Ça sleaze à mort en Autriche, et pour cause, puisque le deuxième album de MÄDHOUSE vient de sortir. Et n’oubliez pas le tréma s’il vous plaît, le groupe y tient, comme y tenaient Lemmy et les MÖTLEY CRÜE. Le tréma, dans le Glam, ça change tout, et c’est un indicateur de qualité : on sait que les musiciens qui l’utilisent tiennent à se démarquer des autres. Le tréma, c’est un gage, une promesse, une parole donnée qui convainc l’auditeur avant même d’avoir écouté une seule note que la musique risque d’être méchamment sauvage. Mais les amateurs de MÄDHOUSE, et plus particulièrement leurs fans les plus hardcore savent déjà à quoi s’attendre, depuis 2019 et la sortie du tonitruant Money Talks Bullshit Walks. Dégaine ad hoc, titre qui choque, musique qui rocke, tous les ingrédients étaient déjà là pour faire de ces gus des stars, et ils n’en ont pas oublié l’attitude en deux ans. A présent pris en charge par la référence Rock Of Angels Records, les autrichiens se sont senti pousser des ailes, et nous collent une calotte de près d’une heure pour quinze allers retours. La question étant : êtes-vous capable d’encaisser une telle beigne sans aller vous refarder la tronche dans les toilettes ? Vu la puissance de la soufflante, m’est d’avis qu’un petit passage par les cabinets sera obligatoire : le quintet a remis la pression, et a même accentué sa méchanceté sauvage. Du coup, malgré la longueur, le tout passe sans heurts et fait du bien à notre petit cœur de glammeur.
Mais après tout, comment ne pas adorer et aduler des mecs comme Tommy Lovelace (chant), Mikky Stixx (guitare) et Rickey Dee (basse), aujourd’hui accompagnés de Thommy Black (guitare) et Casey J. Eiszenman (batterie), les deux nouveaux venus de l’écurie ? Impossible avec des pseudos pareils de ne pas craquer, et en voyant la tronche des zigues, la question de l’affection ne se pose même plus. Alors, lorsque vos oreilles se poseront en catastrophe sur l’énorme déflagration de « Bang Bang », l’hésitation sera à la poubelle depuis longtemps, et vos veines deviendront vite bleu ciel à l’écoute de ce riff de la mort posé sur une rythmique aussi solide que le gros machin de Tommy Lee.
Mid tempo nickel pour entame totale, la recette est fatale, et le chant délicieusement gouailleur de Tommy Lovelace fait le reste, séduisant toutes les belles groupies blondes du premier rang d’une moue approuvée par le grand David Lee Roth himself. Un genre de DANGEROUS TOYS repris par nos BLACKRAIN, en tout cas, le hit imparable qui en à peine trois minutes rameute les troupes sur le Sunset Autrichien. Conscient de devoir franchir un nouveau palier, le quintet renouvelé balance la sauce et toute son énergie dans la bataille, et enchaîne les démonstrations de force pour bien asseoir son retour sur le devant de la scène.
« Sick of it All » confirme donc d’un rire sardonique la tendance, et le lick extrêmement gluant de Mikky Stixx fait le reste, dans la plus droite lignée de ses mentors Nikky Sixx et Mick Mars. Un peu de cowbell pour l’esprit de fête à la Tommy, et le parallèle avec le MC de Feelgood prend alors tout son sens, via un Hard Rock californien joué plus Heavy que les européens, même si l’on ne peut s’empêcher de penser au premier éponyme des branleurs de SKIDROW. Même hargne, même morgue, même sens de la séduction virile, pour un déchaînement qui emprunte au Heavy ses recettes les plus fiables. Pas question ici de guimauve Pop à la POISON, mais bien d’un Hard violemment velu, même si les chœurs d’arrière-plan rappellent des DEF LEPPARD casé dans le fond aux côtés de Rob Afuso ou Rachel Bolan. J’avais avare d’un sample un peu lubrique, les MÄDHOUSE nous affolent avec des murmures dégoulinant de stupre sur le tube sexy « First Lick Then Stick », pas très classe, mais diablement efficace. Tout à fait réalistes, les musiciens ont donc agencé leur album de façon à le diversifier pour ne pas que l’écoute souffre d’une débauche de testostérone mal contrôlée, et après quelque coups de reins, calment le jeu avec quelques mélodies plus aérées et romantiques.
Mais il faut d’abord encaisser leur burner « Itch to Scratch », leur « Sweet Little Sister » à eux pour jouir d’une petite trêve 80’s, avec le très coulé et harmonieux « Atomic Love », pas si éloigné que ça d’un AOR classique sur ses premières secondes, avant que les instincts les plus primaires ne forcent Mikky Stixx et Thommy Black à lâcher un énorme riff en saccade digne du meilleur MÖTLEY/SIXX AM.
Avec des influences aussi marquées, Bad Habits sonne comme une mauvaise habitude saine, celle de reprendre à son compte les formules des grands du Hard-Glam. A chaque morceau, il est possible d’affilier un riff ou un break à un grand nom du cru, mais ces références constantes, loin de plomber l’ambiance, lui confèrent une aura particulière, et une énergie sincère. Ainsi, « Rodeo » nous propose de monter le taureau des CATS IN BOOTS, tandis que « Bad Habits » prône une précision rythmique assez coutumière des SLAUGHTER. Et peu importe les exemples que vous utiliserez auprès de vos proches pour situer les autrichiens, que vous parliez de MC, de DANGEROUS TOYS, de SKIDROW, WHITESNAKE, STEELHEART ou je-ne-sais-qui, puisque le résultat est à la hauteur des comparaisons les plus folles.
Je pensais pourtant qu’avec un répertoire aussi fourni, le quintet allait gentiment se casser la gueule en fin de parcours, mais les finauds l’ont justement jouée aux petits oignons, avec une besace remplie de riffs killer. Alors, entre les hooks terribles de « Live It Up », que KISS aurait pu jouer à une certaine époque, l’approche punky but classy de « Fake It Till You Make It », et les allusions un peu triviales de « Tourette Brunette » sur fond de lick à la SHOTGUN MESSIAH, tout s’enchaîne à une vitesse si hallucinante qu’on n’a guère le temps de formuler des reproches. Sacré performance des MÄDHOUSE qui réussissent à caser près d’une heure de musique sans lasser, et qui nous offrent un deuxième album gigantesque. Rétrograde juste ce qu’il faut, pétri de certitudes, Bad Habits est aussi flashy que Vinnie Vincent en pleine pose solo, et aussi catchy qu’un refrain de CHEAP TRICK repris par Sebastian Bach. De sérieuses références.
Titres de l’album:
01. Bang Bang
02. Sick Of It All
03. First Lick Then Stick
04. I Walk The Ponygirl
05. Itch To Scratch
06. Atomic Love
07. Rodeo
08. Bad Habits
09. Live It Up
10. Pure Oxytocin
11. Fake It Till You Make It
12. Metal Creed
13. Say Nothing At All
14. Tourette Brunette
15. Love To Hate
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