une fois la température raisonnable atteinte, glissez dans votre playlist digitale le dernier album des CIROZA. Après quelques minutes de puissance, l’enthousiasme revient, et on se sent prêt à regagner son bureau avec les crocs.
Fondé en 2002 du côté de Montana, CIROZA a connu un parcours quelque peu erratique, entre démos prometteuses et silence inquiétant, avant d’enfin s’exprimer en longue-durée via Don’t Try to Hide en 2013. Suite à ce premier album, le groupe s’est mis en hibernation, pour ne revenir que neuf ans plus tard, en cette fin d’année 2022. C’est donc avec une nouvelle cargaison de morceaux que les bulgares reviennent, et croyez-moi, ils ne pédalent pas dans le yaourt nature.
Evoluant dans un registre crossover entre Heavy saccadé, Speed malmené et Thrash apaisé, les CIROZA proposent donc d’offrir un petit quelque chose à tout le monde, et ce deuxième album, fort d’une maturité acquise à la force du poignet, se révèle sous un jour plutôt flatteur, même si son classicisme l’empêche de vraiment décoller à des hauteurs de créativité notables.
On pense évidemment à la locomotive METALLICA, mais aussi à une forme très personnelle de PANTERA, un chouïa de CHANNEL ZERO, et un mélange assez détonnant, qui trouve sa plus belle illustration sur « Those Like You », deuxième morceau très judicieusement placé. La mission que le groupe s’est donnée est assez simple : vous faire headbanguer intelligemment, sans trop se vautrer dans le jacuzzi de la nostalgie. Certes, on a déjà entendu ça un paquet de fois, mais le tout est efficace, nuancé, strié de mélodies mais aussi de riffs méchamment Heavy, et si les cinquante minutes provoquent une indéniable redondance, il reste suffisamment de bons titres pour s’enthousiasmer.
Catchy lorsque le tempo décolle (« Evacuation », et ses chœurs à la limite du Hardcore), efficace lorsque les BPM s’envolent, le quatuor (Valeri Gerov - guitare/chant, Kaskata - basse, Dobri Nikiforov - batterie et Simeon Isaev "Heavy" - guitares) fait montre de dispositions assez conséquentes, et cherche par tous les moyens à excuser sa longue absence.
En restant entre des balises de sécurité vintage, le groupe assure ses arrières, mais se pose aussi des limites très précises. A la manière d’un HEATHEN/EXODUS chanté par ACCUSER, Ashes n’est pas le tas de cendres encore fumant décrit par son titre, ni le phœnix qui en renaîtrait, mais bien un solide exercice de style Heavy/Thrash, dans la plus pure tradition californienne. Mais le mimétisme est sympathique, et le niveau technique conséquent, spécialement au niveau de soli que Kirk Hammett pourrait largement envier (« Stop the War »).
Morceaux calibrés pour ne pas piétiner les cinq minutes, inspiration compressée, il est évident que le groupe a mis l’emphase sur l’efficacité au détriment du culot. Mais le tracklisting, inattaquable sur la forme reste compact, avec quelques variations sympathiques déviant les eighties vers les nineties, avec syncopes Nu et agressivité Groove, pour une aération bienvenue soutenue par un chant mélodique via « Dead Soul », l’un des meilleurs morceaux du lot.
D’obédience traditionnaliste, CIROZA s’amuse à citer dans le texte les plus grands classiques, rendant hommage à MEGADETH et FLOTSAM & JETSAM (« Addiction »), avant de s’offrir une belle montée dans les tours (« Chaos »). D’une intensité constante, ce second album ose même quelques digressions intéressantes sur sa dernière partie, avec en exemple type l’écrasant « Struggle, Blood and Pain », qui rappelle le meilleur MACHINE HEAD en réminiscence de la Bay-Area.
Pas d’étonnement, pas de surprise bluffante, mais un Metal solide, bien joué, très en place et suffisamment aéré pour séduire une grosse partie de la communauté. Quelques reproches mineurs (chant pas toujours juste, riffs décalqués et reproduits à l’identique), pour une moyenne largement dépassée malgré le manque d’ambition dans la créativité. Il n’y a pas de mal à se faire plaisir, et Ashes remplit sa mission sans forcément chercher les honneurs.
Titres de l’album :
01. Ashes
02. Those Like You
03. Evacuation
04. Stop the War
05. Dead Soul
06. Face the End
07. Addiction
08. Chaos
09. Struggle, Blood and Pain
10. Lost a Friend
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49