« Oldschool Death Metal since 1989 ».
Voilà une accroche Facebook pour le moins étrange…Les origines du Death remontant justement à la fin des années 80, est-ce à dire que les groupes de l’époque jouaient déjà du Metal « à l’ancienne » ? Le Death n’aurait-il donc jamais été moderne ?
Débat intéressant, mais plutôt abscons. Il faut dire que pas mal de formations actuelles se réclament de l’étiquette « old-school », histoire de vendre quelques téléchargements de plus ou d’attirer plus de public à leurs concerts. Mais dès lors qu’un combo peut justifier de presque trente ans d’existence, il devient assez futile de se demander s’ils jouent encore un Death puisé des origines…dont ils faisaient eux-mêmes partie…
A moins de considérer que certains ensembles de l’époque jouaient une musique « futuriste »…Ce qui pouvait en effet être le cas de MORBID ANGEL et autres…
Bref, en tout cas, ce qui est certain, c’est que les HORRID ne sont pas les premiers bourrins venus, et que leurs débuts s’enracinent dans l’agonie des 80’s, puisque leur formation remonte donc à 1989, et leur première démo à 1992. Eternal Suffering a donc été diffusée il y a de cela vingt-cinq ans, ce qui nous offre un bel anniversaire pour ces vétérans de l’extrême transalpin qui n’ont jamais lâché l’affaire.
Entre temps, d’autres démos bien sûr, quelques EP, et un premier album qui a enfin vu le jour treize ans après leur découverte, sous la forme d’un brutal Reborn In Sin, qui replaçait les choses dans le contexte de l’ancienneté et de la hiérarchie. Depuis, trois autres longue durée qui n’ont fait qu’asseoir la réputation grandissante et respectable des Italiens de Varese, jusqu’à cet imposant par la puissance et la durée Beyond The Dark Border, qui semble en effet n’avoir d’autre but que d’aller plus loin que tout le monde.
Ce sont les intentions clairement affichées du trio (Mario Plumari – guitare et membre fondateur, Simone Comerio – batterie et Dagon – basse et chant, tous deux depuis 2015), qui semble vouloir ramener à lui le respect qui lui est dû en tant qu’aîné de la scène Death italienne. Condamnés à un semi anonymat injuste dans l’underground, HORRID devrait avec cette cinquième livraison récupérer la place qui est la sienne aux avant-postes des légions de la mort européennes, et les neuf pistes de ce LP devraient leur faciliter la tâche.
Death old-school donc, mais pas de celui qu’on connaît à peine le premier riff lâché, puisque les trois acolytes ont su trousser un disque hautement brutal et viscéral, mais aussi diablement accrocheur et intelligent. En s’accrochant à leurs influences initiales tout en y insufflant un sens de la mélodie assez futé, les trois pourfendeurs de Metal prévisible ont su composer un disque de très haute volée, qui tient même la dragée haute à bien des formations plus établies. Pour cinquante minutes d’attaque frontale, l’intensité bat le haut du pavé, et sait tirer parti d’une production impeccable qui ne laisse personne sur le carreau.
Personne, et surtout pas la basse qui se paie le luxe d’intervenir avec efficience et pertinence, loin du sempiternel rôle de seconde guitare plus grave. Dagon, outre son chant caverneux mais modulé, se permet des interventions harmoniques redondantes et bluffantes, qui dynamisent des morceaux déjà prêts à exploser à la moindre étincelle. Et l’osmose entre les trois musiciens est patente dès l’ouverture classique de « The Black March », qui après une entame très classique pose des jalons, et s’enfonce dans un Death primal mais progressif, qui rappelle tout autant la scène suédoise que les débordements américains des années 90. La multiplication des rythmiques, inhérente au style est amenée avec beaucoup de fluidité et de finesse, même si la violence de l’ensemble est palpable au moindre détour de break.
On atteint parfois des sommets dans l’ultraviolence, notamment à l’occasion du contrasté « Demonic Challenge », qui ose juxtaposer des patterns groovy en diable et des accélérations intempestives, tout en gardant le contrôle d’un mid tempo vraiment écrasant.
Certes, les plus exigeants trouveront le timbre de Dagon un peu terne sur la durée, tout comme ils souligneront le côté répétitif de certains riffs qu’on retrouve à intervalles réguliers. Mais la puissance dégagée par l’ensemble est tellement impressionnante que les derniers reprochent se retrouvent occultés par une envie d’en découdre qui laisse épuisé.
Et même lorsque le groupe joue le chrono et s’autorise un dépassement de plus de sept minutes en conclusion (« Beyond The Black Border »), l’inspiration est toujours au rendez-vous d’arrangements inédits, qui confèrent à l’ensemble une atmosphère morbide tout à fait de circonstance. La guitare ralentit alors la marche, pour se rapprocher d’un OBITUARY des origines, le plus putride, avant qu’un concassage de grosse caisse ne rétablisse l’équilibre de violence.
« Missing End » en est un autre exemple probant, et multiplie les attaques, les déviances, les dérivations, pour nous enserrer dans un Death « à la suédoise », peu empathique, mais terriblement efficace dans ses parties les plus virulentes. Il faut préciser que le bagage technique du trio est en tout point remarquable, avec une mention spéciale aux affolements de Simone, qui maltraite sa batterie comme une vieille carcasse sur un étal de boucher. Technique, rapidité, efficacité, et acceptation de la mélodie comme composante indispensable, tels sont les arguments d’un cinquième LP qui ne marque aucune pause et qui avance coûte que coûte, histoire de replacer la
légende dans son contexte.
Difficile en effet à l’écoute de Beyond The Dark Border de réaliser que HORRID fête ses vingt-huit ans d’existence, tant la jeunesse affichée de ses prétentions est flagrante. Mais à l’heure où des myriades de combos se contentent de l’étiquette « old-school » pour nous refourguer des débauches sanglantes qu’on a déjà épongées des centaines de fois, les italiens se permettent d’innover, et de ne pas capitaliser sur leur passé pour stagner.
Sous une pochette au trait rudimentaire mais frappant se cache donc l’un des meilleurs albums de Death de l’année. Vous n’allez quand même pas bouder un tel massacre ?
Titres de l'album:
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24