On ne me la fait pas. Vous avez beau vous la jouer béni oui-oui, grenouilles de bénitier, faire une génuflexion avant d’entrer sur le site ou invoquer votre sympathie pour la droite catholique de Philippe de Villiers, vous êtes parfois de vilains malandrins qui font les malins. Ainsi, au sein de notre cher lectorat se cachent des buveurs occasionnels ou réguliers, prisonniers d’une addiction, ou bien de gros poivrots qui ne considèrent le matin qu’à partir de 14h30. Alors, j’en conviens, nous avons tous mangé une grosse murge dans notre vie, mais ceci étant dit, il y a murge et murge. Et celle proposée par les frenchies de WARFAITH est au-delà de tout ce que vous avez pu expérimenter de plus désagréable. Et pour cause, puisqu’elle est atomique.
Une gueule de bois atomique ? Tout ça sent bon l’abus de substances alcoolisées, TANKARD et leur amour pour le malt et le houblon, ou alors les préoccupations nucléaires des années 80, décennie marquée par la peur des missiles et des retombées radioactives. En plein remake de War Games ou piliers de zinc à en user le distributeur de cacahuètes les WARFAITH ? Un peu des deux sans doute, mais surtout, un groupe capable de s’emparer des codes Thrash pour les rendre plus intenses et personnels.
Mais ces nancéens sont tout sauf de jeunes pubères goutant pour la première fois une leffe blonde. Ils se rodent depuis 2012, et ont déjà publié un compte rendu de leurs beuveries en 2015 sous la forme d’un premier LP, Wise Man is Dead. Autant dire que leurs clients commençaient à s’impatienter, leur dernière tournée ayant été payée en 2019 via l’Ep Pint of Pills.
Ce qui nous renvoie automatiquement à cet Atomic Hangover, qui se devait d’être à la hauteur des attentes et de son titre. Cette gueule de bois est-elle légendaire, ou bien les musiciens ont-ils exagéré le tableau pour faire les malins ? Croyez-moi, ces mecs-là ne plastronnent pas pour rien, et d’ailleurs ne plastronnent pas tout court. Ils ont les arguments de leur puissance, et ce deuxième LP est une vraie centrale nucléaire lancée à plein régime avec risque de surchauffe dans les moteurs.
Le moteur tourne au Thrash, et on le sait immédiatement. « Beerminator », hymne à faire pâlir les vétérans de WEHRMACHT et les soulards de TANKARD nous cueille à froid, non sans avoir pris la peine de poser une intro inquiétante en mode exterminateur de bière allégée. Mais quel non-sens !!!Une bière allégée ? Et pourquoi pas un whisky sans alcool tant qu’on y est ? Non, soyez tranquille, les boissons servies par Atomic Hangover vous mettent par terre plus efficacement qu’une mesure gouvernementale ou qu’un pain de Dave Bautista, et en plus, le pourboire est compris.
Le WARFAITH nouveau est donc musclé, remonté comme une pendule pour le happy-hour, et les chœurs, omniprésents dès le son de la cloche nous rappellent la grande époque du Thrash bien méchant de la fin des années 80, quelque part entre ASSASSIN et FORBIDDEN.
Old-school ? Oui, mais la meilleure, pas l’école des redoublants qui préfèrent se torcher plutôt que réviser. Les riffs sont costauds et épais comme une Guinness bien tassée et sans faux-col, les soli mélodiques mais lubriques, et l’ensemble dégage une chaleur au moins équivalente à celle d’un pub pendant une finale de C1.
Et en quarante-quatre minutes, Rémi (batterie), Odian et Jojo (guitares), Max (chant), et Romain (basse) ont largement le temps de nous assommer de leurs hommages à KREATOR, TANKARD, MUNICIPAL WASTE, CRISIX et autres HAVOK. Le niveau est si élevé qu’on a le sentiment de se replonger dans l’âge d’or du genre, et « Brainsucker » de nous aspirer le cerveau en mode taux d’alcoolémie largement supérieur à la moyenne.
Metal jusqu’au bout du godet, mais perméable aux injonctions les plus punk du genre, Atomic Hangover est une sacrée dose de bonne humeur, qui se hisse sans problème à la hauteur d’un classique comme The Morning After, bien qu’étant largement plus musclé et énervé (« Light your Fire with Beer »). Et comme le tout est saupoudré d’une bonne couche d’humour, on ne peut que craquer et commander à nouveau, pour mieux apprécier légèrement enivré les galéjades « Catzilla » et « Satan is a Cat ».
Visiblement, le quintet en a après les greffiers, alors même qu’ils condamne ce pauvre Alf à la peine de mort (« Alf Must Die »). Un peu de contradiction n’a jamais fait de mal à personne, et verre après verre, chopine après chopine, petit blanc après gin-tonic, WARFAITH se présente comme le compagnon de beuverie idéal, celui qui vous ramène à bon port et vous borde avant de rentrer au port.
Les à-coups rythmiques, les refrains scandés comme à la parade, les guitares constamment sur la brèche contribuent à faire de cet album une réussite joyeuse, et un défouloir pur jus. Avec en sus une production digne des meilleures caves à vin, Atomic Hangover est une gigantesque claque à la morosité, et une invitation que nul ne peut refuser.
Propre, sans tâche de vomi, ce deuxième album replace les WARFAITH au-devant de l’actualité, et nous permet de boire en toute tranquillité d’esprit. Car ici, l’alcool servi est de qualité, non frelaté, mais si costaud que le lendemain parait surlendemain. Une gueule de bois drôle mais conséquente, qu’on traite par le mal. Qui finalement, est plutôt le bien.
Titres de l’album:
01. Beerminator
02. Brainsucker
03. Light your Fire with Beer
04. Doomsday Corporation
05. Muscles
06. Catzilla
07. Alf Must Die
08. I.P.A. (feat. Nico XANORT)
09. Atomic Hangover
10. Age of Heroes
11. Satan is a Cat
Trop bien !
oui la gauche islamiste de Mélenchon c'est mieux
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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