(Le chroniqueur feint la surprise)
« Oh, du Thrash allemand old-school ! Ça alors, voilà qui promet d’être inédit ! »
(Le chroniqueur a terminé de feindre la surprise et s’ouvre une canette de soda).
Ce pitch est de loin le plus traditionnel que je puisse vous offrir en tant que fan de Thrash depuis les origines, et même celle de mon implication dans les colonnes de Metalnews. Abonné à un célèbre VK russe porté sur la violence née dans la Bay-Area et la Ruhr, je découvre chaque semaine un joli lot de nouveautés qui n’en sont pas vraiment, et qui immanquablement, versent dans la nostalgie la plus assumée. Aujourd’hui, c’est Coblence (Koblenz en V.O) qui nous envoie l’un de ses plus fiers représentants, qui avec Bang or Die fête sa seconde entrée discographique.
Fondé en 2014, ADDICT a immédiatement révélé une addiction prononcée au Thrash de son pays, mais aussi à son pendant américain, au point de parfois flirter avec le limites du Heavy et du Power Metal. Originaire d’Europe, le quatuor (Mike Wiederstein - basse, Ronny Zeche - batterie, Franco Amenta - guitare et Patrick Schöne - chant) n’en a pas pour autant oublié la contribution de la NWOBHM au durcissement de ton Hard-Rock de l’orée des eighties, et un morceau comme « Never Lose », fluide et gentiment mélodique, n’est pas sans rappeler la magie des héros de Lars Ulrich, les légendaires DIAMOND HEAD. Alors, pas de brutalité aveugle ni de bestialité unidirectionnelle avec ce groupe qui finalement, se détache du reste du peloton de son ton ouvert et de ses influences multiples.
Entre Speed durci à la SCANNER (« War »), allusions harmoniques évitant la linéarité des plans déjà popularisés par SLAYER, EXODUS, DESTRUCTION ou KREATOR, similitudes avec la pluralité des VENDETTA nationaux, ADDICT prône certaines valeurs de souplesse, et nous offre un disque chantant, guilleret, et même primesautier si vous m’autorisez le terme. On retrouve sur Bang or Die certaines philosophies prônées par les premiers groupes de Speed du pays germain, mais aussi cette agressivité light que METALLICA imposait sur le séminal Kill ‘Em All.
Mais dans les faits, cette affaire est totalement allemande. Et s’il n’y avait cette entrée en matière tonitruante et violente « Endtime », puissante et véloce, on pourrait se demander si les ADDICT et le SCANNER de Terminal Earth n’ont pas été bercés par la même nounou (« Bang or Die », qui rappelle quand même méchamment « Buy or Die »).
Plaisant, dans le meilleur des cas, et moins prévisible que sa nationalité et sa pochette ne le laissaient soupçonner. Storm of the Dead en 2015 posait les jalons, et Bang or Die récolte les fruits du labeur, et sans vraiment provoquer l’euphorie, le quatuor sait poser le bon plan au bon moment, offrant quelques séquences de headbanging bon enfant aux maniaques de la vitesse capillaire.
On pourra reprocher un chant particulièrement light, quelques séquences harmoniques un peu trop prévisibles, un mid tempo qui ne s’impose pas vraiment, et des chœurs à l’allemande un peu trop systématiques. Tout ne fonctionne donc pas, et pas « This Is Unreal » en tout cas, trop lourdaud et qui reste sur l’estomac. Heureusement pour nous, les accélérations sont parfois bien teigneuses, et les riffs circulaires comme un coup de boule de Schmier (« Rats Friends »), ce qui rend l’écoute de l’album beaucoup moins ennuyeuse. Certes, les idées sont formelles, la production délicatement passéiste, la nostalgie tangible, mais la fraicheur, l’envie de jouer une musique simple et quelques morceaux interprétés avec panache (« Sick Masses ») permettent aux ADDICT d’injecter leur passion dans nos veines de thrasheurs.
Tout ceci ne vous rendra pas accro, mais vous fera doucement planer pendant quarante minutes. De l’ambition dans la sincérité, des plans mélodiques agréables en tympans, des constructions évolutives sur percussions tribales et basse roulante (« We Are Antisocial », sans perdre son sang-froid), et un hommage au père Lemmy via une appropriation très honnête de son « Killed by Death » font de Bang or Die une sympathique fête à l‘allemande, avec bière à volonté et slogans à reprendre entre initiés légèrement houblonnés.
Du Thrash allemand mais plus léger que d’ordinaire.
Titres de l’album:
01. Endtime
02. Never Lose
03. War
04. Bang or Die
05. This Is Unreal
06. Rats Friends
07. Sick Masses
08. We Are Antisocial
09. Killed by Death (MOTORHEAD cover)
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