Les eaux sombres des marais de Louisiane cachent bien des secrets…Des pêcheurs perdus dans la nuit, des corps qui y ont été jetés pour y disparaître à jamais, mais aussi des histoires moins sombres que les grands fonds, et que l’on se raconte le soir après quelques bières, pour évoquer la culture, la famille, et quelques anecdotes partagées entre initiés. Ces histoires de marais sont si connues par les intimes qu’elles se sont frayé un chemin jusqu’au Danemark, pays peu réputé pour ses étendues d’eaux chaudes et verdâtres et ses alligators rampant. Mais recyclées façon nordique par des musiciens qui s’y connaissent en secrets de la Virginie, Louisiane, Nouvelle-Orléans, le tout prend des allures d’hymne à une Amérique bien lointaine, mais pourtant si proche dans les cœurs des rockeurs. Car des rockeurs, les BLACK SWAMP WATER en sont, et de vrais. Leur Heavy Rock sent bon la poudre du sud des Etats-Unis, la gnole fabriquée en douce sur des alambics de fortune et les pick-up qui roulent encore par je ne sais quel miracle de la mécanique quantique. Fondé dans les années 2010, ce collectif a déjà exposé ses vues sur le Rock à l’américaine via deux albums, très bien reçus par la faune locale, et même par quelques passionnés internationaux dont le nom de BLACK SWAMP WATER suffit à aiguiser l’appétit.
Trois ans après Distant Thunder, plus ou moins loué pour ses qualités de normalité Heavy, le quintet (Bjørn Bølling Nyholm: chant, Jan Geert: guitare, Thomas Roland: guitare, Jeppe Birch Friis: basse et Kim Langkjær Jensen: batterie) retourne à la pêche aux fans avec un troisième longue-durée qu’on sait crucial dans une carrière. Animés des meilleures intentions et des plus francs desseins, le quintet a donc affuté ses crocs de serpent, enfilé ses jeans élimés, et graissé ses flingues pour prendre d’assaut l’Europe et ses vieilles traditions, et la faire plier aux us et coutumes ricaines.
Doté d’une excellente production signée Tue Madsen aux Antfarm Studios (MOONSPELL, ARTILLERY, DARK TRANQUILLITY), fidèle au poste depuis Chapter One en 2016, Awakening symbolise surement l’éveil de nouveaux fans au Southern Rock légèrement NOLA joué par des norvégiens qui en connaissent le vocable. Immédiatement, le fan français épris de culture US se dira que cette musique ressemble comme deux gouttes de whiskey à du 7 WEEKS reprenant les standards nineties de CORROSION OF CONFORMITY, le tout produit par un DOWN très intéressé par cet exotisme du grand nord. D’autres ne seront pas forcément contre, et admettront des accointances sévères avec l’ALICE IN CHAINS le moins torturé. Mais tous se réuniront autour de la table des négociations pour reconnaître que BLACK SWAMP WATER joue le genre de Heavy Rock direct et sincère que les fans de gros riffs et de grosses barbes adorent, spécialement le samedi soir, quand il est joué dans un vieux club bondé de cols bleus fatigués de leur semaine.
Musicalement, l’affaire est vite entendue. Dès les premières notes de « Roll Over », l’Amérique, ils veulent l’avoir, et ils l’auront, et c’est d’ailleurs une cowbell qui introduit cet énorme riff redondant qu’un Pepper Keenan n’aurait pas refusé après une bonne tournée. Jouant le Heavy Rock comme du faux grunge des années 2000, BLACK SWAMP WATER s’appuie sur la dualité existant entre une paire de guitaristes influencés par les plus grands duels des seventies, et un batteur venant de la scène Death, et ayant mis ses baguettes à disposition de groupes comme DAWN OF DEMISE, ILLDISPOSED, ou KOLDBORN. Ce surplus de puissance insufflé par un percussionniste solide mais sobre n’est pas négligeable et permet de catapulter des compositions classiques dans un univers plus personnel, à l’image d’un Proto-Thrash joué plus Hard que Bay-Area.
Tout ceci est évidemment très traditionnel vu du dehors, mais reste quand même une solide affaire norvégienne comme en témoigne le hit bouncy « Showdown ». Catapulté par un riff cyclique et musclé, ce morceau est le genre de hit que l’on est en droit d’attendre de la part de danois férus de culture US, et nous offre enfin un refrain mémorable, mais pas si évident qu’il n’en a l’air. Inévitablement plus axé sur l’efficacité que l’originalité, Awakening nous offre quand même des moments plutôt incongrus, comme cette entame totalement Thrash tonitruée par un batteur déchaîné qui ne renie en rien son passé Death sur « Endless War ». Mais la tendresse, la vraie, n’est pas sacrifiée sur l’autel de la virilité exacerbée, et la ballade amère à la ALICE IN CHAINS « Send Me Away » montre que les cinq musiciens savent laisser parler leurs émotions, et pas seulement les plus vindicatives.
L’album, concis, ne lasse jamais, et nous propose un voyage entre la Norvège et le sud des Etats-Unis. D’un côté, cette science exacte de la mélodie pointue et de la rythmique charnue, de l’autre, cet instinct rudimentaire basé sur des riffs simples et authentiques. Le mélange évoque parfois les aînés de D.A.D (« Better Days » que Binzer aurait hurlé à pleins poumons sur un album solo), le Hard n’Heavy US des nineties, légèrement amer en bouche, mais chaud en oreilles (« Disappoint Me »), l’hommage appuyé (« Children Of The Grave »), et en tout cas, le meilleur d’une musique simple, qui parle aux gens authentiques et qui refuse les effets de manche de productions plus modernes.
De quoi dodeliner de la tête sur une vieille barque pas tout à fait étanche sur un marais de Louisiane, pour pêcher, s’évader, respirer, ou…planquer un corps dans les fonds les plus sombres des eaux boueuses….
Titres de l’album:
01. Roll Over
02. Showdown
03. Endless War
04. Send Me Away
05. Better Days
06. Disappoint Me
07. Children Of The Grave
08. Now That I Know
09. Hammer You Down
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