Non, désolé, il ne s’agit pas d’un nouvel album d’UNLEASHED, qui pour le moment en reste à l’excellent No Sign of Life d’il y a trois ans. Before the Creation of Time comme son nom semble l’indiquer est une compilation des premières années du groupe, qui réunit les trois démos historiques The Utter Dark, …Revenge et la fameuse Bielefeld session. Du roots de chez roots donc, que les fans connaissent déjà par cœur, mais qui pourra intéresser les néophytes désireux d’enrichir leur vocabulaire musical. La Suède de la fin des années 80 est évidemment culte de chez culte, comme la Norvège de l’orée des années 90, et redécouvrir tout un pan de la culture nationale est un plaisir qui ne se refuse pas, d’autant que l’objet est très bien fait.
Pour les (très) étourdis, UNLEASHED a été formé par Johnny Hedlund après s’être fait jeter de NIHILIST, qui lui-même a splitté pour devenir ENTOMBED. Une histoire à la Dave Mustaine donc, sans le ressentiment perpétuel, et qui a permis aux accros à la violence musicale d’apprécier deux groupes au lieu d’un seul. Si les deux entités ont partagé bien des points communs, et si les premières heures d’UNLEASHED avaient beaucoup à voir avec ENTOMBED et son séminal Left Hand Path, la suite a été légèrement différente, faisant du groupe suédois dissident l’un des plus ardents défenseurs de la cause, et surtout, l’un des premiers à parler du Folklore national et des vikings.
En écoutant cette compilation très fournie, vous allez vous replonger dans le charnier scandinave du Death Metal typique et cryptique. La trop fameuse HM-2, les studios Sunlight, l’ambiance macabre et le propos grave. Baignant encore dans leur jus, mais bénéficiant d’un retraitement en clarté, ces morceaux racontent l’histoire de la gestation d’un premier album qui reste encore à ce jour l’une des pierres angulaires du genre. Ceux qui connaissent Where No Life Dwells par cœur le discerneront dans ce déluge des riffs tous plus morbides les uns que les autres, et ceux l’ayant écouté d’une oreille distraite comprendront l’engouement qu’il a provoqué en 1991, lorsqu’il a été lâché sur le marché.
Si ce premier album n’a pas à rougir face au mastodonte d’ENTOMBED, ces maquettes sont au moins aussi précieuses que l’œuvre de NIHILIST, tant les approches se ressemblent. On note une légère emphase sur la vitesse de la part d’UNLEASHED, mais avec un quota de ralentissements à compresser encore plus le cou de George Fisher, The Utter Dark et …Revenge tapent fort dans le mille, et évoquent avec une acuité fabuleuse la nébuleuse créative de cette période, et explique par A+B pourquoi la Suède s’est immédiatement dégagée de l’emprise encombrante de son homologue américaine.
En 1990, UNLEASHED était encore un artisan, ce que soulignent les six premiers morceaux de cette compilation, issus des deux premières démos du groupe. Avec un line-up resserré (Robert Sennebäck - guitare/chant, Fredda Lindgren - guitare, Johnny Hedlund - basse et Anders Schultz - batterie), UNLEASHED s’affirmait déjà comme un futur leader, quelque part entre le profanateur de tombes flétries et le dépeceur de vieilles chouettes aigries. On aime ressentir à nouveau ce souffle épique qui nous entraîne au plus profond d’un hiver éternel, ces plans qui s’agitent dans une belle précipitation, et ce son si sec qui claque les chairs et froisse les muscles les plus aguerris.
Le bonheur est donc total, et beaucoup plus intense que lors de l’écoute d’une énième contrefaçon contemporaine. Ici, l’histoire est en marche, tout reste encore à faire, et les acteurs majeurs sont encore de jeunes musiciens qui rêvent de se faire une place à la lune de l’extrême. S’il est évidemment conseillé de s’y connaître un peu en démos pour déglutir cette production casher, les moins exigeants se laisseront pénétrer par cette basse proéminente et menaçante, et apprécieront cette voix complètement noyée dans le mix.
Pas de grosse perte de dynamique à craindre en passant d’une démo à une autre, les niveaux ont été égalisés, et les transitions sont donc souples. Et lorsqu’on aborde le cas de cette fameuse Bielefeld session, les pièces du puzzle se mettent en place, et l’éphéméride de la mémoire se rapproche de la professionnalisation d’un premier album qui était déjà largement composé.
Les chevaux de bataille qu’étaient et sont toujours « Unleashed », « Where Life Ends » et « Dead Forever » sont ici éclairés à la bougie durant une nuit noire, et sonnent encore plus méchants qu’après leur publication officielle. Before the Creation of Time permet donc de faire un tir groupé, et de posséder sur un unique support les trois premiers cris primaux d’UNLEASHED pour une somme tout à fait raisonnable. En outre, l’objet contient une interview exclusive de Johnny Hedlund, et se décline en vinyle, CD et tape.
Remercions donc Patrick W. Engel et son travail de remasterisation au Temple of Disharmony studio, ainsi que le label Darkness Shall Rise pour cette entreprise de salubrité publique.
Titres de l’album :
01. The Dark One (The Utter Dark)
02. Ancient Dead (The Utter Dark)
03. Violent Ecstacy (The Utter Dark)
04. The Utterdark Revenge (…Revenge)
05. Unleashed (…Revenge)
06. Where Life Ends (…Revenge)
07. The Dark One (Bielefeld session)
08. If They Had Eyes (Bielefeld session)
09. Dead Forever (Bielefeld session)
10. Unleashed (Bielefeld session)
11. Where Life Ends (Bielefeld session)
12. The Utterdark Revenge (Bielefeld session)
13. Violent Ecstacy (Bielefeld session)
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