Un album de CONVERGE, c’est toujours un évènement. Un EP de CONVERGE, inopiné, c’est toujours une jolie surprise. C’est ainsi que les américains nous remercient en ce début d’été annonciateur d’une tournée en compagnie des terrifiants NEUROSIS qui va certainement faire chauffer les salles à blanc. Mais alors un EP non prévu et balancé comme un cadeau de Noël anticipé, pourquoi faire ? A des fins promotionnelles évidemment, et pour occuper le terrain et avoir un peu de neuf sous le pied avant de prendre la route. Argument traditionnel certes, mais dans le cas des originaires de Boston, la tradition, ça a toujours du mal dans le bon. Représentant en quelque sorte le chapitre final des sessions de The Dusk In Us publié en fin d’année dernière, Beautiful Ruin nous fracasse de quatre morceaux inédits provenant des mêmes sessions, et s’inscrivant donc dans la plus pure logique de leur dernier effort. Intérêt ? Evidemment, puisque n’importe quelle composition des bargeots Chaotic Core en est digne, ce qui est évidemment le cas du quatuor de tronçons haineux vomis ici. Si musicalement, la déstabilisation n’est pas à l’ordre du jour, puisqu’on retrouve plus ou moins la trame du dernier LP en date, c’est bien sûr l’énergie développée qui laisse pantois, et qui malgré le caractère anecdotique en langage CONVERGE des titres en question, parvient à convaincre du bien-fondé de l’entreprise de salubrité publique. Produit par un Kurt Ballou qui doit certainement trouver les nuits trop longues pour dormir, Beautiful Ruin n’est que chaos et ressentiment, et fait exploser une colère jamais larvée à la face de fans médusés de retrouver leur groupe fétiche aussi remonté. S’il est évident que ces quatre compositions auraient dû trouver leur place sur The Dusk In Us, tant la cohérence globale affichée crève les tympans, elles tiennent parfaitement debout seules, et permettent à cet EP de se hisser au rang de découverte indispensable.
Toujours adeptes de l’attaque éclair, les américains ne prennent pas le temps de s’installer, et démarrent sur les chapeaux de roue via « Permanent Blue », qui loin de déclencher la tristesse, attise la haine et sue la mort par tous les pores de son Crust/D-beat hargneux mais mélodique et retors. C’est d’ailleurs la saillie la plus développée du lot avec ses deux minutes et quelque, ce qui en dit long sur le sentiment d’urgence qui anime Jacob Bannon, Kurt Ballou, Nate Newton et Ben Koller. Et pour rester sur une même ligne de conduite vraiment énervée, le quatuor jette de l’essence sur les braises via l’impitoyable « Churches And Nails » dont les NAPALM DEATH ou les URSUT auraient pu se délecter. C’est éminemment rapide, véritablement concentrique et colérique, mais « Melancholia », illustré d’une vidéo permet de marquer le pas Heavy et de sombrer dans les affres d’un Hardcore vraiment tendu, prêt à exploser, mais jouant la retenue dissonante et la densité discordante. Gros morceau de cet EP trop bref pour être disséqué, ce titre justifie à lui seul l’entreprise d’actualité, et aurait pu représenter un sommet du LP précédent s’il y avait trouvé sa place. Ne reste plus au concassage « Beautiful Rain » qu’à terminer l’aventure là où elle avait commencé, en jouant le radicalisme d’un Crust à la CONVERGE, sec et net, émaillé de blasts furieux et généreusement dispensés, le tout sublimé d’un riff ténébreux et sinueux dont seul Kurt à le secret.
Alors certes, le tout n’était pas forcément indispensable et aurait pu meubler une édition deluxe de The Dusk In Us, mais comme tout cadeau digne de ce nom, il s’accepte sans rechigner. Il prouve surtout que les CONVERGE sont toujours aussi créatifs, et peuvent se permettre de laisser des morceaux sur le carreau, sans que ceux-ci ne revêtent un caractère trop anecdotique. A l’écoute de Beautiful Ruin on imagine sans peine le massacre en règle que va être cette campagne d’été, qui outre NEUROSIS permettra d’apprécier les performances d’AMENRA et BIRDS IN ROW, et qui passera par la Californie, le Texas, le Kansas, l’Arizona et Washington. Gageons que les fans sont déjà dans les starting-blocks, et qu’ils se montreront chauds comme un été caniculaire pour accueillir leurs héros. Et quoi de mieux comme apéritif qu’un EP bien tassé, chargé en alcool Core et non dilué, qui permettra aux die-hard de se démener dans la fosse pour acclamer l’un des plus grands héros du chaos que l’Amérique a pu enfanter. Merci à vous les gars et à bientôt sur la route j’espère, parce que la France vous aime aussi, ne l’oubliez surtout pas.
Titres de l'album:
01. Permanent Blue
02. Churches & Jails
03. Melancholia
04. Beautiful Ruin
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