CHURCH OF THE DEAD est résolument un groupe atypique. Pas vraiment Black, ni vraiment Death, mais quelque chose de brutal entre les deux, et une inspiration multiple. Inspiration qui a poussé la bande à publier coup sur coup cinq EP’s en deux ans, entre 2013 et 2015. Pas mal pour un début, d’autant que cette entrée en matière tonitruante a été confirmée en appel par un premier long en 2020, très logiquement et simplement baptisée Church of the Dead.
Ensuite ?
Des reprises, assez bien senties, entre CELTIC FROST (« Morbid Tales ») et CARNIVORE (« Jesus Hitler »), et les prémices d’une suite que tout le monde attendait avec impatience. Et c’est le label Redefining Darkness qui a décroché la timbale en distribuant ce Beyond Death qui nous propose donc d’aller faire un tour au-delà de la mort.
Mais que peut-on trouver au-delà de la mort ? Une surmort ? Une après-mort ? La question reste en suspens pour le moment, mais quelques réponses sont données par les huit morceaux de ce second-né, qui comme le premier ne fait ni dans le détail, ni dans l’ornementation excessive. Car CHURCH OF THE DEAD, doté d’une imagination musicale fertile n’en reste pas moins l’un des représentants les plus grognons de sa génération. Reposant sur l’expérience d’un duo de tête inamovible (Antti Poutanen - basse et Kride Lahti - guitare, donc le CV mentionne DEVENIAL VERDICT, SPITEBORN, LITHURIA, HOODED MENACE, CLUTCH MENTAL HOSPITAL, DEAD SHAPE FIGURE, SATAN'S FALL, FEASTEM, GHOUL PATROL, LITHURIA, THRASHGRINDER), renforcé d’un chanteur chafouin au timbre gravissime (Jussi Salminen) et d’un batteur à la frappe assurée (Seppo Tarvainen, vu dans DANIEL LIONEYE, DEMONZTRATOR, WARMEN, WRETCHED PATH, KOLLAPSE, TUKKANUOTTA, SURVIVORS ZERO, THE SCOURGER), le quatuor décide donc de tester les limites, mais aussi de fouler celles qui séparent les genres.
En résulte un art assez indéfinissable, quelque part entre l’aridité du Death et l’emphase du Black le plus simpliste. Un cocktail pas vraiment revigorant mais agressif, abrasif, qui laisse le moral chanceler et la santé physique péricliter. On se prend quand même d’affection pour ces chansons compactes et oppressantes, qui provoquent le chaos pour mieux raisonner la colère. Utilisant les codes néfastes du BM pour revêtir son Metal extrême d’oripeaux d’époque, CHURCH OF THE DEAD accueille les zombies et autres créatures de la nuit dans son église défroquée, souillée de péchés en tout genre, et maculée de sang versé en l’honneur d’un Diable qui n’aime rien tant que l’admiration de ses disciples.
VENOM, IMPALED NAZARENE, ENTOMBED n’ROLL, MAYHEM, DESTRUCTION, et encore pas mal d’autres, qui fournissent à la machine le charbon pour faire avancer la locomotive des traumas. Parfaitement bien géré, ce second long n’est pas de ceux qui lassent après une écoute, puisqu’il conserve son groove sur la durée. Il est ainsi bien difficile de résister à la furie de « Whore of Eden », qui conspue la traitresse manipulatrice Eve pour mieux soutenir Adam par les côtes. Batterie à fond les ballons, guitare en dissonances et riffs classiques, mais passages accrocheurs, break plein de bonheur dans l’horreur, pour un savant Crossover Heavy/Thrash/Death/Black. Quant à la reprise historique du MAYHEM des débuts via « Chainsaw Gutsfuck », elle est plus que respectueuse : maudite et chaotique.
Et entamer les retrouvailles par un « Dawn of the Wizard » fourbe et roublard est le signe d’une confiance absolue en ses moyens et en la fidélité de ses fans. Ce tempo lourd et cette guitare nostalgique, cette ambiance sépulcrale et cette oppression abdominale saisissent immédiatement la lucidité pour la faire tourner dans la machine de la maltraitance, et nous accoutumer à un univers différent, fait de méchanceté crasse, de sadisme revendiqué, et de ténèbres agitées.
« Tombdweller » ne fait rien pour alléger la rencontre, et on commence à se dire que les options prises par CHURCH OF THE DEAD ne sont pas les plus évidentes. Adeptes semble-t-il d’un beat martial mais posé, les finlandais donnent le sentiment de se retenir la bride, et de citer HELLHAMMER et CELTIC FROST dans le texte.
Le reste de l’album laissera place à une bestialité plus ouverte, mais cet instinct de survie en mode catchy but naughty gardera son emprise sur la direction artistique, le quatuor n’ayant pas son pareil pour incruster des idées plus modérées dans un contexte glauque et puant (« Christborn »). Et cette façon de construire une tour de Babel en utilisant des matériaux inhabituels confère à l’édifice une aura pesante et impressionnante, entre la cathédrale de blasphème et la vieille église de quartier décatie.
Permettez-moi de craquer pour la folie et la furie de « Wormwood » qui m’a directement ramené aux glorieuses années 90, et de ressentir une certaine tendresse à l’égard du final « Floating in Blood ». Un retour qui donne des envies de se gratter un peu partout, et qui joue à merveille le proverbial chien dans un jeu de quilles. Ou comment actualiser le son des mid eighties pour le rendre plus moderne sans le trahir.
Le fils caché du triptyque Tom Warrior/Euronymous/Ross Dolan ? Pourquoi pas, tant que je n’ai pas à acheter quoi que ce soit pour le baptême.
Titres de l’album:
01. Dawn of the Wizard
02. Tombdweller
03. Ashes of the World
04. Chainsaw Gutsfuck (MAYHEM cover)
05. Whore of Eden
06. Christborn
07. Wormwood
08. Floating in Blood
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