Nous célébrons ce matin le retour d’un des plus anciens groupes de BM Turc, puisque la naissance de THE SARCOPHAGUS remonte à la seconde moitié des 90’s, avec la publication d’une première démo en 1997, Pagan Storm.
Formé par Burak Sümer, ce trio a ensuite sorti un premier EP, Infernal Hordes of The Ancient Times en 2003, avant de voir ses rangs se grossir de la participation de Niklas Kvarforth de SHINING en 2009 pour un second EP, Hate Cult.
Premier LP la même année, Towards The Eternal Chaos, puis départ de Kvarforth souhaitant se concentrer sur son groupe principal, et hiatus de près de huit ans avant de pouvoir offrir une suite décente à l’aventure. Et c’est donc en avril 2017 que nous pourrons écouter le second longue durée des SARCOPHAGUS, rejoints depuis quelques temps par le vocaliste Morkbeast, du groupe de BM Russe TODESTRIEBE, Beyond This World’s Illusion, qui ne dévie pas vraiment de la trajectoire choisie aux origines, en se concentrant sur un BM concis, brutal, efficace, mais hautement mélodique.
Le line-up est donc maintenant international, mais la musique sans frontières, puisque s’inspirant tout autant de la seconde vague de BM scandinave que de la scène d’Europe de l’Est des années 2000.
Pertinence ?
Oui, et cohérence, mais surtout, une musique d’une grande qualité, qui associe arrangements subtils et harmoniques et puissance de feu à brûler un pays entier. Les Enfers se déchainent donc de nouveau, et ce second LP risque d’asseoir définitivement la réputation de THE SARCOPHAGUS sur l’échiquier mondial.
C’est donc une association de labels qui s’occupe de la distribution de ce second effort, avec Satanath Records pour le marché Russe, Death Portal Studio pour les USA, Fila Sophiae pour la Suède et Sphera Noctis Records pour le Brésil.
Avec un splendide artwork signé Paolo Girardi et un mastering de Tore Stjerna du Necromorbus Studio suédois (WATAIN, FORTERESSE, ça place des références), Beyond This World’s Illusion a largement de quoi séduire tous les amateurs d’un BM qui ne perd pas son temps en conjectures et qui ne cherche aucunement à révolutionner le ou les styles, mais qui se cantonne à ce qu’il sait faire de mieux, à savoir mixer la brutalité et la froideur de la scène scandinave des late 90’s (DISSECTION, EMPEROR) et la rigueur rythmique de son homologue de l’Est du 21ème siècle.
Les fans de LORD BELIAL, SETHERIAL et des références déjà citées seront donc comblés par ce deuxième LP qui aura nécessité quelques années de préparation, mais qui se révèle écoute après écoute comme l’un des albums les plus riches du créneau, se permettant même des accroches Heavy terriblement addictives, et des digressions mélodiques ambitieuses et tout sauf mièvres.
L’intégration de Morkbeast s’est faite sans aucune encombre, et son timbre à la Legion/Fenriz souffle le chaud sur des compositions très élaborées, la plupart du temps construites sur un nombre conséquent de plans, sans pour autant tomber dans la complexité dense d’un EMPEROR, dont les Turcs ont pourtant emprunté quelques codes surgonflés.
Mélodies et agression, telle est la recette appliquée par THE SARCOPHAGUS, qui atteint une sorte de perfection dans l’approche lorsque tous les éléments sont dosés avec flair et équilibre (« The Profanity Rites », subtile danse de l’alternance, qu’on aurait sans problème pu trouver sur le séminal Storm Of The Lights Bane de DISSECTION, avec ses guitares acides et ses brutales accélérations).
Mais Burak Sümer et son acolyte Ozan Yildirim (épaulés par le batteur de session Oktay Fistik) ne se contentent pas de cette formule certes très lucrative mais légèrement réductrice dans la redondance, et savent aussi placer au bon endroit quelques passages très catchy, empreints de Heavy classique qui font mouche et dynamisent des thèmes moins farouches (« Ain Sof », l’un des plus efficaces du lot, et morceau qui a aussi servi d’éclaireur à la sortie de l’album, jolie synthèse entre le MAYHEM le plus abordable et le MARDUK le moins anormal).
A vrai dire, le trio est à l’aise dans tous les secteurs du jeu, ce qui garantit une écoute « à rebondissement », qui ne ménage ni les blasts, ni les attaques plus modérées, mais qui accumule des idées toujours porteuses aux extensions assez intéressantes (« Dymadiel », véritable dédale de thèmes qui s’emboîtent à la perfection, et qui pourtant ne donnent pas l’impression d’avoir été accolés comme démonstration).
D’une durée confortable, les titres se veulent parfois plus brefs mais pas moins originaux, à l’image de ce «Sapremia of Earthly Creatures », concassage de double grosse caisse qui pourtant parvient à sauver sa mélodie du bout des doigts et de la voix.
On peut même parfois penser à une version très expurgée de DIMMU BORGIR, la grandiloquence synthétique en moins, lorsque les aspirations se veulent plus dramatiques et emphatiques (« Triumphant Divine Terror », dont même le titre semble émaner de l’esprit de Shagrath, et dont le passage central hyper efficace aurait pu agrémenter un titre de Death Cult Armageddon, sans que personne n’y trouve rien à redire).
La production vraiment soignée aux graves percutants et aux médiums légèrement irritants sert vraiment des morceaux qui en avaient besoin pour s’imposer, même lorsque l’ambiance se rapproche étrangement d’un Thrash à la SLAYER (« Armoured Death », l’un des meilleurs segments de l’ensemble avec ses effets sonores apocalyptiques et ses riffs de guitare vraiment pertinents, sorte de Seasons Shall Burn In Heaven’s Abyss de Hanneman/Hakansson).
On retrouve d’ailleurs ce regard sur le final étrange « Apocalyptic Beast », qui pourrait même se vouloir héritage de HELLHAMMER avec ses licks primaires et occultes, ce qui prouve bien que la scène Thrash balbutiante et les premières exactions Black hésitantes des années 80 ont eu un impact indéniable sur THE SARCOPHAGUS.
Mais quoiqu’il en soit, et malgré les huit années qui auront été nécessaires à son élaboration, Beyond This World’s Illusion est un album qui justifie le temps passé à la peaufiner, et qui justement refuse de laisser son regard se focaliser sur la surface des choses.
Et s’il ne fait pas vraiment avancer la cause d’un BM qui reste assez classique, il lui confère des lettres de noblesse supplémentaires, en s’appuyant sur un songwriting très solide, et une interprétation inspirée. Espérons simplement que ce deuxième LP soit le bon et que la carrière des Turcs connaisse un avenir plus stable et régulier.
Sort qu’ils auront amplement mérité.
Titres de l'album:
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