Suède, supergroupe, AOR. Voilà, cette chronique est terminée. Oui, avec de tels éléments en main, inutile pour moi d’aller plus loin, vous avez déjà compris. Allez, histoire de faire mon travail, je vais rajouter quelques indices histoire de vous aiguiller sur la bonne piste. AUTUMN’S CHILD est le dernier bébé d’un des musiciens/compositeurs suédois les plus prolifiques de sa génération, Mikael Erlandsson, de Göteborg. Pour ceux n’ayant jamais entendu parler de lui et n’ayant pas honte (mais vous devriez), Mikael a commencé sa carrière très tôt, vers l’âge de quinze ans, en 1978 avec quelques groupes qui n’ont pas forcément laissé une trace impérissable dans l’histoire. C’est ainsi qu’il s’est fait la main au sein d’INFEKTION, plutôt Punk, avant de dériver vers le Hard Rock et RAIN, puis STUDS, avant de rejoindre CRASH dans les années 90. Et ce sont précisément ces années qui nous intéressent, puisque c’est lors de cette décennie que le nom d’Erlandsson a commencé à fleurir sur les lèvres des amateurs de mélodie. Car en 1994, le suédois se lance alors dans une carrière solo, riche, constellée d’albums impeccables, que je vous invite à découvrir par vous-même en fouillant dans sa discographie pléthorique. Et puisqu’il faut en arriver au sujet de la chronique du jour, c’est surtout LAST AUTUMN’S DREAM qui a permis au monde du Hard-Rock de faire connaissance avec l’artiste, au travers de nombreux albums entre l’éponyme de 2002 et Secret Treasures en 2019…2019, l’année dernière donc, qui symbolisa aussi une envie d’autre chose de la part du compositeur…Un nouveau départ sans négliger le passé, voilà donc ce qu’il s’est offert avec AUTUMN’S CHILD, et la similitude des noms ne vous aura pas échappée bien sûr…Un nouveau départ donc, mais pas vraiment, puisque si les deux groupes présentent un line-up différent, leur approche du Hard mélodique et de l’AOR est sensiblement la même, pour ne pas dire…exactement la même.
Difficile donc de savoir ce qui a poussé Mikael Erlandsson à changer de baptême pour poursuivre son parcours, puisque la conclusion est sans appel : les chansons de ce nouvel éponyme auraient très bien pu sortir sous la bannière de LAST AUTUMN’S DREAM, voire de celle de Mikael en solo. Aujourd’hui, il se voit flanqué de sérieux lieutenants, puisque le casting de ce nouveau projet ne joue pas vraiment la discrétion de CV. Jugez du peu, on retrouve sur ce premier LP Jona Tee de H.E.A.T. aux claviers, Robban Bäck, ancien d'ECLIPSE/W.E.T et actuellement batteur de MUSTASCH, Claes Andreasson de HEARTBREAK RADIO à la guitare et aux claviers, et Pontus Åkesson de MOON SAFARI à la guitare. Un joli panel de vieux loups de mer donc, pour une démonstration de force à la suédoise qui a de quoi laisser admiratif. C’est donc au pressage japonais que nous nous intéressons aujourd’hui, avec l’inévitable bonus-track, mais même sans cette petite surprise nippone, le résultat est grandiose. En une douzaine de morceaux, AUTUMN’S CHILD continue le formidable travail entrepris par Erlandsson au sein de son groupe d’origine, et nous régale d’une version européenne d’un AOR typiquement américain, qui fleure bon les eighties tout en gardant ce parfum contemporain que le label AOR Heaven sait distiller avec générosité. Aucune surprise donc à attendre d’une œuvre qui respecte les codes à la croche près, mais plutôt une sorte de perfection dans l’équilibre entre la puissance et la délicatesse, cet art subtil que Mikael a peaufiné tout au long de sa carrière, au point d’en incarner une sorte de paroxysme aujourd’hui. Et tout ceci sent bon le Rock suédois hautement harmonieux, classieux, dès le premier morceau qui ne fait pas grand cas de ses inclinaisons.
Mais comme je le répète à chaque chronique du genre, Autumn's Child n’est pas de ces albums dont il est facile de parler. En effet, ses compositions respectent les règles, qui sont connues de tous les amateurs. On les retrouve appliquées dès « Rubicon Sign », modèle de Hit AOR/FM à faire rugir de plaisir les amateurs de W.E.T et ECLIPSE, mais aussi les nostalgiques des années 80. Guitares bien présentes, claviers en contrepoint, riff rageur mais poli, et lignes de chant ne l’étant pas moins. Bénéficiant d’une production parfaite, ce premier jet est inattaquable dans le fond et la forme, et alterne avec bonheur les ambiances, se basant sur le long parcours du compositeur principal. On retrouve tous ses tics et ses affections sur le trépidant « Glory », qu’on aurait bien imaginé sur la B.O d’un film sorti sur les écrans américains entre 85 et 86. Rythmique en up tempo diabolique, guitare qui se contente d’appuyer, refrain qui fédère, et atmosphère chaleureuse pour un flashback qui fait du bien au cœur. Pas question ici de sombrer dans la guimauve écœurante, le propos est toujours de faire bouger l’auditeur et de le faire headbanguer, sans qu’il ne risque un claquage. « Crying For Love » ralentit la cadence mais ne fait pas tomber la pression, se calant sur la ligne du parti suédois de ces dix ou quinze dernières années. Et même lorsque l’émotion prend le dessus, les musiciens ont la classe de ne pas nous engluer dans des bons sentiments, préférant suggérer EUROPE et LAST AUTUMN’S DREAM pour un quasi progressif « Victory » tendre, mais pas coulant. En quatre morceaux, le projet a déjà décollé à des hauteurs incroyables, et le principal est fait, ne reste plus qu’à assurer le service après-vente. Mais ce serait mal connaître Mikael que de le croire capable de bâcler le travail, et « I’m Done » de ressortir les guitares saignantes sur fond d’hymne Hard-Rock rond aux entournures. On sent que l’âge n’a pas émoussé l’envie ni la rage, et le spectre d’un AOR dynamique pointe le bout de sa distorsion pour nous ramener à l’époque glorieuse de JOURNEY.
Rien à jeter ? C’est bien le constat qu’il faut tirer de plusieurs écoutes, d’autant plus que le quintet nous a aménagé différents panoramas pour ne pas nous lasser. Et si « Sayonare Eyes » se la joue légèrement shuffle avec plaintes de guitare et chant langoureux, « Face The Music » retrouve la brillance des années de gloire, et ose encore le mid tempo appuyé sur refrain bichonné. Impossible de trouver la moindre faille dans ce passage en revue d’un talent extraordinaire, qui résume trente ans de carrière en moins d’une heure, et les tubes s’accumulent sur le tapis rouge, entre « You’re Breaking My Heart Again » et « Northern Light » qui réconcilient TNT et BALANCE. Et même si la version normale se termine sur une tranche de romantisme (« Heaven Knows Your Name »), on retiendra surtout l’énergie incroyable et la vitalité éclatante qui permettent à Autumn's Child de déjà se poser comme album majeur de l’année 2020. 2020, l’année de la Suède ? Comme les dix précédentes non ?
Titres de l’album :
01. Intro
02. Rubicon Sign
03. Glory
04. Crying For Love
05. Victory,
06. I’m Done
07. Sayonare Eyes
08. Face The Music
09. You’re Breaking My Heart Again
10. Everytime
11. Northern Light
12. Heaven Knows Your Name
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