En exactement cinq minutes et quarante-trois secondes, tout est dit, et fermement : le premier album des américains de VRENTH ne prendra aucun détour, n’acceptera aucun faux-fuyant, et se vautrera dans la fange du Death Metal le plus cryptique et boueux possible. Formé il y a peu, ce quintet assemblé de personnalités très en vue de la scène extrême californienne, VRENTH regroupe donc en son sein de véritables passionnés, complètement dévoués à la cause morbide, qui ont créé ce concept pour expurger leur trop plein de créativité. On y trouve donc des membres d’ASCENDED DEAD, BLOODSOAKED, CHTHONIC DEITY, FUNEBRARUM, THANAMAGUS, VOIDCEREMONY, INCANTATION, RUDE, DESTROYED IN SECONDS, DEAD CONSPIRACY, NECRONIZER, RUIN, qui ont uni leurs forces pour dégager une explosion de violence encore plus intense que celle provoquée par leur combos respectifs. Christian La Rocca nous raconte d’ailleurs la genèse en ces mots :
« Charlie Koryn et moi nous jammions ensemble dans NECROSIC, et j’ai retrouvé des riffs et des arrangements de cette époque. Nous avons finalement enregistré une démo trois titres, et j’ai demandé à Mike Abominator s’il pouvait la sortir sur son label Death Metal Cult. Il a non seulement accepté, mais a rejoint à ma demande le groupe au chant. J’ai alors demandé à mes vieux potes « Bodybag » Bob Babcock et Steve Shrapnelson de nous rejoindre à la guitare et à la basse, et le reste, c’est de l’histoire. Nous avons eu des réactions très positives par rapport à la démo, alors Carlie et moi avons composé quelques morceaux de plus, et la conception de l’album a alors commencé. Mike, Bob et Steve ont enrichi le son de leurs contributions, et nous sommes fiers de cet album. »
Et il y a de quoi, puisque Baptism Death est un pur concentré de Death nineties sans pitié, empestant la putréfaction par tous les riffs, et dégageant une odeur nauséabonde de ses vocaux d’outre-tombe. Sans prendre leurs distances avec le classicisme en vogue à l’époque où leurs références survolaient les débats (INCANTATION, SUFFOCATION, OBITUARY, et des dizaines d’autres), les membres de VRENTH nous offrent donc la primeur d’une courte litanie de trente-sept minutes qui fait grand cas de son obsession pour le versant le plus morbide du Death américain de ces vingt ou trente dernières années. Pas de démonstration technique superfétatoire, mais de la précision dans le vice, des soli propres et surchargés d’effets, des accélérations à vous briser le coup, et une production gigantesque mettant en valeur toute la saleté et l’ignominie de la démarche. Pour un peu, on se croirait chez Transcending Obscurity ou Putrid Cult, ce qui en dit long sur l’authenticité du projet et son exhumation d’un cimetière d’Amboy.
Rois du mélange des genres au sein d’une même approche, les cinq partenaires du crime nous offrent donc un véritable festival de figures imposées, alternant les passages en mid accrocheurs comme des unes de journaux bien macabres (« Rapture of the Empty Space »), les déluges de blasts qui vous envoient 5G dans la tronche, les fills de batterie qui permettent à Charlie de faire virevolter ses baguettes sur ses peaux de toms humaines, et le tout à des allures de festival de la démence célébrée dans une ancienne morgue abandonnée. Et si les arrangements de soli ne sont pas sans rappeler les CARCASS et MORBID ANGEL, l’ambiance générale est personnelle, sombre, poisseuse, et peu ragoutante. La voix de l’imposant Mike Nelson aka Mike Abominator est toujours aussi efficace et effrayante, tandis que la charnière Steve Shrapnelson (basse)/Charles Koryn (batterie) délivre une performance hallucinante de ressenti et de haine percussive, même si les fréquences les plus graves se perdent dans l’écho global. Mais le résultat global, formel, nous entraîne dans un délire à la Clive Barker, avec créatures de l’enfer aux instincts sadiques et abondantes traces de sang sur les matelas, et si le projet trouve son ancrage dans le Death le plus gluant et pourrissant du marché, il n’en oublie pas pour autant sa volonté d’efficacité, en alignant des plans vraiment mémorisables.
En témoigne les intros, les agencements, la succession d’idées, et le tout se montre aussi solide qu’un mausolée construit il y a plusieurs siècles pour abriter les plus honteux secrets familiaux. Et en savourant sur pièce un morceau aussi sanguinolent et putride que « Raging Blood Rivers », on se rend compte que le side-project a encore de belles années de décomposition devant lui, pour peu que cette qualité de composition persiste à l’avenir. Loin d’un énième hommage old-school déjà faisandé avant d’être mis sur les étals, Baptism Death est un gigantesque manifeste de passion, qui convaincra les plus psychotiques d’entre vous, et les nostalgiques d’une ère où le style n’était pas encore considéré comme une compétition entre les plus sales et/ou les plus prétentieux.
C’est comme dans le cochon, tout est bon, entre tornades qui emportent tout sur leur passage (« Burial Crypt ») et insistances glauques et boueuses (« Flames of the Seven Jaws (Devouring Funeral Pyre) »), et tout ça se savoure comme un cadavre de Noël, servi avec un tablier bien craspec, et des couverts un peu rouillés. La mort, what else après tout ?
Titres de l’album:
01. Graveyard of Lost Souls
02. In the Wasteland Dwell
03. Paroxysm Darkness
04. Rapture of the Empty Space
05. Baptism Death
06. Raging Blood Rivers
07. Burial Crypt
08. Flames of the Seven Jaws (Devouring Funeral Pyre)
Hopeula ! Excellent ça !
Oui en effet, c'est pas mal, j'y retrouve un peu l'ambiance d'un OBLITERATION par exemple, étouffant !
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