Il y a peu, je regardais une série se passant en Norvège, et je tombais une fois de plus en admiration face aux paysages enneigés, aux forêts denses et aux montagnes hypnotiques. Je me disais justement que ce pays était propice à une retraite méditative, passée à admirer la nature et à humer des siècles d‘histoire passionnante. Mon rêve a toujours été de visiter la Norvège, ce pays mystérieux, aux fjords mystiques et aux secrets enfouis, et puis, ce matin, je suis tombé sur le premier véritable album de SON OF A SHOTGUN, et je me suis souvenu que la Norvège était aussi le pays des gros tarés bruitistes. Des accros au Black Metal, des flingués Noisy. Et je me suis soudainement dit que le contraste entre la beauté silencieuse des paysages et le boucan infligé au monde par les musiciens locaux était vraiment frappant. Comment peut-on avoir envie de jouer ces horreurs, de pratiquer ces abominations de solfège lorsqu’on vit dans un pays aux reliefs si apaisants ? Le mystère reste entier.
SON OF A SHOTGUN ne se pose pas la question, et savoure son évolution. Né comme un one-man-side-project, le concept a doucement évolué vers un véritable groupe, toujours mené par son tempétueux leader. Ivan Gujic, délicatement surnommé Meathook, membre actif des bruyants BLOOD RED THRONE, entité Death Metal bien connue des locaux et européens. En 2015, du côté de Kristiansand, ce cher Ivan s’est mis en tête de composer dans son coin pour proposer sa propre musique, sorte de Proto-Death Grind influencé par la NOLA, et dispensant un groove dans la violence assez savoureux. En résulta un premier EP, Mexican Standoff, quatre titres assaisonnés violemment par le musicien autodiscipliné, qui pour le coup n’était pas seul dans l’aventure. Il se paya en effet des sidekicks de luxe, et convoqua Jan Axel « Hellhammer » Blomberg (MAYHEM, ACTURUS), Damege Karlsen (BREED, CHROME DIVISION), et Maurice Adams (BREED, MOTORFINGER) à la table des négociations pour opposer les meilleurs arguments possible à un monde médusé par tant de méchanceté instrumentale.
Ce qui permit à notre cher Ivan de mettre sur pied une tournée des plus grandes villes de Norvège, et de répandre sa bonne parole d’ultraviolence dans les cités de silence. 2018 offrit un line-up complet et stable à la formation, qui en profita pour tourner un documentaire, mais 2021 voit enfin naître le premier véritable full-lenght du projet, sous la forme de huit morceaux aussi bourrins que créatifs.
Aujourd’hui accompagné par des musiciens fidèles, dont des membres de BLOOD RED THRONE, DAMNATION et YOU SUFFER, Iva lâche donc la bombe Be For Oss Alle, et sa pochette très Guantanamo, qui en dit assez long sur les intentions. Jouer fort, très fort, vite, très vite, mais avec un sadisme groove que l’on sait plus coutumier des formations nées dans le sud des Etats-Unis. Et si ce groove se manifeste plus volontiers sur les passages mid ou moins véloces, le reste de la construction n’en est pas moins intéressant pour autant. Commençant l’aventure de la manière la plus fourbe qui soit, avec des mélodies prononcées et une atmosphère assez délicate, Ivan nous rentre rapidement dans le lard à grands coups de blasts qui nous trempent la tronche comme une pluie acide en Amazonie. « Caught on Guard » est donc le plus parfait morceau d’ouverture dont il pourrait rêver, et met immédiatement les choses au point : l’ambiance sera torride ou ne sera pas.
Mais le groupe est capable d’autre chose qu’une simple rodomontade d’ancien prisonnier de quartier haute sécurité, et lorsque la force est utilisée de concert avec l’intelligence, ça nous donne un morceau aussi terrible que « All I Got Left », qu’on aurait presque pu retrouver sur le SLIPKNOT des années de colère les plus revanchardes. Très à l’aise avec son répertoire, SON OF A SHOTGUN joue des percussions, des silences, des accélérations soudaines et des reprises en cassures pour nous déstabiliser en permanence, sans oublier cette petite touche de samba si chère à nos SEPULTURA période Roots. Ainsi « War Inside » entame les hostilités façon Nu Metal revisité en Death du nord, mais la machine, terriblement bien huilée ne se grippe jamais, et avance comme un char lancé dans une entreprise massive de déforestation. On pense à un mélange entre LOCK UP, SLIPKNOT, ACID BATH et BRUJERIA, le tout possédant une patte synthétique assez prononcée, mais autant dire que lorsque la tension monte d’un cran, on s’en mange velu dans les esgourdes.
Peu de pitié donc de la part d’un musicien qu’on verrait bien mettre sur pied un concept avec Max Cavalera, et constellé de samples, de hurlements, de crises de constipation vocales, et d’allusions à tous les projets annexes des clampins de NAPALM DEATH (« Pray for Me »), Be For Oss Alle est une véritable déferlante de violence qui assourdit, qui assomme, qui laisse à terre comme un vulgaire cadavre anonyme, et qui prône l’énergie nucléaire au détriment des matériaux recyclables.
Chaque morceau est une véritable agression des sens, avec des sons qui irritent, des mélange Industrialo-Grind qui rappellent les pires exactions des nineties, lorsque l’électronique et l’analogique s’affrontaient constamment, et « Natural Born Killaz » de faire un clin d‘œil au KORN le plus sombre et Hip-Hop en lui donnant une bonne leçon panpan cucul.
Alors évidemment, c’est de la débauche pure, des hurlements qui percent les écoutilles, ça fait mal aux rotules, mais c’est efficace en diable, et une arme terrible pour faire chier ses voisins. Une sorte d’anti-vision idyllique de la Norvège et de ses paysages de rêve, et une façon de meubler le temps qui prouve qu’Ivan a vraiment un gros problème mental.
Titres de l’album:
01. Caught on Guard
02. My Bible, My Wife, My Gun
03. All I Got Left
04. War Inside
05. Pray for Me
06. Natural Born Killaz
07. Strike Above the Neck
08. Supak
Really nice and fresh.
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