Seriez-vous nostalgiques de cette ère durant laquelle le Thrash et le Death se confondaient dans un même élan de violence, avec des groupes jouant sur la ligne de frontières floues entre l’ultra-brutalité et la fluidité ? Si tel est le cas, et si des noms comme SADUS, INCUBUS (maintenant OPPROBRIUM) ou DEMOLITION HAMMER agitent encore vos cellules comme un « Scum » de NAPALM DEATH balancé en hors d’œuvre, alors jetez-vous sur le premier album des tchèques de FORCE OF HELL, qui effectivement, semblent remonter des enfers avec un message simple à délivrer : dans ta gueule.
Formé en 2020, ce quatuor de sauvages (Mešuge - basse, Jurgenocid - batterie, Beheretik - guitare, Kubaathor - chant) est l’exemple même de combo qui fonce dans le tas, qui rentre dans le lard, mais qui sait aussi faire preuve d’une certaine intelligence de composition. Véritable réacteur nucléaire en convergence des radiations WARFECT, CRIMSON SLAUGHTER et BULLDOZER, FORCE OF HELL synthétise tout ce que le Thrash/Death a de plus violent et efficace à proposer, et balance avec ce premier long un énorme pain dans l’estomac de la modération.
Clairement scindé en deux parties, Better Be Dead bat le rappel de tous les zombies de la création pour envahir une ville incrédule, et multiplie les actes de vilénie, les accélérations brutales, les cris grognons et les riffs supersoniques. Pas le temps d’analyser la situation à froid, puisque « Satanistic Brutalizer » nous flanque une jolie balayette qui nous jette à terre, les gencives en sang et les neurones en mode puzzle. Rois de la simplicité dans la cruauté, les tchèques ont une énergie de tous les diables, et troussent des hymnes à la bestialité torride en moins de trois minutes. Les cinq premiers morceaux dépassent à peine les dix minutes, et nous enthousiasment de leur férocité fluide. Et entre un guitariste déchaîné et un chanteur possédé, la gigue se danse à toute vitesse et donne le tournis avant qu’un mort-vivant ne vous les croque menues.
Impossible de résister à une telle intensité, et le typhon prend même de l’ampleur via « Extraction Of Humankind », entre Death/Thrash et Thrashcore, et manifeste de méchanceté absolue. Entre un DEATHROW des jeunes années complètement décomplexé et un CRYPTIC SLAUGHTER jouant plus droit, FORCE OF HELL prône le massacre systémique et la souffrance auditive. Pourtant, en bons masochistes que nous sommes tous, nous en réclamons encore, alors que l’album justement souhaite montrer un autre visage.
« Fear » est le premier morceau à passer la sacro-sainte barre des trois minutes, le disqualifiant immédiatement des sélections de l’Eurovision Thrash, et si son ambiance ne tranche pas vraiment sur la première partie du répertoire, sa folie démontre que le quatuor peut tenir la distance en se montrant plus ambitieux. On dégustera donc ce break acide et dissonant, témoignage des capacités de musiciens moins bourrins qu’il n’y parait, et « Throne Of Despair » d’enfoncer encore un peu plus le clou dans le cercueil des certitudes, de son ambiance sombre et de son riff plus purement Death.
Course en avant magnifique, Better Be Dead ridiculise une bonne partie de la nouvelle génération Thrash de sa démence instrumentale. Faisant fi des velléités mélodiques en vogue dans la première division Néo-Thrash, les FORCE OF HELL crament tout, aspergent d’acide les badauds, tout en affichant clairement leurs intentions (« Destruktor », effectivement, c’est encore plus efficace qu’une wrecking-ball). La machine tourne donc à fond du début à la fin, même si cette fin nous réserve une petite surprise moins personnelle.
« Grotesque Figure Character » offre une transition parfaite, qui nous mène donc à cette reprise de SEPULTURA période Thrash, et si cette appropriation d’un classique de la période Beneath the Remains parait surfaite sur le papier, elle sonne sympathique aux oreilles, dans une version accentuée de chœurs complètement hallucinés sur le refrain.
Flattant la nostalgie bestiale dans le sens du poil, FORCE OF HELL nous offre un premier album impitoyable, imperfectible dans la luxure des BPM, et nous laisse sur le pavé, la tronche en biais et les idées en morceaux. Belle performance athlétique, qui laisse présager d’interventions live bouillantes.
Titres de l’album :
01. Satanistic Brutalizer
02. Conceptual Suffering
03. Private Hell
04. Infernal Impact
05. Extraction Of Humankind
06. Fear
07. Throne Of Despair
08. Destruktor
09. Inductor Of Pain
10. Grotesque Figure Character
11. Mass Hypnosis (SEPULTURA cover)
Hé bé ! Ca défouraille bien sa mère ce truc ! Peu de temps mort, au taquet tout le temps, ça le fait direct !
miam miam
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