Résumons l’affaire pour y voir plus trouble :
Bon, arrêtons-nous là, je pense que tout le monde a compris, d’autant que tout le monde, ou presque, du moins dans l’underground connaît les buveurs massifs de STEELPREACHER. Un groupe né à l’orée des années 2000 qui depuis ses débuts se revendique d’un Beer Metal festif et convivial, et qui n’a d’autre but que de nous distraire ou nous rafraichir comme une bonne bière l’été. Ici pas d’autre prétention que de jouer un Hard Rock franc du collier, sans faux-col, pur houblon n’malt, influencé par les RUNNING WILD, SAXON, JUDAS PRIEST et autres défenseurs de la cause des bracelets à clous et autres boissons alcoolisées. Vingt ans après son émergence, le quatuor de Koblenz/Arzbach relance donc la machine pour son sixième longue durée, qui sert de gâteau d’anniversaire fameux, mais imbibé d’alcool comme un baba à Rome. Fidèles à une recette usée jusqu’au fond du godet, les allemands foncent dans le tas, mais rassurent leurs nombreux fans qui étaient plus ou moins inquiets. La bande s’était faite discrète depuis six ans et la parution de Devilution, et malgré un split live paru cette année, rien n’était venu combler nos attentes ou étancher notre soif.
C’est donc chose faite avec ce Back from Hell qui semble indiquer que les musiciens reviennent des enfers avec les bras chargés de packs, remplis d’une boisson appréciée par le malin lui-même, aux degrés nombreux. Alors soyez heureux, soiffards de tout zinc, nos amis de STEELPREACHER sont toujours aussi torchés du riff, mais agiles du goulot.
Mixé par Rolf Munkes, producteur qui connaît bien le Metal et qui a donc offert à Back from Hell le son idoine, enrobé, mais encore assez précis pour pouvoir toucher son nez avec son genou. Mais ne vous leurrez-pas, une fois l’écoute de cet album terminé, votre ouïe sera elle aussi embrumée, et vos sens anesthésiés, tant les attaques formelles des allemands entament les plus résistants des poivrots Metal. Des poivrots certes, mais pas dans le sens TANKARD du terme. Ici, le Metal est joué précis, affiné en cave, et populaire en bouche. Avec toujours ce sens de la mélodie qui sauve leurs hymnes de l’ambiance fête de la choucroute industrielle, les STEELPREACHER payent tournée sur tournée, mais en prenant bien soin de ne rien laisser déborder. Pas question ici de se murger dès la première pinte, même si « Here For the Beer » entame méchamment les débats de son up tempo énergique et furieux. Il n’était donc pas question d’ouvrir les portes du bar en toute discrétion, mais bien d‘annoncer son retour de façon tonitruante, à la SAXON de « Dallas 1.PM » ou du AIRBOURNE des grands jours.
Ce qu’on aime chez ces mecs-là (Muskel - basse, Hendrik Beerkiller - batterie, Jens "Preacher" Hübinger - guitare/chant, et Andi the Wicked - guitare, depuis 2018), c’est que leur bonhommie de surface cache un sens de la composition redoutable. Le genre de gars sur qui on tombe dans un rade quelconque, qui vous tapent dans le dos, mais qui sont toujours là pour vous ramener lorsque vous embrassez le parquet. Ces mecs qui vous paient une tournée, et qui sont de vrais amis, présents dans les bons et les mauvais moments, et qui, s’ils adorent la gueule de bois, n’en adoptent pas la langue. Et surtout, ce qu’on apprécie, c’est la variété de ton dans la boisson, qui passe d’un binaire à la AC/DC à un viril Heavy à la ACCEPT/DIO. Ces allusions à la NWOBHM avec ces tierces malignes (« Back From Hell »), mais aussi ces clins d’œil torves au Metal allemand le plus traditionnel. Cette façon de se déhancher lorsque les premiers effets de l’alcool se diffusent dans le sang (« Da Damn Booze », un duo que MOTORHEAD et les DANGEROUS TOYS auraient pu partager), cette façon de rendre hommage à Lemmy et Syd Barett d’un riff gigantesque (« Wish You Were Beer »), en bref, cette manière de passer pour des gus qui n’en ont aucune et qui pourtant sont bien plus courtois que la moyenne.
Une belle variété de liqueurs donc, parfois grasses en bouche et plus ambitieuses (« The Iron Calls » du MAIDEN fameux épicé d’un peu d‘ACCEPT sérieux), souvent conséquentes et liquoreuses en palais (« Beer Meat'n Metal » Angus Young en train de lever sa chopine en l’honneur de Peter Baltes), de temps à autres en version un litre, pour que la sobriété en prenne un bon coup (« Titanfall »), mais la plupart du temps en peinte régulière, Hard-Rock dans l’évier, Heavy dans le gosier (« Rock For Your Life »).
Evidemment, tout ça manquera de finesse pour les amateurs de fusion, mais lorsque le groupe s’entiche de l’intro de « Blow your Speakers » de MANOWAR pour nous verser un « Masters of the Underground », on en peut que louer l’esprit de camaraderie et le partage. Du lourd, du léger, mais pas de faisandé ni de trafiqué, juste un Heavy très efficace, sincère, convaincant, et qu’on partage entre chalands d’un même troquet qui n’a pas d’heure de fermeture. Une ode à l’alcool, l’amitié et les poings serrés, et plus simplement, un album qu’on avale d’un trait, et qui laisse légèrement enivré, mais pas prêt à dégueuler.
Titres de l’album:
01. Here For the Beer
02. Back From Hell
03. Da Damn Booze
04. Wish You Were Beer
05. The Iron Calls
06. Beer Meat'n Metal
07. Rock For Your Life
08. Bad Things Never Last
09. Titanfall
10. Masters of the Underground
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