Lorsque j’ai reçu un mail m’avertissant de la sortie prochaine du dernier DEICIDE, je n’ai pas vraiment sauté de joie. Je crois que la dernière fois que je me suis enthousiasmé pour le groupe, c’était lors de la publication du clip de « Homage For Satan »…en 2006. J’avais trouvé la vidéo plutôt amusante et le titre efficace, mais depuis, plus rien…jusqu’à ce Banished by Sin qui nous est vendu comme un retour en arrière de la part des hordes de Glen Benton.
En un sens, le laïus promo tape dans le mille. Ce nouvel album sent en effet légèrement le même fiel que celui déversé durant les années 90, et se sert même dans le congélo Deicide, qui accuse quelques décennies d’existence. En est-il pour autant aussi important ? Loin de là, mais il n’est pas totalement anecdotique non plus. Ayant accueilli il y a deux ans le guitariste Taylor Nordberg (DRITT SKIT, EYE OF PURGATORY, GOREGÄNG, INFERNAEON, INHUMAN CONDITION, RAVEN GLARE, RIBSPREADER, SCAB, THE ABSENCE, ex-SMOKE & MIRRORS, FORE, UMBILICUS, ex-MASSACRE, ex-WOMBBATH, ex-Gus G. (live), ex-NECROMANCING THE STONE (live), ex-SOILWORK (live)), riffeur efficace et songwriter capable, DEICIDE se présente à nous aujourd’hui remonté comme une pendule diabolique, le blasphème en avant et l’air mauvais comme image de marque.
Mais le DEICIDE 2024 est une vraie démocratie. Glen y tient et le précise, en soulignant que chacun des membres du groupe a contribué à cet album à hauteur de trois chansons chacun. Nous retrouvons donc la méchanceté et l’efficacité de Benton, la patte progressive de Steve Asheim (batterie), le talent naturel de Kevin Quirion, et la nouvelle implication de Taylor Nordberg. L’équilibre est donc stable, et le quatuor a atteint une sorte de maturité dans la débauche, nous sevrant d’hymnes toujours aussi percutants, et évidemment uber-violents.
J’ai donc pris un certain plaisir à réécouter DEICIDE. Je l’avais découvert comme beaucoup d’entre vous suite à sa signature sur Roadrunner dans les années 80, et j’avais encaissé les pains que furent Deicide, Legion et Once Upon the Cross, perdant quelques dents à chaque fois. Trois décennies plus tard, la flamme s’est considérablement tamisée, mais je garde toujours une réelle sympathie pour ces deux musiciens que sont Glen et Steve, gardiens du temple maudit et assurances-vie en chair et en os du monstre.
L’avantage, c’est que Glen ne ressent plus le besoin de créer un choc ou une controverse pour exister. Depuis son avènement à la fin des années 80, il a été une émulation pour nombre de disciples, qui l’ont largement dépassé en termes de blasphème et de charge virulente contre la chrétienté. Le Black Metal est passé par là, mais Benton et Asheim assument totalement leur âge, et leur position sur la carte de la bestialité. En découle une sérénité dans la brutalité, des riffs qu’on connaît déjà avant de les avoir entendus, la voix caverneuse de Glen, et la frappe surhumaine de Steve, qui une fois encore délivre une prestation hallucinante.
Banished by Sin, treizième entrée de la saga est donc un ajout de qualité, qui fait aisément la nique à certains essais plus anciens que même les fans n’ont pas encore pardonnés. La méthode n’a pas vraiment changé, des chansons de moins de quatre minutes, les textes bricolés par Kevin et Glen sont évidemment soumis à la sensibilité de chacun, mais le tempétueux et ombrageux leader n’a cure des contradictions éventuelles et du désaccord de certains suiveurs hardcore. Il le dit lui-même, avec beaucoup de second-degré :
A Glen Benton doing this for fun is a dangerous Glen Benton
Je ne jugerai certainement pas de la dangerosité de ce beau brun qui braille comme jamais, mais j’admets que son incarnation 2024 est sympathique. On retrouve des thèmes connus, un mélange entre tradition et modernisme modéré, et surtout, des riffs catchy, trademark de la bande. Largement de quoi animer les prochaines campagnes live, et donner à bouffer aux hordes en attendant.
Glen l’assure, ce disque n’a pas été l’objet d’une compression excessive à tous les stades de production. Benton ne tarit pas d’éloges sur le travail accompli par Josh Wilbur, qui s’est en effet débrouillé pour garder une patine analogique à ces chansons pourtant chaotiques mais puissantes. Il est donc possible d’apprécier des charges virales de la trempe de « Bury The Cross…With Your Christ » ou « Ritual Defied », qu’on imagine déjà charcler dans les grandes largeurs on stage.
Bon son, compositions OK, le bilan est donc positif. DEICIDE se contente d’un fan service efficace et immédiat, qui permettra à la fanbase de s’exciter pendant quelques mois. Mais en l’état, Banished by Sin est plus efficace que bon nombre de produits estampillés old-school qui polluent les bacs virtuels à longueur d’année. DEICIDE a tenté fut un temps de s’adapter à son époque, et ne commettra pas deux fois la même erreur. Ce treizième album ne leur portera pas malheur, et trouvera facilement preneur.
Glen a pris du plaisir, et on le sent. Du coup, nous aussi.
Titres de l’album:
01. From Unknown Heights You Shall Fall
02. Doomed To Die
03. Sever The Tongue
04. Faithless
05. Bury The Cross…With Your Christ
06. Woke From God
07. Ritual Defied
08. Failures Of Your Dying Lord
09. Banished By Sin
10. Trinity Of None
11. I Am I…A Curse Of Death
12. The Light Defeated
Über fan de DEICIDE depuis mes années lycée, je n'attendais vraiment rien d'extraordinaire de la part de cette dernière offrande.
En effet, pour moi, le dernier très bon album du groupe étant "Insinerathymn" (y'a 24 ans tout de même !), je me suis lancé dans celui-ci avec grande désinvolture...
Et ben effectivement, c'est un très beau retour aux sources. Comme le dit très justement mortne2001, c'est pas l'album de l'année, c'est pas le meilleur du groupe (forcément...), mais que ça fait plaiz d'écouter un DEICIDE sans toutes ces putains de branlettes de manche qui souillaient chacun de leurs titres sur toutes leurs précédentes réalisations !
AH !!!
Par contre !
Expliquez moi le pourquoi de cette pochette ???
Qu'un petit groupe underground fasse des économies en utilisant l'IA... Pourquoi pas dans l'absolu.
Mais qu'une formation avec une telle notoriété (et donc budget) se corrompe artistiquement là-dedans... Lamentable.
@Humungus, je crois que Glen Benton s'en branle pas mal.
https://www.metalzone.fr/news/200887-glen-benton-controverse-pochette-album-banished-by-sin-deicide/
En réponse aux critiques (ndArioch91: sur la pochette de l'album), Benton a exprimé son désir de provoquer la réflexion et de susciter la controverse à travers son art. Il a souligné que Banished By Sin s’éloignait des pochettes d’album traditionnelles et visait à capturer l’essence de l’ère moderne. Malgré les réactions négatives, Benton est resté fidèle à sa vision créative, qualifiant ses détracteurs de “Rembrandt en herbe” et défendant son autonomie artistique.
C'est effectivement un album un peu inespéré et qui fait plaisir à entendre. Mais il va tellement chercher dans le passé qu'il donne furieusement envie de réécouter les premiers albums.
Je crois que Benton s'en branle pas mal de tout en fait hé hé hé...
Quoi qu'il en soit, c'est vraiment dommage car si l'on prend celle d'"Overtures of blasphemy", celle-là était vraiment bien pour le coup.
Enfin bref... ... ...
Se fout-il que l'on copie sa musique, la mette dans un pressoir à IA et on recrache à l'envi ? Probablement, oui.
Dieu merci, ça fait un bail qu'on en a plus rien à péter de Deicide aussi !
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09