Depuis quelques années, George Lynch s’amuse beaucoup, et multiplie les projets musicaux. Sans vouloir tous les recenser, parlons de KXM, SWEET & LYNCH, THE END MACHINE, ULTRAPHONIX, et bien sûr, l’un de ses groupes fétiches depuis la fin des années 80, LYNCH MOB. Et après tout, pourquoi pas ? Qu’est-ce qui pourrait bien empêcher le fantasque guitariste au jeu flamboyant de s’épanouir au sein de concepts différents, tous montrant l’une de ses facettes, entre rockeur torride, hard-rockeur limpide et métallurgiste averti ?
La guitare de George a quelque chose de magique, et ce, depuis l’avènement de DOKKEN sur la scène californienne des années d’or. Le phrasé de l’américain, ses interventions enflammées, ses riffs concentrés en ont fait l’un des musiciens les plus respectés de la scène, mais aussi l’un des plus recherchés. Alors, l’homme se fait plaisir, bosse quand il en a envie, honore des contrats et en signe d’autres, dont celui l’unissant avec l’Italie de Frontiers. Et c’est justement ce label qui sort avec beaucoup de fierté le dernier album de LYNCH MOB.
George avait pourtant déclaré ne plus vouloir tourner ou enregistrer sous ce nom au début des années 2020. Il a donc changé d’avis, pour retourner en studio enregistrer quelques chansons, en bonne compagnie. On retrouve à ses côtés en 2023 Gabriel Colón au chant, Jimmy D’Anda à la batterie et Jaron Gulino à la batterie, pour un retour en fanfare via Babylon, à la pochette convenue, mais au contenu énergique et convaincant.
Difficile pourtant de retrouver l’inspiration après tant d’années de travail. Mais George, en passionné, n’a jamais éprouvé le moindre mal à pondre de nouveaux riffs en s’inspirant des anciens, pour relooker un répertoire qui finalement, ne vieillit pas. Et Babylon n’échappe pas à cette règle, et se dresse sous nos oreilles comme une tour de Babel unissant le ciel et la terre.
Au menu, des morceaux incisifs, certains même carrément méchants, d’autres plus fluides, alternatifs, mais toujours drivés par cette passion pour un Hard-Rock tirant sur le Heavy Metal le plus musclé. Ainsi, le terrassant « How You Fall » n’est pas sans évoquer une union fugace entre le VAN HALEN de « Hot for Teacher » et le RIOT de Thundersteel.
Une fois encore, outre son intensité, c’est sa variété qui rend ce nouvel album irrésistible. Comme si George passait en revue tout son CV pour n’en retenir que les hauts-faits, et nous offrir un best-of déguisé rendant hommage à toutes les étapes de sa vie. Emotion, colère, percussions, sinuosité (l’amer et très ALICE IN CHAINS « Million Miles Away »), tout y passe et nous régale en mode greatest-hits, entre regard en arrière et ruade vers l’avant.
Frontiers réalise donc une superbe opération en s’occupant de cet album, le label étant fidèle à Lynch depuis de longues années. Et Babylon s’inscrit parfaitement dans la ligne éditoriale de la maison de disque italienne, en prônant une certaine nostalgie modérée d’une attitude contemporaine.
S’il est possible de trouver le début d’album un peu convenu et prévisible, plus le tracklisting avance, et plus les modulations s’accentuent. Ce qui n’empêche pas cette première partie de proposer quelques tubes évidents, mais pertinents, à l’image de ce très poppy « Time After Time », que les KING’S X ou ENUFF Z’NUFF auraient pu placer sur leurs album respectifs.
Niveau réussite, le carton est plein. Chaque morceau possède sa propre identité, entre Hard Funk diabolique et Hard cool typique, le beat se veut souvent chaloupé (« Let It Go » qu’EXTREME aurait pu populariser), heurté, syncopé ou décalé (« Fire Master », entre seventies évaporées et nineties déhanchées). Le chronomètre, qui s’arrête souvent juste sous ou sur la barre des cinq minutes n’est pas vraiment un problème, puisque les morceaux contiennent assez d’idées ou de plans pour tenir le temps nécessaire, même si parfois, le pilotage automatique se fait légèrement sentir (« The Synner », agréable mais déjà entendu des dizaines de fois avec plus de conviction).
Mais ce qui ressort de cet album, c’est son naturel, sa spontanéité professionnelle, si tant est que cette formulation ait un sens. On comprend que Lynch a pris énormément de plaisir à composer ces nouveaux titres, et en a tiré encore plus en les enregistrant et les jouant avec ses compères. Et cette joie qui n’a rien de faussée ou de circonstance permet à l’auditeur de se rapprocher d’une vérité intime concernant le guitariste, qu’on croit connaître par cœur parce qu’on le suit depuis des décennies.
Mais George Lynch, malgré des traits de caractère évidents, cache toujours une part sombre en lui, une attaque plus nuancée qui oppose les ténèbres à la lumière. Et c’est ce qu’on entend sur le final gargantuesque et presque progressif de « Babylon », qui vient défier les Dieux de son ambition. Sur le crescendo final, Lynch nous sort une fois de plus de son chapeau un solo incroyable, qui s’étire sur de longues minutes, et qui reste pourtant passionnant.
La tour construite par George est sans doute beaucoup plus humble que celle mythologique qui se dressait comme une provocation, mais elle est largement aussi haute. Le guitariste nous emmène encore une fois visiter son paradis, un paradis rythmé par ses riffs de guitare et éclairé de ses mélodies subtiles. Et ce nouvel album vient rappeler à quel point ce musicien sauvage mais attachant nous est précieux, dans une époque vouée aux gémonies de la facilité et de l’immédiateté.
Titres de l'album :
01. Erase
02. Time After Time
03. Caught Up
04. I’m Ready
05. How You Fall
06. Million Miles Away
07. Let It Go
08. Fire Master
09. The Synner
10. Babylon
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@DPD: que METALLLICA n'apporte plus rien à la scène depuis 30 ans, je pense que ça fait plus ou moins consensus. Mais je ne vois pas ce que LORNA SHORE apporte non plus.Ceci étant dit, qu'est-ce qu'un "jeune" de la scène. Moins de 40(...)
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