Nouveau venu sur la scène extrême danoise, le trio ASCENDENCY nous propose donc avec son premier EP la première partie d’une trilogie, dont ce premier tome illustre la naissance d’un futur tyran. Après avoir publié une première démo en 2019, le groupe originaire de Copenhague se lance donc méchanceté en avant pour nous briser les tympans de son mélange entre Death vraiment nihiliste et Black minimaliste, mais effectif, et les quatre morceaux de ce premier moyen format sont tous aussi effectifs les uns que les autres. D’ailleurs, l’orientation du groupe est plus à ranger dans le créneau d’un BM à l’américaine, pour cette façon de traiter le formalisme norvégien avec une rigueur rythmique caverneuse et linéaire. En traitant un seul - voire deux - thème(s) par titre, les danois ont opté pour une philosophie implacable et bruitiste qui leur sied à merveille. Evidemment soutenus par les barbares allemands d’Iron Bonehead, les musiciens osent donc se rapprocher de l’arrière-garde du BM le plus infernal, en citant les premiers efforts de BEHERIT, MAYHEM et BURZUM, mais agrémentant le tout d’une fantaisie cruelle assez personnelle. En proposant de nouveau deux titres présentés sur leur première démo, les ASCENDENCY recyclent, mais permettent aux néophytes de découvrir leur univers, qui se présente sous des aspects sombres et nihilistes. Avec un parti pris assez monolithique, et un tempo maintenu pendant de longues minutes, des chansons dépassant des durées raisonnables, mais aussi quelques thèmes plus souples et abordables, Birth of an Eternal Empire se présente sous un jour noir mais flatteur, peut éventuellement évoquer une forme très larvée de DARK FUNERAL, mais sait aussi faire montre de créativité au moment d’aborder les passages les plus développés.
En restant en surface et en se basant sur quelques écoutes, il apparaît clair que « Tread The Path To Supreme Veneration » se montre le plus accrocheur du lot, et surtout, le meilleur compromis entre un Death sourd et diffus et un Black impitoyable et caverneux. Avec une voix complètement noyée dans le mixage et semblant avoir été enregistré sans micro dans la plus grade tradition du BM lo-fi, ce titre est un aveu d’allégeance à lui seul, mais en tant qu’ouverture fatale, « Altered Beast » ne fait preuve d’aucune pitié, et impose cette cadence infernale après une courte intro mystique. Le son global, assez cru, respecte les dogmes du DIY, et après avoir publié ce premier EP en tape via Night Shroud Records (500 exemplaires en avril 2020), ce sont donc les allemands d’Iron Bonehead qui prennent la relève, trop heureux de leur trouvaille. A propos de Birth of an Eternal Empire, les musiciens déclarent :
« Cet EP est le premier tome d’une trilogie. Birth of an Eternal Empire incarne le réveil et l’ascension d’un tyran despotique. A travers ses yeux, nous sommes les témoins de quatre épisodes de conquête impitoyable et de sang versé. Chacun des chapitres traite de la consolidation de son pouvoir, de l’avènement d’un âge sombre, et de l’ascension à la souveraineté absolue. ».
Nous voici donc prévenus, et autant dire que le tyran n’a pas la violence dans sa poche, et qu’il n’entend rien à l’empathie ou la pitié. Le Death Black des danois est l’illustration parfaite du concept, avec son aura étrange, ses riffs ténébreux et implacables, et sa cadence rythmique soutenue. Pourtant, le tout, aussi dissonant soit-il fait preuve de cohérence et de logique dans l’agencement, et refuse la facilité d’un chaos peu maîtrisé. On sent que les musiciens ont clairement réfléchi à la mise en place des idées, et que les progressions ont été murement réfléchies. A tel point que malgré les trente minutes ou presque de l’effort, on se retrouve frustré de devoir accepter une fin prématurée, attendant la suite des aventures de ce monarque avide de sang et de vengeance. Très solide bout en bout, l’EP se termine dans une boucherie absolue, avec le titre le plus long du lot. « A Birth In Fire » de ses huit minutes pile ose des mélodies plus prononcées, sans renoncer à cette violence palpable à travers les écouteurs. Se rapprochant même du spectre d’un BATHORY impérial (celui de Under the Sign of the Black Mark bien sûr), sans tourner le dos au MAYHEM des années De Mysteriis, ASCENDENCY brosse un tableau de violence brute, et évoque parfaitement le parcours néfaste d’un despote avide de sévices et de conquête du pouvoir par tous les moyens. Un EP terriblement solide, fascinant et en spirale de bestialité, qui place les danois comme espoirs de la scène européenne, capable de rivaliser avec les plus grands et les plus méchants. Vite, la suite !
Titres de l’album:
01. Altered Beast
02. Culling The Weak
03. Tread The Path To Supreme Veneration
04. A Birth In Fire
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30