Ce qui est plaisant dans le boulot de chroniqueur, c’est de retrouver à intervalles réguliers des groupes qu’on affectionne, et qui nous donnent de leurs nouvelles sans qu’on ait besoin d’en demander. Ainsi, il arrive que des musiciens prennent le soin de revenir avec une régularité métronomique, comme une bande de vieux amis qui honoreraient un rendez-vous annuel, sans chichis, avec une simplicité proportionnelle à leur talent. L’année dernière, plus ou moins à la même époque, je vous entretenais du cas de mes potes de THE RADIO SUN à l’occasion de la sortie d’Unstoppable, leur quatrième album. Je louais à ce moment-là leur présence effective sur le terrain en soulignant leur productivité, et cette année, c’est Beautiful Strange qui se substitue à lui en tant que cinquième longue-durée. 2014/2018, cinq albums, une prolixité qui ne se dément pas, tout comme la qualité encore une fois marque déposée du combo qui signe une fois de plus un disque impeccable, qui renouvelle le répertoire sans trahir la philosophie d’origine. Inutile d’attendre d’eux autre chose qu’un solide Hard-Rock mélodique à inclinaison AOR, puisque c’est leur plan de carrière, et qu’ils en connaissent toutes les ficelles par cœur. La passion, moteur principal de l’histoire de THE RADIO SUN, qui ne trahit aucunement ses fans avec cette nouvelle livraison qui respecte les critères de qualité établis à l’occasion de Wrong Things Right il y a quatre ans. D’aucuns déploreraient le manque de culot et par extension d’ambition du quatuor, alors que les autres se réjouiront au contraire de retrouver une fois encore leur groupe préféré en très grande forme. Ce qui est immanquablement mon cas.
Toutefois, inutile de préciser que les différences entre Unstoppable et Beautiful Strange sont infimes. D’une part, parce que l’équipe n’a pas changé (Jason Old – chant, Steve Janevski – guitare, Anthony Wong – basse et Gilbert Annese – batterie), et même si on retrouve cette fois-ci à la production Paul Laine (The DEFIANTS) et au mastering Bruno Ravel (DANGER DANGER, THE DEFIANTS), le son reste aussi poli mais énergique que par le passé, et sert à merveille des compositions qui tentent toujours de trouver le plus parfait équilibre possible entre douceur et hargne. Nous parlons donc de ce Hard-Rock léché, abondamment harmonisé, qui use de mélodies sucrées sans nous faire risquer le diabète, et qui prend plaisir à se replonger dans des eighties regrettées, histoire de se rapprocher toujours un peu plus d’un croisement parfait entre JOURNEY et HAREM SCAREM. Les influences du groupe sont donc toujours les mêmes, de DANGER DANGER à WHITE LION, en passant par ECLIPSE, W.E.T, LOVERBOY, DEF LEPPARD, NIGHT RANGER, WINGER, et tous les ardents défenseurs d’un Rock accessible par le plus grand dénominateur commun, mais qui refuse de tomber dans la vulgarité d’un Pop-Rock putassier. De la classe donc, mais aussi beaucoup de spontanéité dans la démarche, et toujours cette science incroyable pour juxtaposer des chœurs collégiaux soft à des parties de guitare prononcées, même si parfois, on croit retomber sur le STRYPER le plus perméable au parrainage de KING KOBRA (« Miss Wonderful »).
Une recette largement testée et éprouvée par les australiens, et évidemment approuvée par leur fanbase, qui pourra se délecter de douze nouvelles compositions aussi professionnelles et épidermiques que le reste de leur répertoire. Difficile de dire si Beautiful Strange s’intègrera au rang de haut fait d’armes dans la discographie des originaires de Melbourne, mais il ne fera en tout cas pas tâche dans leur parcours immaculé, cette blancheur toujours admirablement bien suggérée par des parties vocales impeccables et des arrangements subtils mais efficaces. Le quatuor a toujours cette intelligence d’accroche, et entame son cinquième effort par un morceau assez agressif pour attirer l’oreille, et « Hold On Tight » de se poser en nouveau hit d’un songbook générique dont les pages en débordent. D’autant plus que les THE RADIO SUN enchaînent comme à la parade, et nous servent chaud sur un plateau le séduisant et caressant « Believe In Me », au riff costaud et au solo en brûlot, pour une adaptation des standards AOR US à l’énergie européenne, dans la même optique que le travail le plus récent des HAREM SCAREM, dont on retrouve toujours la patte sur ces refrains imparables. Son de guitare à la Neal Schon, énergie à la BONFIRE, et up-tempo d’enfer pour une ballade dans les méandres des plus pures harmonies (« Should Have Listened to My Heart »). Le tracklisting défile sans hésitation ni pause, et les chansons se succèdent en maintenant la pression et les exigences d’excellence, un peu comme si chaque disque était le dernier et qu’il convenait de laisser le meilleur souvenir possible à l’auditeur.
Alors on enfile, ça défile, et de temps à autres, l’émotion se substitue à la puissance, pour un instant de douceur qui évite l’écueil de la mièvrerie grâce au talent de musiciens qui connaissent leur boulot (« As Long As You Want Me »). Nombre d’entre vous trouveront sans doute l’ensemble un peu trop policé, et les australiens trop polis pour être Rock, mais les amoureux d’un Hard-Rock mélodique pourléché et aux aspérités gommées sauront reconnaître l’un de ses meilleurs représentants, qui relève la gageure de composer douze morceaux qui passent pour autant de tubes, et lorsque l’équilibre atteint la perfection, il n’y a plus qu’à déguster dans l’action (« Out of This World »). Difficile de mettre un segment en avant, puisqu’ils sont tous parfaits dans leur créneau, même si parfois, je l’avoue, on aimerait que la machine s’emballe pour durcir un peu le ton, qui se rapproche parfois d’un métissage entre la sensibilité Pop et la douce rudesse Rock (« Miss Wonderful », archétype d’une rencontre entre Harry HESS et Joe ELLIOTT). Mais comment jeter la pierre à un groupe qui tente quand même de varier le propos sans dévier de sa propre route, et qui funkyse légèrement l’ambiance sur l’endiablé « Have You Got What It Takes », sans se départir de ses chœurs à la QUEEN/DEF LEPPARD. Alors, inutile de traquer le faux-pas, inutile de chercher la petite bête, puisqu’une fois encore, THE RADIO SUN a peaufiné chaque détail. Et au fur et à mesure de la découverte de ces nouveaux inédits, on se dit qu’un tel talent pour élaborer des hymnes intemporels à quelque chose de surnaturel, en tombant au hasard des quarante-cinq minutes sur un joyau du calibre de « I Do Not Want To See You Cry », qui aurait pu être signé par Bryan Adams pour les VIXEN, ou « Beautiful Secret » qui prend un malin plaisir à serrer la main des KIX pour honorer le legs de REO SPEEDWAGON.
2014/2018, cinq albums, et un sans-faute qui laisse pantois. Les Australiens sont en passe de devenir l’une des plus grandes références du genre, sans faire de bruit, mais en restant honnête envers eux-mêmes et leurs fans. Et de fait, Beautiful Strange est beau, et étrange, dans le sens où il poursuit une trajectoire ascendante dont on se demande bien où elle va s’arrêter. Au paradis sans doute.
Titres de l'album :
1. Hold on Tight
2. Believe in Me
3. Should Have Listened to My Heart
4. As Long As You Want Me
5. Out of This World
6. Miss Wonderful
7. Have You Got What It Takes
8. I Do Not Want To See You Cry
9. Hearts on Fire
10. Beautiful Secret
11. Five Years After
12. Standing Tall United
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30