Ça fait un petit moment qu’on entend parler dans les news d’une sortie imminente des deux premiers efforts de SEPULTURA, réenregistrés par les deux frangins Cavalera. Igor et Max ont en effet confié leur désir d’offrir à ces deux étapes primales une nouvelle jeunesse en liftant les traits et supprimant les rides. Si l’intention est justifiée et louable, le résultat n’est pas toujours à la hauteur des attentes, spécialement lorsque le matériau d’origine est brut, et légendaire dans sa prise en charge d’une révolution extrême d’un pays pauvre résolu à laisser sa trace dans l’histoire musicale.
Devenus CAVALERA CONSPIRACY après le départ d’Igor de SEPULTURA, les deux frangins raccourcissent donc encore leur patronyme pour devenir CAVALERA, symbole de l’union retrouvée entre ces deux frères qui ont chacun boudé dans leur coin. Mais comment le binôme envisageait-il la chose ? A la manière d’un SODOM, avec pains d’époque reproduits à l’identique, ou travail propre éliminant toutes les approximations et autres erreurs de jeunesse ?
Le mieux est de laisser la parole aux deux intéressés pour en savoir plus. Ainsi, Max déclare:
Comme nous devenons plus difficiles année après année, il faut parfois revenir à l’endroit où tout a commencé ! Nous avons réenregistré Bestial Devastation et Morbid Visions avec ce son incroyable de notre époque, mais avec son esprit brut et intemporel. La pochette reflète l’époque dans laquelle nous vivons actuellement…. Apocalyptique comme l’enfer ! Nous avons également deux nouveaux morceaux avec des riffs de cette époque, dont on se souvient par cœur.
Igor de son côté semble avoir eu cette idée trotter dans sa tête depuis un bail :
J’ai toujours eu l’impression que les enregistrements de nos premiers albums ne rendaient pas justice à la façon dont nous interprétions les chansons. C’est donc un moment très spécial dans nos vies et nous sommes très fiers de vous montrer, à vous les vrais fans, notre véritable représentation de nos incroyables albums Bestial Devastation & Morbid Visions avec une identité visuelle de folie… profitez-en et rendez-vous dans la fosse !
Alors, enthousiasme certes, mais justifié au vu d’un résultat que beaucoup craignaient ? En partie oui, car si ces deux œuvres revêtent aujourd’hui un caractère pus actuel, elles ont perdu en naïveté, en provocation, et sont presque devenues anonymes dans la production old-school actuelle. Car même si une certaine recherche a été poussée pour retrouver le son d’époque, avec cet écho sur la batterie et ces toms sonnant comme un rappel de haine, le tout est épais, conséquent, régulier, cadencé, et ne présente pas un caractère indispensable même pour les fans hardcore du groupe.
Les riffs sont velus, mais graves et costauds, le jeu d’Igor précis comme une horloge suisse, le chant de Max éructé et épuré, loin de l’écho dans lequel il était noyé à l’époque, et inévitablement, Bestial Devastation a perdu de sa mystique en tant qu’œuvre fondatrice de la scène Black/Thrash brésilienne des années 80.
Si l’opération a fait plaisir aux deux musiciens, tant mieux pour eux, après tout, ces chansons leur appartiennent, et ils en font donc ce qu’ils veulent. Mais une fois encore, si le résultat n’est pas déplaisant, et assez proche de ce que SEPULTURA pouvait produire live dans ses dernières années en configuration d’origine, CAVALERA reste une anecdote plus ou moins dispensable, les morceaux sonnant beaucoup plus sauvages et crus dans leur version d’origine.
A noter pour la bonne bouche que « Sexta Feira 13 » vient clôturer de façon inédite cette première édition, avec des riffs composés à l’époque et un résultat très proche de CAVALERA CONSPIRACY reprenant du HELLHAMMER à pleine vitesse, que les pochettes inspirées évidemment de l’artwork d’origine ont été confiées à l’artiste Eliran Kantor, et que le tout sonne carré, propre et donc…totalement à l’opposé du EP original, que Cogumelo avait fini par rééditer en 1990, agrémenté de « Troops of Doom ».
Alors, à vous de faire votre propre avis sur la question en écoutant cette relecture stéroïdée, qui sans être un échec n’est qu’un petit plaisir mineur pour les frères Cavalera, qui avec CAVALERA tiennent à démontrer qu’ils étaient là avant tout le monde, et que le nom de SEPULTURA sera toujours rattaché au leur, quoi que leurs anciens comparses fassent.
De là à penser à une réunion du line-up historique…c’est un autre débat.
Titres de l’album:
1. The Curse
2. Bestial Devastation
3. Antichrist
4. Necromancer
5. Warriors Of Death
6. Sexta Feira 13
Franchement je trouve ce ré-enregistrement énorme ! avec encore cette touch' evil old school .
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21/11/2024, 08:46
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