Souvent, je décide de parler d’un groupe, et je regrette aussitôt mon choix. Non que leur musique me déplaise au bout de quelques morceaux, mais après une bonne heure passée à glaner des informations sur la toile en vain, l’entreprise m’apparaît alors assez vaine.
Non que mes connaissances en matière musicale soient insuffisantes pour improviser une prose, mais il est vrai que partir de nulle part pour arriver je-ne-sais où n’est pas une tâche très gratifiante. L’exemple du jour est manifeste, et m’a une fois de plus entraîné à Neverland, le pays magique d’où les biographies ne reviennent jamais. Alors, glosons, imaginons et extrapolons.
Mais partons déjà de ce que je sais, c'est-à-dire presque rien. MERSK nous en vient de Californie, et joue un BM très avant-gardiste, qui va même au-delà de la lo-fi la plus extrême, et dont la musique fait passer les premières démos d’ABRUPTUM pour de gentilles compilations lounge. Voilà, c’est terminé.
C’est chiche n’est-il point ?
Vous n’aurez rien de plus.
Je ne sais donc ni si Birthed in Embers est un premier album, ou une démo, ni quels sont les membres de cet obscur combo, ni s’ils s’apprêtent à poursuivre leur carrière dans les années à venir. Pour autant que je sache (c'est-à-dire, une fois de plus, pas grand chose), MERSK pourrait tout aussi bien n’être qu’un one-man band de plus, et ce LP une compilation de ses œuvres passées.
Mais là n’est pas vraiment la question.
Musicalement, l’œuvre justement n’est pas inintéressante, mais assez éloignée des aspirations standards des fans d’extrême. Mieux vaut avoir endommagé ses oreilles avec du BM lo-fi pendant un laps de temps relativement long pour se laisser happer par ce maelstrom de sons, sous peine de repartir en courant, le casque encore brûlant sur la tête.
Non que MERSK soit le concept le plus cacophonique ou assourdissant que je connaisse, mais il faut admettre que les sept pistes proposées sont assez sourdes et concentrées, et salement grondantes en surface comme en profondeur.
Doté d’une production innommable, Birthed in Embers a de quoi faire rougir de honte les DARKTHRONE (celui des débuts évidemment), et rendre encore plus blafards CORNEUS ou MURMUÜRE, quoique par instants, on parvient quand même à saisir l’essence du propos de leurs compositions. Celles-ci se placent dans un contexte de Black légèrement avant-gardiste, mais plutôt bruitiste et minimaliste pour les pointilleux syntaxiques. C’est donc éminemment étrange, mais assez fascinant dans l’exécution, un peu comme si un fan acharné avait capté un bootleg du groupe via une radio ondes courtes aux canaux mal réglés. Les influences vont donc du Black le plus traditionnel au Drone, en passant par l’Ambient, tout en ménageant quelques percussions Jazz assez incantatoires, survolées de couches de chant éparses qui jouent le minimalisme expressif.
De là, je sens que la plupart d’entre vous ont déjà perdu le fil et quitté le navire. Pourtant, l’aventure ne manque pas de piquant, même si le son anémié et sous mixé peut rebuter les plus volontaires, et tend à uniformiser les pistes pour les amalgamer en un tout assez indivisible.
Et comme en plus les californiens n’ont pas hésité à en rajouter une couche en proposant des compositions étirées au maximum des huit minutes, l’effet produit est assez massif, mais peut se montrer relativement roboratif pour les plus réfractaires à la cause lo-fi/expérimentale.
D’ailleurs, beaucoup ne se gêneront pas pour parler de Noise, de bruit, de brouet indigeste, comme dans tous les cas impliquant une musique absconse et délibérément provoquante, mais en tendant un peu les tympans, il est tout à fait possible de discerner une liberté instrumentale sinon fascinante, au moins respectable et digne d’intérêt.
Ce qui une fois de plus, fera appel au libre arbitre de chacun d’entre vous.
Quoiqu’il en soit faites le test avec l’introductif « Birthed In Embers », qui résume relativement bien l’entreprise, quoique de manière un peu trop concise. Mieux vaut laisser passer quelques minutes et attaquer « Abaddon of The Pit » par la face nord de ses huit minutes pour avoir une vue d’ensemble beaucoup plus dégagée.
Comme d’habitude dans ce genre de créneau, le son est extrêmement diffus, et les riffs quasiment indiscernables. Seul un souffle permanent meuble l’instrumental, accompagnant la batterie qui se montre toutefois suffisamment audacieuse pour maintenir votre attention. Vous noterez aussi des arrangements de voix grondantes, tellement anémiées et aggravées (dans le sens fréquentiel du terme) qu’elles sombrent parfois dans le Gore, sans toutefois tomber dans le Grind bien sûr.
On flirte parfois avec les excès du Noise/Ambient le plus pur et dur, mais une fois encore c’est la production qui est à mettre en cause, puisqu’en faisant un effort de concentration, on note que les titres concernés comme « Shriveled Husks of Skewer Victims » sont plus du BM traditionnel que du Drone à proprement parler, avec des structures somme toute assez logiques pour qui saura comprendre les plans utilisés.
« The Walls of Adamantinarx », le final, nous apporte quelques variations presque mélodiques appréciables, tout en conservant cette ligne de conduite libre, qui permet à des breaks assez futés de se frayer un chemin. Basse tremblante, pauses bienvenues, et ambiance mortifère, pour une conclusion très intelligente qui laisse interrogatif, sinon demandeur d’une suite éventuelle.
Difficile toutefois de juger avec pertinence d’un tel effort, puisqu’il se veut si extrême qu’il ne s’adressera qu’à une infime partie des fans de BM. Mais si l’expérience vous tente et que vous parvenez à un avis ferme et définitif, n’hésitez pas à m’en faire part. Je suis toujours preneur.
Titres de l'album:
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