La pochette est trompeuse, mais ça n’est pas la première fois, loin de là. On s’imagine plus volontiers sur le terrain de l’Indie Rock ou de l’attaque Alternative Rock 90’s que dans le bourbier Thrash de l’est, mais ne vous fiez pas à cette photo étrange d’un batteur en plein exercice de grimaces. Le contenu de ce premier long va vous laisser repu, et heureux d’avoir déniché une nouvelle petite perle inconnue.
Les polonais de DIVING STOVE ne respirent musicalement que depuis trois ans, le temps de produire une démo, et un premier album. Mais déjà, on sent que leur potentiel peut les amener beaucoup plus loin que cette zone numérique intimiste, à la recherche d’un statut amplement mérité qui en outre, évite la facilité old-school avec une facilité déconcertante. Se définissant comme des dealers de Metal, les originaires de Varsovie piquent dans les poches des refourgueurs les plus connus le carburant nécessaire à leur agression incendiaire, mais qui ne joue avec le feu que lorsque l’intensité l’exige. Le reste du temps, ces quatre lascars s’y entendent comme personne pour employer des astuces groovy, quelque part entre MOTORHEAD et WARFARE.
Jatzek Stove (basse), Stanisław Gliniewicz (guitare), Franek Pyzel (guitare/chant) et Maks Szymczak (batterie) osent donc avec cet Atavism (Hérédité des caractères physiques ou psychologiques, une définition n’a jamais fait de mal à personne) relier le meilleur d’hier au plus puissant d’aujourd’hui, se comportant comme de vrais punks biberonnés au Metal le plus agacé. Feedback, riffs bien tranchés, ambiance surchauffée, nous sommes à cent lieues de la mélasse nostalgique servie tiède par des musiciens déjà usés avant l’heure. En injectant dans leurs morceaux des idées originales et une réelle envie d’ouverture musicale, les DIVING STOVE rappellent les thrasheurs les plus affranchis de chaque décennie, entre OMNITRON, l’écurie We Bite, la vague Fusion Thrash/Funk, et beaucoup d’autres composantes plus discrètes. Mais en découvrant les neuf chansons de ce premier long, on ne peut s’empêcher de penser que les polonais ont soulevé un lièvre : il est donc possible pour le Thrash de se renouveler sans se trahir. Et mine de rien, cette conclusion donne de l’espoir.
J’ai toujours été admiratif, et au moins fan, de ces artistes qui piétinent les lieux communs et les idées reçues. Le raz-de-marée old-school commençant à méchamment perdre de la puissance, il convenait de se focaliser sur une méthode de destruction moins évidente, plus pernicieuse, qui saurait aérer son inspiration avec des arrangements et des plans improbables, comme cette superbe transition mélodique « Alone in a Diving Stone », immédiatement pulvérisée par la rythmique de « Hell on Earth ». Puisque l’originalité ne suffit pas à faire un bon album, DIVING STOVE y a ajouté une sacrée dose de puissance, se référant aux premiers manipulateurs qui trempaient leur Heavy dans le Hardcore et le Punk.
On pourrait les croire allemands, les premiers à avoir osé noircir le tableau, mais Atavism est cent pour cent polonais, et se frotte au souvenir de TURBO, la référence nationale qui était parvenue à se construire une discographie riche et surtout diversifiée.
Les deux groupes partagent cette tendance au non conformisme, et se laissent porter par leur inspiration, peu importe où elle les mène. Et avec une bordée de soli très compétents qui singent les tics des guitar-heroes les plus célébrés, des breaks redoutablement imposés et une envie de déborder, DIVING STOVE s’invite au banquet des culotés, fort d’une expérience déjà bien rodée malgré les petites années de vécu. Entre rouleau-compresseur sympathique et life and death of the party épileptique, le quatuor se concentre sur une forme très Rock n’Roll de Thrash pour mieux laisser le tempo nous donner chaud. « In Space » sonne d’ailleurs comme du THUNDERHEAD perdu sur la thrashy brick road, avec ce riff si redondant qu’il en dépasse de l’écran, et le plaisir de se déhancher sur un Thrash exubérant n’a d’égal que la surprise des mouvements.
Ces gus seraient-ils les sauveurs de notre style chéri ? Aucune idée, mais ils en ont les capacités, puisqu’ils ont pris soin de composer de véritables chansons, agencées, bichonnées, et aussi violentes que souriantes.
« The Room » met une fois de plus l’emphase sur l’exubérance, mais c’est l’épilogue « Winter / Our Lake » qui donne les clés du royaume. Entamé comme un Post-Punk froid et rigide, ce dernier raid évolue doucement en mode crescendo, pour finir dans une gerbe de flammes Metal qui brûlent les chairs et fondent les chaînes.
DIVING STOVE a su soigner son entrée. Iconographie absconse et trompeuse, musique ne l’étant pas moins, pour une surprise qui fait vraiment du bien. L’un de mes albums favoris de cette année 2024, en toute discrétion et humilité. L’écouter, c’est l’adopter.
Titres de l’album:
01. Trains Colliding
02. Everlasting
03. Mercy Never Arrives
04. Oh Tonight
05. Alone in a Diving Stone
06. Hell on Earth
07. In Space
08. The Room
09. Winter / Our Lake
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@DPD:Pour finir, là où je pense te rejoindre (je suis presque quinqua, pourtant), c'est que je trouve insupportable les anciens qui prennent les jeunes de haut en leur disant que ce qu'ils font ne sera jamais au niveau de ce qu'ils ont connu.
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@DPD: que METALLLICA n'apporte plus rien à la scène depuis 30 ans, je pense que ça fait plus ou moins consensus. Mais je ne vois pas ce que LORNA SHORE apporte non plus.Ceci étant dit, qu'est-ce qu'un "jeune" de la scène. Moins de 40(...)
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