Mené par l’énigmatique N (chant et guitare), REM est un one-man-band hongrois qui avec son premier album nous propose plus qu’un album ; une contemplation, un voyage, une immersion dans la nature de son pays. Après un premier EP paru en 2019, Poklade, le musicien a donc décidé de sortir le grand jeu, mais pas de n’importe quelle manière. Il a en effet nimbé sa première œuvre dans une aura de mystère et de nature, en choisissant d’illustrer musicalement une région qu’il affectionne particulièrement. C’est ainsi que Kis-Balaton a les honneurs conceptuels de ce Berek, ce qu’explique mieux que moi le concepteur de ce concept-album, puisqu’il faut bien lâcher le mot.
« Je me souviens quand je suis allé pour la première fois à Kis-Balaton il y a 2-3 ans. Je suis allé au lac Balaton plusieurs fois auparavant, mais j’avais délaissé l'île de Kányavári et ses environs. La scène et le milieu qui ont balayé toute la zone étaient complètement captivants. C'est le petit refuge d'une nature encore intacte, où l'homme est entouré de tous côtés par la tranquillité et le silence de la nature. En entrant dans la région de Kis-Balaton, presque immédiatement les vues enneigées de Téli Berek sont apparues devant mes yeux et là, pour la première fois, j'ai décidé que j'utiliserai et essayerai de transmettre ce sentiment et l'atmosphère de ce merveilleux projet musical qui prenait forme à ce moment-là. Le paysage et le comté s'inondent presque. Depuis, je l'ai beaucoup aimé et cela a vraiment grandi dans mon cœur dans tout le comté de Zala »
La traduction du Hongrois vers le français a certes laissé s’échapper quelques approximations, mais vous aurez compris les intentions de l’auteur qui s’est approprié un endroit encore sauvage pour composer de nouveaux titres qu’il a agencé pour raconter une histoire. Une histoire très simple qui finalement s’apparente à une journée passée à Kis-Balaton. Et si le Black Metal de REM est assez brut et âpre, il n’en reste pas moins très abordable et loin d’exactions lo-fi que l’on aurait pu craindre. On trouve même des empreintes de Doom dans cette optique, et la philosophie générale du musicien s’adapte terriblement bien au tableau qu’il a voulu brosser. Ce tableau, qu’il explique ainsi :
« Les textes et l’atmosphère de l'album tentent donc de faire voler l’auditeur dans les environs de Kis-Balaton en hiver. En ce qui concerne les textes, j'ai essayé de coucher sur papier des émotions qui dépeignent et permettent de visualiser les beautés du paysage. À la lumière de cela, l’album a été envisagé comme un concept tournant autour d’une journée d'hiver à Kis-Balaton, du lever au coucher du soleil. Entre les deux, les éléments qui constituent le paysage lui-même apparaissent. Le brouillard, la tourbière autour du lac, la faune de la région, des oiseaux aux prédateurs hivernaux en passant par la rivière Zala reliant Kis-Balaton au lac Balaton, tous apparaissent dans les paroles sous une forme ou une autre. »
C’est donc à un rite initiatique que N nous convie au détour de ces dix morceaux aux ambiances variées, et aux directions musicales multiples. Le BM du multi-instrumentiste est donc tout sauf figé, emprunte à l’extrême slave certaines de ses sonorités, mais reste perméable au Heavy le plus lourd et emphatique, qu’il agrémente de riffs en circonvolutions, évoquant le mouvement des oiseaux planant au-dessus du lac. L’approche est formelle, et la violence bridée pour se rapprocher d’une nostalgie caractéristique d’un homme se rapprochant de son patrimoine et de l’histoire de sa région. Certaines pistes atteignent même une plénitude que l’on n’approche que lorsqu’on s’immerge dans la beauté d’un paysage, et les harmonies combinées à la force de frappe permettent d’identifier plusieurs émotions. Loin d’une attaque continue et stérile, Berek oppose donc la sérénité d’un homme en pleine introspection et la violence journalière d’une nature qui continue le cycle de sa vie, et l’écoute de ce premier long n’en est que plus captivante. Chanté en hongrois natal, ce premier LP est donc assez difficile à traduire littéralement, mais il n’est nul besoin de comprendre les mots pour en ressentir les émotions. Bien entouré, le musicien a donc convié au projet quelques amis de longue date venus le soutenir.
« Il y a aussi cinq chansons sur le disque qui sont chantées par d’autres, en tout ou en partie. La plupart des musiciens invités sont des amis depuis des décennies, mais il y a aussi ceux pratiquement inconnus que j'ai invités à jouer »
C’est ainsi que l’on retrouve sur Berek Jim Jones, Oszkár Knapp et Leiru au chant, mais aussi I à la basse et T à la batterie, ainsi qu’Ádám Vincze au banjo. Tous venus enrichir les textures de ce premier long et donner aux morceaux une coloration différente. On en ressort donc grandi et persuadé d’avoir effectué un voyage unique dans une région reculée du globe, à contempler le paysage sans attendre autre chose que le temps d’une journée qui passe. Cette sensation est très bien retranscrite tout au long de l’œuvre, qui se termine même sur une longue piste balayée par des arrangements venteux, et qui laisse finalement le banjo imposer une joyeuse patte folklorique. On s’imagine très bien dans une vieille cabane en bois, près du feu, attendant que la nuit ne nous enveloppe complètement.
Un Black atypique, une démarche presque touristique pour ce Berek qui permet à REM de se distinguer de la masse en osant une optique personnelle et naturaliste.
Titres de l’album:
01 - Dereng
02 - Köd (ének: Jim Jones)
03 - Láp (ének: Knapp Oszkár)
04 - Avar
05 - Berek (ének: Knapp Oszkár)
06 - Meder (ének: Jim Jones)
07 - Vadász
08 - Estvéled
09 - Zala (vokál: Leiru)
10 - Hidden track
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