Je sais que s’il est un style des plus clivant, il s’agit sans doute du Raw Black Metal. J’en parlais récemment dans une autre chronique, autant dire que je n’ai pas changé d’avis depuis. Même les fans les plus durs de la mouvance BM ont souvent du mal avec ces albums qui sonnent comme des bootlegs de maquettes enregistrées sur un vieux radiocassette à l’agonie. Alors les autres….
Les autres s’en tamponnent justement, jugeant l’affaire insipide et sans intérêt. Après tout, comment leur en vouloir alors que quatre-vingt-dix pour cent de la production n’en est justement pas, et un simple barouf pour tenter d’être encore plus diabolique que son voisin. Mais le véritable Raw Black, joué par les pointures du genre est une musique de niche dans la niche, certes, mais jouissive pour qui a la patience de s’y enfourner pour en comprendre le processus.
Et ce processus est simple : jouer un Black traditionnel, mais n’accorder aucun crédit aux artifices et autres sonorités un peu trop distinctes. Et non pas jouer de la bouillie pour bambin capricieux qui crache partout en se fardant de noir et de blanc pour faire peur à ses parents. Car après tout, il suffit de prendre les premiers DARKTHRONE, de les passer sur un autoradio dont les enceintes ont accouché depuis longtemps pour obtenir des disques de Raw Black tout à fait crédibles.
Et en termes de crédibilité, le portugais BLACK CILICE n’a de leçon à recevoir de personne.
Après avoir débuté sa carrière sur les chapeaux de roue, l’énigmatique leader et seul membre du concept a légèrement marqué le pas, au point de n’avoir toujours pas signé de longue-durée en 2024. Finie les années fastes entre 2009 et 2013, avec un pic de six démos la première. Signé sur Iron Bonehead, BLACK CILICE se rachète une conduite, et ne parle que quand il a quelque chose à déglutir en public.
Atavistic Possessions est donc sorti juste avant un nouveau split avec SANGUINE RELIC, et ses cinq morceaux ont de nouveau de quoi donner de suées à tous ceux qui préfèrent leur violence moderne, explicite, et surtout, déchiffrable. Une fois encore, le lusophone nous a gâtés avec une multitude de riffs congelés, de lignes de chant à peine audibles, et de blasts en veux-tu en voilà. La recette est d’usage dans le genre, et Atavistic Possessions continue de l’exploiter, la marge de manœuvre étant terriblement mince.
Et comme d’habitude, on déteste, on conchie, on abhorre ou on adore. Chacun choisira son camp, mais autant accepter le fait que BLACK CILICE ne changera jamais son épée de main, et continuera de produire des disques tous plus underground les uns que les autres, tout en incarnant une sorte de mainstream dans le genre. Si tant est que vous me pardonniez l’utilisation de ce terme dans un tel contexte.
Distorsion.
Un mot et tout est dit. Le volume sonore, excessif, la guitare, constamment torturée, et le rendu global proche d’un concert de MAYHEM en 1986 avec un deux-pistes proche de la mort. Et pourtant, le charme opère pourvu que vous soyez perméable à ce genre de pratique qui consiste à se vouloir plus Raw que tout le monde. Ces textures qui vous appuient sur les tempes en permanence, ce chant sadique et semblant émaner d’une ancienne crypte oubliée, et ce fond roulant qui tient place d’instrumental sont autant d’arguments pour ceux s’opposant à la légitimité du style qui n’incarne selon eux qu’une vaste blague qui n’est plus drôle depuis longtemps.
Oui, mais voilà. Certains aiment, et j’en fais partie, puisque le Black laid est ma tasse de thé, et puisque BLACK CILICE ne me prend pas pour un imbécile en me refilant une vieille soupe tiède préparée par une vieille choriste d’IMMORTAL décatie.
Une fois encore, ce one-man-band tire son épingle du jeu sans en changer les règles, en se bornant à avancer seul dans son coin sans se préoccuper du qu’en dira-t-on. D’ailleurs, l’homme n’a cure des critiques éventuelles, nombreuses, et aime son anonymat qui lui permet toutes les exactions possibles. Comme celles commises sur l’entame « A Thousand Years of Darkness » qui définissent (pendant huit minutes) assez bien l’univers d‘un musicien qui ne paie plus d’électricité depuis des années. Merci les piles.
Atavistic Possessions n’est pas son meilleur boulot, ni sa pire bile, mais il reste dans une bonne moyenne de bestialité crue et blafarde, comme un néon chancelant dans une morgue de campagne. Vous pouvez vous moquer, tout est permis. Mais les excès de cette musique moins bête qu’il n’y paraît sont ses qualités premières. Après tout, personne n’avait envisagé un jour gagner ne serait-ce qu’un seul centime avec un tel boucan. Mais on ne joue pas de Raw Black pour s’aménager une petite retraite confortable.
Titres de l’album :
01. A Thousand Years of Darkness
02. In the Catacombs of the Mind
03. Becoming the Curse
04. A Fate Entwined with the Spirits
05. Dissolving Dimensions
en live au Thronefest en tout cas c'etait audible et j'ai pris une calotte, tout comme pour Sanguine Relic d'ailleurs
pour info, pas mal de full shows du Throne Fest de cette année sur cette chaine youteub : @HuldreHammerman
Tourista, bien vu :-) Moi je dirais que c'est une décision avisée cela dit, d'autant plus que musicalement, et ça me coûte de le dire, étant un ENORME fan de Venom, mais du Vrai Venom ( Cronos, Mantas, Abaddon), Venom Inc ne propose pas grand chose d&ap(...)
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30/11/2024, 08:58
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27/11/2024, 09:15
8 lettres: KHOLOSPVÇa veut dire "coloscopie" en langage mec bourré en fin de soirée.
26/11/2024, 18:14
Je ne suis pas au courant.. il s'est passé quelque chose récemment avec le groupe Al Namrood?
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