Je ne vais pas cacher mon plaisir de retrouver les canadiens de METALIAN, trois ans après notre dernière rencontre musicale. Vortex, le quatrième album de la bande montréalaise m’avait en effet enchanté les oreilles, au point de faire du groupe l’un de mes chouchous des années 2010. Je retrouvais dans cette musique la naïveté des sorties eighties nuancée d’un contrôle et d’une imagination du nouveau siècle, loin de la facilité old-school et des reproductions à l’identique.
2022 étant presque terminé, METALIAN débarque juste à temps pour éventuellement se faire une place dans les tops de fin d’année, bien que je ne pense pas que cela soit leur intention. Non, leur seule volonté est une fois encore de proposer des chansons riches, pleines et créatives, tout en respectant les us et coutume Heavy de ces quarante dernières années. Très proche de la NWOBHM tout en assumant ses racines canadiennes, le quatuor nous livre une fois de plus une prestation haut de gamme, délicieusement vintage mais pas poussiéreuse pour autant, et nous hypnotise de ses talents individuels et de son collectif soudé.
En découvrant Beyond the Wall, j’ai bien évidemment reconnu immédiatement mes protégés, toujours aussi doués pour pondre des hymnes à reprendre en chœur live. Sans hésitation, je peux d’ores et déjà affirmer que ce cinquième tome des aventures canadiennes fait partie du haut du panier pour le groupe, qui a conservé ses exigences intactes. Et il suffit de trois morceaux au quatuor (Ian Wilson - guitare/chant, Simon Costa - guitare, Andres Arango - basse et Tony Cantara - batterie) pour nous emporter dans son nouvel univers, parfaitement décrit par cette pochette au trait un peu gauche, mais au message limpide : que se passe-t-il de l’autre côté du mur, là où l’herbe est verte, les vitres immaculées et le soleil toujours chaud ?
Dans le viseur, toujours cette différence entre la base du peuple et ses élites, complétement déconnectées et peu amènes à partager leurs biens. Cette thématique bénéficie d’une traduction musicale sans aucune faute, et dès le démarrage actif de « March to the Death », la course vers la mort commence, et nous laissera au pied du ravin à méditer sur notre destin.
Mais c’est bien « Motorhorse » qui selon moi lance vraiment les hostilités, de son up tempo infernal et de ses riffs fatals. Entre un HAUNT survitaminé et un SATAN adouci, METALIAN rend une fois de plus hommage aux plus grands, entre les premières heures d’un JUDAS PRIEST quelque peu bluesy et un THIN LIZZY turbocompressé. On trouve bien sûr aussi de grosses traces de ce Heavy anglais que Lars aimait tant, entre DIAMOND HEAD, TRESPASS et ANGEL WITCH.
La quintessence des années 80 encore amoureuses de leurs aînés seventies, pour un rappel à l’ordre : la nostalgie n’est pas déplacée tant qu’elle ne sert pas d’argumentaire promotionnel majeur. Autrement dit, passéisme d’accord, mais passéisme créatif, et empreinte contemporaine forte. Cet album possède donc tous les arguments pour séduire les fans d’un Heavy Metal chantant et mélodique, mais ne lésinant pas sur les BPM, comme en témoigne le cramé « Fire on the Road », totalement débridé, lové entre EXCITER et RAVEN. On tape un peu partout donc, on fait les poches au passé pour trinquer à la santé du présent, et surtout, on module, on change de ton, on dévie pour de bon, histoire de ne pas refourguer dix fois la même chanson. Entre classicisme et liberté de ton, Beyond the Wall fait tomber les murs, nous laisse en pamoison, et utilise le boogie de saison pour se rapprocher d’une version Beta de MAIDEN (« Last Chance to Ride »), avant de mettre en branle ses ambitions.
Ces ambitions sont marquées par deux morceaux plus longs que la moyenne, entre douceur et fureur, entre ballade Folk et Progressif féroce, avec « Solar Winds » et « Rise of the AI ». Ces deux titres permettent à la mi-album de monter d’un cran, et de nous éviter le coup de mou. Extrêmement bien agencés, portés par des mélodies pastorales légèrement jaunies, mais aussi bousculés par des accélérations fumeuses, ces deux chapitres représentent la face cachée du groupe, généralement plus prolixe lorsque le tempo décolle.
Ce qui est immanquablement le cas de « Beyond the Wall », title-track en up tempo nerveux, assez proche de ce que MAIDEN pouvait proposer durant les années Paulo.
Jamais lassé ni lassant, ce cinquième album de METALIAN se déguste encore bouillant, entre deux sorties trop conventionnelles. Car les canadiens ont gardé ce panache qui leur permet de sonner vintage sans s’afficher dans la vitrine d’une boutique d’antiquités. On se lâche sur le nerveux « Behind the Lies », on se trémousse et on déforme sa frimousse sur le très MOTORHEAD « Cold Thunder », et on se finit tranquille sur « Dark City », qui après un riff emprunté aux frères Young, s’envole vers les paradis Pop-Metal, entre harmonie facile et enthousiasme contagieux.
De tout, pour tous les goûts, mais une stabilité bluffante, et une qualité constante. Un beau parcours pour un groupe sincère, honnête et généreux, qui depuis 2009 a fait bien des heureux. Beyond the Wall ne détruira sans doute pas les murs entre le peuple et ses élus, mais il fera tomber les barrières entre les clans dans la famille Metal. Universel sans être consensuel, voilà un équilibre difficile à trouver. Alors autant en profiter.
Titres de l’album :
01. March to the Death
02. Motorhorse
03. Fire on the Road
04. Last Chance to Ride
05. Solar Winds
06. Rise of the AI
07. Beyond the Wall
08. Behind the Lies
09. Cold Thunder
10. Dark City
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