Fondé en 2014 à Utrecht, VERVAL est la nouvelle sensation en vogue dans l’underground batave, et leurs refrains sont souvent repris en chœur dans les cours d’école. Nonobstant cette petite boutade digne d’une encyclopédie de la culture locale, il est certain que l’émergence de ce groupe a éveillé quelques soupçons dans les rédactions du monde entier, spécialement après la sortie du monumental premier LP Wederkeer. Proposant un des Black symphonique les plus performants du marché, ces musiciens sont tout de même loin d’être des inconnus émergeant d’abysses quelconques. On retrouve en effet dans le line-up de l’entité hollandaise des membres de LASTER, MYSTAGOGUE, NEVEL, WILLOOS, SEA OF TREES, TETELESTAI, WESENWILLE, et WRANG, ce qui a en effet de quoi intriguer les fans de musique aussi extrême que le pôle sud. Duo (R. Schmidt - chant/guitare/basse et violoncelle, W. Damiaen - chant/batterie), VERVAL nous propose donc avec ce pas si court que ça Beeldenstorm un hors d’œuvre en attendant le second LP à venir, mais ces trois petits morceaux se permettent quand même de titiller les vingt-cinq minutes, ce qui donne à cette réalisation des proportions d’EP raisonnable. Les morceaux en question débordant d’idées et de plans, nous avons presque affaire-là à une moitié d’album tout à fait respectable, et en continuant la démarche entreprise sur leur premier album, les hollandais confirment qu’ils représentent une nouvelle force vive en Europe. Du Black symphonique et progressif donc, mais pas que, car on peut trouver des indices de Post Metal dans cette musique incroyablement riche, qui évoque évidemment les autres groupes dans lesquels les musiciens sont impliqués (spécialement LASTER), mais aussi d’autres références illustres dont REGARDE LES HOMMES TOMBER, une partie de l’écurie des Acteurs de l’Ombre, des traces d’EMPEROR, un peu de DODECAHEDRON, mais surtout, une immense créativité qui rendent ces trois morceaux fascinants et indispensables.
La recette est d’usage, et les deux instrumentistes et compositeurs aiment à confronter la violence la plus radicale aux harmonies les plus apaisantes, ce que confirme l’entame dantesque de « Vlammenzee » (« Mer de Flammes » en VF). Les titres s’enchaînent pour former une symphonie unique, et l’EP prend des allures de voyage aux confins des enfers et du paradis, sorte de purgatoire pas vraiment assumé qui laisse traîner des silhouettes errant dans les limbes à la recherche d’une rédemption. Se basant sur une rythmique polyvalente et un jeu de batterie inventif, les chansons autorisent les guitares à imposer leur jeu, entre énormes riffs typiquement norvégiens et arpèges plus centre-européens, avec cette grandiloquence dans l’instrumentation qui fait les grands créateurs. On est fasciné par cette débauche de violence tout sauf gratuite, et on se laisse porter par la brutalité ambiante qui confère à cette œuvre courte une aura particulière. « Beeldenstorm » (« Iconoclaste ») accentue encore plus les aspects contradictoires de la musique de VERVAL, avec ces arrangements maritimes qui donnent le sentiment de traverser le Styx, avec pour seul bagage des souvenirs déçus et des espoirs déchus. La mélancolie qui se dégage de Beeldenstorm est incroyablement prenante, et à aucun moment on ne remet en cause les théories des deux hollandais qui savent exactement comment doser leurs ambiances. Faisant parfois appel à des astuces plus purement Hard-Rock et Heavy Metal, le duo propose donc un déroulé fascinant, et malgré leurs sept ou huit minutes bien tassées, les trois chapitres ne laissent jamais place à des hésitations ou des répétitions un peu gauches. La puissance qui se dégage du final « Een Leven Tussen één en Nul » est tout simplement phénoménale, avec encore en relief un batteur qui multiplie les figures et les tempi d’équilibriste, créant un décalage intéressant avec un riff monolithique mais mélodique, dans une optique subtilement Jazz, mais transposée dans un vocable purement BM.
Sans se remettre fondamentalement en question, VERVAL enfonce encore un peu plus le clou, fait preuve d’une audace terrible au moment de mélanger les courants et les inspirations, et nous déroule un décorum aussi effrayant que fascinant de beauté trouble. Comme une légende ancienne revenant à la vie, Beeldenstorm est un exercice de style qui frise la perfection, et qui oblige le combo à se découvrir. Il serait en effet suicidaire de leur part de proposer un second album ne confirmant pas les promesses de cet EP fantastique et fantasque, qui incarne en quelques sorte un avenir possible pour un courant hasardeux, le Post Black Symphonique dont ils incarnent des chantres tout à fait crédibles et impressionnants. La révélation du mois pour le moins, et une formidable transition vers un avenir aussi sombre que lumineux.
Titres de l’album:
01. Vlammenzee
02. Beeldenstorm
03. Een Leven Tussen één en Nul
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