Connaissant la finesse allemande, je me suis questionné avant de choisir d’écouter ce premier album. Les calembours étalés dès la pochette me semblaient un avertissement suffisant pour bien considérer la question. Je soupçonnais encore une blague potache avec des aboiements de chien à la place du chant (on nous a déjà fait le coup), mais je suis tombé sur un pur album de Crossover comme nous les aimons tant.
Alors évidemment, les jeux de mots sont aussi fins qu’une vingtième bière après la choucroute. GRAVE DOGGER/GRAVE DIGGER, Bark From The Grave, Bark at the Moon/Back From The Grave, mais puisque la musique est sérieuse avant d’être souriante, on accepte le gag et on le trouve même assez léger pour être rapidement digéré. Ceci étant dit, ces bavarois ont du panache. Formé il y a à peine deux ans, ce duo/trio (selon la bio et les photos disponibles) tourne autour d’un guitariste/chanteur (Kai Fischer) et d’un batteur (Benny Hess), bien que je pense que les deux zingues sont dépannés par un second guitariste, voire même un bassiste. Mais peu importe la caissière du moment qu’on ait le cubi, et le Thrash développé sur ces huit morceaux est d’une excellente facture, et juste assez fun pour séduire les néophytes.
Tout le monde aura reconnu ce doge sur la pochette qui fut le héros involontaire de nombreux memes à la grande époque des internettes. Considérez cet album comme le résumé de ses aventures, entre gamelle pleine et visiteurs du futur, et entre balade au parc et rencontre du troisième type. Ou alors un zombie-dog ? On se perd en conjectures, on craint la morsure, mais on se laisse vite entraîner dans cette histoire sur-mesure, qui nous ramène au meilleur des flingués GAMA BOMB et des pionniers de D.R.I.
Pas de syndrome A.O.K à craindre donc, pas de bazooka dans votre verre, ni de Jagermeister, mais une bonne mousse bien fraîche, et une bonne compagnie. Des musiciens qui s’y connaissent, et qui citent tout autant WEHRMACHT que SUICIDAL TENDENCIES, et qui se permettent quelques fantaisies, comme le très hambourgeois « Here’s To My f**k » qui syncope grave et qui te donne une bonne tape dans le dos.
Une teneur en alcool très raisonnable donc, un chanteur hystérique qui donne de sa personne, des guitares en furie, pour une fournaise sympathique. Très bien composé et produit juste ce qu’il faut, ce premier album est de ceux qu’on recommande aux puristes et nostalgiques pour qu’ils comprennent que si c’était mieux avant, c’est quand même bien maintenant.
C’est donc du versant rigolard que ces amuseurs publics nous abordent. Mais il n’y a aucun mal à faire plaisir et sourire tout en jouant un Thrash qui tire, à balles en mousse, mais quand même sur la tronche. Les fulgurances sont immédiates, le résultat stable, et l’énergie indéniable, et proche du rendement d’une centrale électrique un samedi soir en hiver.
En utilisant des plans qui ont fait leurs preuves, les allemands nous bercent très près du mur, et nous bousculent de leur envie, de leur rage et de leur appétit. « Bitchhunter » résume quarante ans de Thrash allemand raisonnable, et reprend les méthodes avinées de TANKARD, alors que le très subtil « Vomit On My Ass » se pose en single incontournable de son riff redondant mais séduisant.
Bark From The Grave peut être la meilleure bande-son pour aller promener son clébard. La vitesse apprendra au clebs à pisser le plus vite possible et à ne pas trop tirer sur la laisse. On imagine d’ailleurs bien les musiciens en dogsitters, chacun son bouzin, et on ramasse le caca à la main. « Going For A Walk », promenade canine avec Lemmy sur les platebandes de TANK, « Killer Dogs From Outer Space », aussi bourrin qu’un atterrissage de vénusiens en plein champ, « Ghostf**k In The Haunted Toilet » qui virevolte comme des mouches autour d’un chiotte de restoroute hanté jusqu’aux croûtes, le tracklisting est impeccable, et la blague s’arrête juste sous la demi-heure.
Largement de quoi faire votre bonheur.
Evidemment, les chœurs en hooligans de stade bondé, la rythmique bien pilonnée, la guitare aiguisée, tout est typé d’outre-Rhin, mais loin d’une bière frelatée ou d’un mauvais vin, Bark From The Grave est un jappement près de la tombe de mémé, histoire de voir si on ne peut pas la réveiller.
D’outre-tombe, nous parviennent les aboiements d’un chien au poil un peu terne. Des gouttes de sang, les babines retroussées, mais le regard enflammé. L’invasion des morts-jappant peut commencer, le monde est prêt. Enfin j’espère.
Titres de l’album :
01. Doggo Dead!
02. Grave Dogger
03. Steelcage Bar Brawl
04. Vomit On My Ass
05. Here’s To My f**k
06. Bitchhunter
07. Going For A Walk
08. Killer Dogs From Outer Space
09. Ghostf**k In The Haunted Toilet
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