Encore un projet parfait fomenté par ce bon vieux Serafino qui n’aime rien tant qu’associer des noms fameux pour créer des supergroupes maison. Et lorsque le CEO de Frontiers ne prépare pas ses coups fourrés lui-même, c’est son bras droit qui s’en charge, et il était donc évident qu’Alessandro Del Vecchio allait être mêlé à cette affaire. C’est bien le producteur/claviériste/bassiste/chanteur italien qui a déclenché le processus BETWEEN WORLDS, avec évidemment Ronny Munroe en tête d’affiche comme le précise le nom du concept, et une fois encore, le tout à des allures de vitrine du mois de septembre pour le label, tant la musique respecte le cahier des charges Frontiers à la lettre. Au menu, une voix, extraordinaire, des morceaux, ciselés au biseau, une production énorme, et un Heavy Metal conquérant et mélodique. Tout est né de l’envie de Ronny Munroe (METAL CHURCH, PRESTO BALLET, TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA, une pointure) de collaborer avec le producteur fétiche, qui depuis des années laisse son empreinte sur la moitié des albums publiés par la maison de disques transalpine. Une fois les deux acolytes accolés, le projet a suivi son cours, supervisé par Del Vecchio, trop heureux d’obliger.
Alessandro a donc convoqué au bureau son partenaire de composition Pete Alpenborg pour élaborer des démos à présenter à son patron, immédiatement conquis par le caractère lyrique des chansons enregistrées. Le « groupe » a donc investi les studios pour coucher les idées sur bande, qui une fois assemblées ont donné naissance à ce premier album éponyme, aussi flamboyant qu’on aurait pu s’y attendre.
Il fallait un line-up en sus des deux héros de l’affaire, et c’est donc Pete Alpenborg que l’on retrouve à la guitare rythmique, Jack Frost à la guitare solo (TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA aussi), Alex Jansen à la basse et Michele Sanna à la batterie, des noms bien connus des amateurs de galettes Frontiers, mais l’album a aussi pu s’appuyer sur quelques featurings fameux, dont ceux de John Lee Middleton (TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA, encore) à la basse sur un morceau, ainsi que Joel Hoekstra (WHITESNAKE) et Chris Caffery (SAVATAGE, SPIRITS OF FIRE et…TRANS-SIBERIAN ORCHSTRA) venus poser un solo pour le plaisir.
Plaisir, le mot est lâché, et juxtaposé à « professionnalisme », les deux termes définissent bien les contours de cette entreprise. Sans déchaîner les passions, BETWEEN WORLDS livre une prestation immaculée et peaufinée, mais suffisamment sauvage pour séduire les amateurs de Heavy lyrique se frottant à un Power Metal timide sans oublier dans la caverne les mélodies indispensables.
C’est ainsi que « Between Worlds » met les balles dans le barillet avec son intro tonitruante et son envolée vocale emprunte de passion. On se sent immédiatement en territoire connu, celui sur lequel Frontiers chasse à longueur d’année. L’association des deux noms marche évidement à plein régime, ne subissant pas pour une fois la malédiction des productions standardisées par Alessandro qui a tendance à s’approprier tous les produits qu’il emballe. Le son est donc évidemment très ample, avec des dynamiques prononcées, spécialement autour de la basse qui ronfle comme un homme corpulent et grippé. Le reste de l’affaire coule donc de source, des riffs standards qui tranchent une rythmique solide, et des parties vocales admirables, pouvant s’il en était besoin que le talent de Ronny Munroe semble ne souffrir d’aucune limite. L’homme se montre à l’aise sur le répertoire le plus musclé, mais sait faire preuve de jolies nuances sur les titres plus ambiancés, endossant plusieurs costumes taillés sur mesure pour lui. Ajoutez à ceci des interventions en solo qui méritent le détour, et vous obtenez un package complet, avec onze morceaux certes très homogènes, mais d’une qualité irréprochable.
Gros point noir de ce premier album qui en appellera certainement d’autres en cas de succès : son caractère anonyme. On pourrait en effet attribuer les lauriers à n’importe quel groupe Frontiers de ces deux ou trois dernières années, tant les compositions s’enferment dans un classicisme trop hermétique. J’en tiens pour exemple le mid tempo « These Walls » qui sonne si générique qu’on est obligé de jeter un coup d’œil aux métadonnées pour être certain qu’on écoute encore le même groupe.
Pas de quoi fouetter un chat me direz-vous, mais entre des synthés envahissants (la trademark de Del Vecchio qui adore ça), des mélodies convenues, et une atmosphère un peu trop blockbuster, le résultat ne donne pas vraiment la chair de poule, sauf lorsque Ronny Munroe touche la corde sensible sur le magnifique « Scent Of An Angel ». On en vient presque à regretter que ces moments de sensibilité ne soient pas plus nombreux, tant les titres les plus puissants évoquent la scène Heavy/Power actuelle avec un peu trop d’acuité. Mais on dodeline quand même du chef, lorsque le tempo se veut plus guilleret, sur « Beautiful Disaster » et son côté Pop/Rock gonflé sous le capot.
Las, les intros prévisibles d’Alessandro, le côté Power Metal formel, les arrangements que l’italien refourgue d’un album à l’autre, et l’absence totale de prise de risques, intolérable lorsqu’on joue avec un chanteur de ce calibre, font de ce premier album de BETWEEN WORLDS une entrée en matière bien timide. On peut apprécier l’album pour ce qu’il est, une association crédible entre deux noms respectés de la scène, mais proposé par des musiciens au tel pedigree, l’ensemble reste plat et hautement dispensable.
Titres de l’album:
01. Between Worlds
02. These Walls
03. Life Enough For Me
04. Times Of Change
05. No Escape
06. Soul Chaser
07. Scent Of An Angel
08. Beautiful Disaster
09. Flip The Script
10. Beneath The Surface
11. Calm Before The Storm
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