Est ce un hasard si le nouveau SOLSTAFIR intitulé Berdreyminn sort aujourd'hui, ce vendredi 26 mai 2017, jour où la température dépasse allègrement les 30°C ? En tout cas une chose est sure je n'aurais trouvé moment plus opportun pour m'offrir un peu de fraîcheur salvatrice à l'écoute de ce déjà 6éme album de mes islandais préférés et de me remémorer avec une certaine nostalgie ma découverte du groupe avec l'excellent Köld qui m'avait immédiatement conquis.
Que de chemin parcouru par la formation depuis des débuts plutôt typés Viking Black Metal pour aboutir au chef d’œuvre Otta (il y a 3 ans déjà !), à la croisée d'un Metal atmosphérique et d'un Post Rock hypnotique, qui avait fait l'unanimité. S'il est bien une qualité à reconnaître à cette formation c'est d'avoir su se hisser avec mérite, par une identité musicale forte et une relative discrétion médiatique, au statut d'incontournable du paysage métallique !
Toutefois que peut bien avoir à nous offrir le cru SOLSTAFIR 2017 ?
Et bien je ne jouerais pas le suspens davantage en vous affirmant que celui ci ne déroge pas à la règle et s'inscrit clairement dans ce changement d'orientation ou plutôt devrais parler d'évolution musicale.
Le constat s'impose de lui même et je pense pouvoir avancer sans me tromper que le groupe nous offre aujourd'hui son œuvre la plus calme mais également probablement la plus introspective.
Que les fans se rassurent la patte SOLSTAFIR reste évidemment reconnaissable entre toutes si ce n'est que la formation m'apparaît ici comme plus apaisée que par le passé.
En toute franchise je ne vois pas vraiment l'intérêt d'une analyse titre par titre tant cette œuvre s'apprécie comme c'est souvent le cas dans son entièreté.
Quand bien même l'obstacle de langue islandaise est évidemment présent,on retrouvera avec un plaisir certain ce chant si caractéristique,auquel j'ai toujours trouvé, au delà d'une exotisme évident, un très fort pouvoir expressif. La cohésion est de mise donc car Il faut bien reconnaître que le groupe maîtrise son sujet quand il s'agit de jouer la carte de la sensibilité, mais attention sans excès, non pas une sensibilité feinte mais plutôt à fleur de peau, de celle qui vous colle les frissons, la beauté dans la retenue car elle est bien là toute l'essence musicale des islandais c'est de savoir jongler entre les contrastes, entre des phases tantôt mélancoliques et tantôt des montées plus véhémentes.
Même si encore une fois il faut bien le reconnaître ce coté vindicatif inhérent au groupe sera nettement moins présent qu'à l'accoutumé, le groupe privilégiant sur cet album développer sa facette plus émotionnelle et hypnotique... Au grand dam des guitares heavy et de la rage donc !
Introspective oui, me semble définitivement l'adjectif le plus adéquat pour qualifier la teneur de cette nouvelle offrande... ce qui soulève inévitablement la question de l'étiquette à coller à celle ci...
Metal ? Pas sur... Post Rock, assurément ! Je vais de ce pas déposer l’appellation d'origine contrôlée mais je pense pouvoir dire que le SOLSTAFIR 2017 œuvre désormais dans le rock chamanique :-)
Là ou certains s'illustrent dans la démesure technique, le groupe préfère miser sur les ambiances et jouer la carte d'un minimalisme épuré... et force est de reconnaître que ça fonctionne !
On appréciera également le coté progressif pour ne pas dire pink floydien d'un titre comme "Isafold" et sa ronronnante partie de basse. Le talent d'écriture et l'art de composer des mélodies efficaces est fort heureusement toujours au rendez vous. Il sera aisé de s'en convaincre dès la première piste de cet album mais aussi et surtout sur le 3éme morceau "Hula", un excellent titre aux doux accents mélancoliques qui se voit sublimé par l'intervention d'une voix féminine lyrique, très probablement un futur classique en live mais en tout cas du nectar pour mes oreilles !
Cet album m'interpelle car paradoxalement autant il s'agit indéniablement du plus accessible de leur discographie, autant j'aime à penser qu'il méritera qu'on lui accorde plusieurs écoutes avant d'être apprécié à sa juste valeur. De par sa forte teneur dramatique et ses variations évocatrices je ne peux m'empêcher de lui trouver un petit coté bande originale de film aux accents rock'n'roll, idéal en tout cas à mon humble avis pour illustrer un road movie. Une chose est sure c'est que si les médias français étaient davantage ouverts d'esprits, ces compositions n'auraient nul mal à trouver leurs places sur les ondes tant la notion de violence est pour le coup absente ! Aussi ouvert d'esprit que je puisse être musicalement je dois bien reconnaître que malheureusement il manque un truc pour m'emballer autant qu'à l'accoutumé, et je sais ce que c'est : ce coté agressif justement, ces montées colériques, toutes guitares dehors si je puis dire qui faisaient aussi pour beaucoup dans la signature sonore du groupe.
Mais ce qui fait le malheur de l'un fera le bonheur de l'autre, et il faudrait vraiment faire la fine bouche pour ne pas apprécier un superbe titre poignant comme "Dyrafjordur", ses cordes et sa boucle de piano hypnotique qui en accentuent encore toute la sombre beauté... Magnifique !
Voici venue l'heure du bilan et mon avis sur cet opus est pour le coup assez mitigé...
Disons que le très très bon ("Hula", "Dyrafjordur") y côtoie le moyen voire le passable, c'est d'autant plus dommage qu'il n'y a pas foncièrement grand chose à reprocher à cet album si ce n'est qu'il peine parfois à décoller et passe donc un peu de manière anecdotique sur ma platine, en tout cas de manière moins fédératrice que leurs précédents efforts discographiques...
Oh nul doute que j'y retournerai mais en tout cas les premières écoutes auront été moins convaincantes pour ce qu'il s'agit de soulever mon enthousiasme ! Une fois encore par contre saluons le magnifique et très sobre artwork (le nom du groupe n'y figurant même pas) qui illustre la pochette, mettant en scène un paisible cerf, une œuvre que nous devons à l'artiste américain Adam Burke.
En conclusion ce Berdreyminn enfonce le clou de la mutation musicale abordée précédemment, un pari risqué toutefois. On pourrait hâtivement être tenté d'envisager une manœuvre « commerciale » mais pour ma part j'entrevois bien plus volontiers l'expression d'une pleine liberté artistique.
L'exercice est périlleux certes et il y a fort à parier qu'à ce jeu les islandais risquent fort de laisser sur le carreau les plus metalheads de ses fans mais qu'en contrepartie cette nouvelle livraison risque également d'attirer à eux un nouveau public davantage typé Rock Indé. Alors prise de risque mesurée ou continuité discographique logique, cet album témoigne en tout cas d'une capacité à se renouveler sans cesse et d'une perpétuelle remise en question plutôt que d'un immobilisme confortable.
SOLSTAFIR est mort... Vive SOLSTAFIR ? Choix judicieux ou pas, seul l'avenir nous le dira !
Pour ma part j'ai déjà hâte de retrouver nos poètes nordiques dans 3 semaines au Graspop et de pouvoir y juger en live de la portée de ces nouvelles compositions, l'évasion sera à n'en pas douter bel et bien au rendez vous !
Titres de l'album :
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