Un premier album est évidemment une étape très importante pour un groupe. Un premier album, ce sont des présentations officielles, un premier rendez-vous galant, et plus simplement, l’assertion d’un style et d’un son. Il faut donc y mettre tout son cœur, en espérant que les fans vous ouvriront le leur, pour s’imposer sur une scène Metal de plus en plus dense, et qui privilégie plus volontiers le speed dating, au détriment des rencontres romantiques.
MUSTANG célèbre donc en 2023 son premier long, et la liste des remerciements en dit long sur les difficultés qu’ils ont dû affronter pour en arriver là. J’applaudis donc la persévérance et l’acharnement, il n’y a rien de plus gratifiant que de chroniquer un album pour lequel ses membres se sont battus, spécialement lorsque le dit album atteint un niveau de qualité stratosphérique. Mais avant tout, comment se présentent ces musiciens de Calcutta lorsqu’ils s’adressent au monde ?
High octane screaming Heavy Metal
Voici qui est clair, net et sans bavures, et par-dessus tout, totalement juste.
MUSTANG s’ancre donc dans la mouvance old-school mondiale, sans regrets ni remords. Le Metal du groupe est très énergique, atomique même par moments, mais aussi fluide, mélodique, et à la frontière séparant le Heavy du Power. Pas étonnant donc de retrouver dans leur répertoire cette reprise de JUDAS PRIEST, qui figure en bonne place dans la liste de leurs influences. Il est d’ailleurs possible de les envisager comme le pendant moderne du groupe anglais, eu égard à cette puissance incroyable, mais aussi à cause de la voix unique d’Arijit « Piercer » Dutta, pouvant rivaliser avec le gosier du Metal-god Rob Halford.
Le reste du casting n’est pas en reste justement, et l’osmose qui unit le groupe frappe les tympans dès les premières mesures de « Children of Thunder ». Les MUSTANG ne sont clairement pas là pour faire du pâté, mais savent l’envoyer. Et ce premier titre (après intro) est de ceux qui vous explosent au visage en laissant des cicatrices visibles. Rythmique féroce, riffs tranchants, voix qui s’envole au paradis des aigus à chaque occasion, la prise de contact est tonitruante, et le Metal fier. Aussi classique qu’un live de MAIDEN des années 80, Beyond Raging Thunder joue la complémentarité entre le tonnerre et la foudre, et charge le ciel d’électricité avant de nous pulvériser d’une frappe éclair.
Soulignons je vous prie les talents individuels. Aux guitares, Snehashis « Styx » Nag et Scorcher, infatigables riffeurs et solistes qui posent les fondations de l’entreprise. Leur complémentarité fait plaisir aux oreilles, et les deux compères dictent tous les tempi, se rapprochant parfois de la scène nippone des glorieuses eighties, entre LOUDNESS et EZO.
En rythmique, Soubhik « Sorcerer » Mondal (basse) et Anoubhav « Maniac » Bhaduri (batterie) assurent un abattage de dingue, et varient les tempi, adoptant avec beaucoup de plaisir des vitesses de croisière pas si éloignées que ça du Speed Metal, que « Ram it Down », reprise du PRIEST vient taquiner de sa fougue. Reprise respectueuse qui en dit long sur les fascinations, cette cover permet de redécouvrir ce titre qui gagne une nouvelle jeunesse, et qui acquiert une puissance à décorner les casquettes en cuir cloutées.
Mais cette reprise n’est évidemment qu’une petite cerise sur un gros gâteau, puisque le répertoire personnel des indiens est largement à la hauteur. « Cosmic Rage », quelque part entre l’école Noise Records allemande et la vélocité de la vague sud-américaine, « Queen of Red Light », chaloupé et évolutif, avec toujours en exergue ce chant incroyable, mais surtout « Realm of Madness » prouvent que MUSTANG a bien choisi son nom, entre cheval de course et voiture qui en a sous le capot.
Et sous le capot, il y a du talent, beaucoup, et de l’énergie, encore plus. Mais aussi de la finesse, de la tendresse, des chemins de traverse, un hommage rendu au Heavy Metal US et à son pendant européen de la même époque bénie, mais aussi une énergie personnelle qui décoiffe et coiffe la concurrence au poteau. J’accorde sans aucune hésitation la palme du meilleur album nostalgique du mois à Beyond Raging Thunder, qui a tout d’un grand premier disque dont on se souvient des années après.
Car malgré sa durée, il ne lasse jamais. Toutes les combinaisons sont proposées, Hard, Heavy, Speed, Power, pour un résultat qui de sérieuses allures de best-of de notre musique préférée. « Electric Ecstacy », tornade qui rase tout sur son passage est évidemment irrésistible, tout comme l’est « Voyager » et son ambiance lourde et tragique.
Emphatique, dramatique, lyrique, Beyond Raging Thunder est un petit bijou venu d’Inde, et qui va rapidement se faire un nom dans le reste du monde. Superbement produit pour sonner passéiste sans en rajouter, il présente une collection de chansons de premier choix, cite les grands anciens mais assume son statut d’espoir, et se termine même sur un moment de grâce absolue via le cristallin « Sapphire », qui s’achève dans une gerbe de plaisir dont les draps se souviendront.
MUSTANG se montre donc indomptable. Mais il vous laisse l’approcher, pas trop près, histoire de sentir la fumée qui sort de ses naseaux. Et une fois lancé, il est impossible de l’arrêter.
Titres de l’album:
01. Odyssey
02. Children of Thunder
03. Cosmic Rage
04. Queen of Red Light
05. Ram it Down (JUDAS PRIEST cover)
06. Realm of Madness
07. Electric Ecstacy
08. Voyager
09. Terror Striker
10. Sapphire
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