Mighty Music et Frontiers, beau parcours pour les grenoblois de RISING STEEL et leur Heavy Metal noble, lyrique et puissant. Mais à l’heure de passer le test sans pitié du troisième album, le quintet s’est-il donné les moyens de devenir un mastodonte de la scène Metal européenne ? Pour avoir la réponse à cette question, une écoute des deux premiers titres de ce Beyond the Gates of Hell suffit : RISING STEEL est devenu un monstre aux épaules carrées, dont la science exacte d’un Power Metal de haute volée est si précise qu’elle renvoie la concurrence dans les étoiles mortes de l’oubli.
Deux ans après le déjà très conséquent Fight Them All, RISING STEEL savoure sa victoire et contemple l’avenir avec une sérénité de circonstance. Sa maison de disques a à ce point confiance en sa suprématie qu’elle ose le comparer à des légendes comme METALLICA, ACCEPT, SAXON, GRAND MAGUS, NEVERMORE, SLAYER, et même IRON MAIDEN et JUDAS PRIEST. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il ne faut pas y voir un excès de zèle de la part de Frontiers, puisque la réalité des faits donne raison au label italien.
Emmanuelson (chant), Tony Steel & Steff Leadmaster (guitares), Stone Warrior (basse) et Steel Zard (batterie) s’en reviennent donc avec un album épique, à la croisée des chemins empruntés par NEVERMORE, METAL CHURCH, PRIMAL FEAR, SANCTUARY et tous ces fouleurs de limites entre Heavy, Power et Thrash, et nous colle une sacrée baffe à laquelle on s’attendait. En se basant sur le passé/passif des musiciens, on les savait préposés à la grandeur et aux défis relevés, mais je concède à Beyond the Gates of Hell des capacités encore plus vastes que je ne l’aurais imaginé. Et en tombant par hasard sur « Life Awaits », on se rend compte que le quintet a de quoi en remontrer aux américains sur leur propre terrain de jeu.
Production épaisse mais claire, niveau technique hallucinant, collectif soudé, tous les éléments sont en place pour faire de ce troisième album un classique moderne du relooking Heavy Metal de la NWOBHM. A l’image d’un SORTILEGE tombé dans un chaudron de potion magique, RISING STEEL titille la corde sensible des fans de Metal allemand (« Death Of A Vampire »), fait battre le cœur des hordes féroces d’un Speed Metal rosse (« Run For Your Life »), sans jamais se départir de ce sens inné de la mélodie bien placée. Et la prouesse de cet album est justement sa variété qui jamais ne nuit à l’homogénéité, comme si les grenoblois avaient trouvé la recette de la versatilité personnelle et cohérente. Belle performance, et résultat impressionnant.
Toujours aussi puissante et belle, la voix de Fabrice Cassaro domine les débats avec une assurance désarmante, posant ses lignes sur le barbelé de riffs tressé par ses deux guitaristes, toujours aussi volubiles et pertinents. Affolants en rythmique, impressionnants en solo, Antoine Portier & Stéphane Rabilloud font étalage de leur connaissance du riff historique pour résumer quarante années d’agression, et entre ces espaces négatifs apportant un peu d’air et ces saccades symptomatiques du Thrash US plaquées avec pugnacité, le duo tutoie les légendes Tipton/Downing et Harris/Smith, mais fait aussi de l’œil aux tandems Mustaine/Friedman et Hetfield/Hammett. Quant à la section rythmique formée par Florent Chartier et Steel Zard, elle fournit le carburant pour supporter les élans de la machine, et semble infatigable, même lorsque le moteur monte dans les tours.
En découle un album qui ose la variété, et qui n’admet aucun défaut. Tout au long de ces quarante-cinq minutes, l’auditeur sera trimballé d’une galaxie à l’autre, passant sans vergogne d’un Heavy travaillé et tranquillement grandiloquent (« Infinite Pain »), à une attaque thrashy en règle (« My Burning Time »), digne de MEGADETH et SANCTUARY (« Skullcrusher »). Un trip intégral donc, sans casque et en apnée partielle, pour arriver dans le mausolée rendant hommage aux plus grand héros de l’histoire, entre MERCYFUL FATE et le SAXON le plus musclé.
Evidemment, le formalisme de l’opération n’échappera à personne, mais RISING STEEL possède toujours ce don unique pour s’approprier des recettes classiques et les transformer en plats maison. En s’en tenant à la forme de l’œuvre en question, on prend conscience de sa perfection, dans un registre pourtant casse-gueule : pas vraiment old-school mais basé sur un passé plus ou moins lointain, Beyond the Gates of Hell ouvre grand les portes de l’enfer nostalgique, pour démontrer qu’il peut passer entre les flammes du conformisme trop rigide.
Et jusqu’au bout, jusqu’au dernier morceau, jusqu’à la dernière note, RISING STEEL tient fermement la barre de son destin, nous proposant même un piano sépulcral sur le final « We Are Free », qui célèbre en effet la noblesse et la force de caractère des passionnés qui ne veulent pas duper leur public avec des refontes grossières.
Pavé Heavy/Power/Thrash de cette année 2022, Beyond the Gates of Hell est une demie-surprise, puisqu’on savait les grenoblois capables de se frotter à la perfection. On se demande juste comment le monstre va négocier la suite des évènements, la barre ayant été placée le plus haut possible. Le combat s’annonce explosif.
Titres de l’album :
01. Beyond The Gates Of Hell
02. From Darkness
03. Life Awaits
04. Death Of A Vampire
05. Run For Your Life
06. Infinite Pain
07. Skullcrusher
08. My Burning Time
09. Beast
10. We Are Free
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