Ô SCOUR.
Oui je sais, cette intro est lamentable, et j’expierai ma faute en écoutant l’intégrale de KICK AXE, je vous le promets. Mais en même temps, lorsqu’on pose ses fragiles oreilles sur ce nouvel EP du collectif, c’est vraiment la seule expression qui vienne en tête : se sortir de ce mauvais pas bruitiste, et revenir dans le giron d’une musique mélodique, chaude aux entournures, et surtout, rassurante. Pourtant, je connaissais déjà SCOUR depuis quelques années, le concept ayant eu la gentillesse de nous briser les tympans avec deux EP’s, Grey et Red, annonçant la couleur d’une musique plurielle, extrême au possible, et décadente comme une main aux fesses de Donald Trump. Ils ont joué live, ce qui nous a permis d’appréhender leur sadisme dans des conditions optimales, mais on savait très bien qu’en revenant avec un troisième volet court baptisé Black, les choses allaient salement dégénérer, et faire passer la concurrence pour un banquet de comptables à la retraite digressant sur l’évolution de la TVA à travers les époques.
Si d’aventure, bous ne connaissiez pas le projet SCOUR, sachez qu’il ne cache ni jeunesse, ni légendes de la scène Black US ou scandinave. Non, ce collectif héberge dans son asile des figures bien connues de la brutalité made in America, et révèle un line-up de cauchemar digne des soirées du Grand Rex. On y retrouve la crème du bruit US, avec pas moins de cinq psychopathes au passé recommandable, mais à l’avenir effrayant, Philip H. Anselmo (PANTERA, DOWN, EN MINOR, PHILIP H. ANSELMO & THE ILLEGALS), John Jarvis (AGORAPHOBIC NOSEBLEED), Derek Engemann (PHILIP H. ANSELMO & THE ILLEGALS), Mark Kloeppel (MISERY INDEX), et Adam Jarvis (PIG DESTROYER, LOCK UP), et faites-moi confiance, une fois confinés ensemble, ces cinq-là ne font pas semblant de vous agresser les esgourdes. A tel point qu’on se demande comment labelliser leur bordel, leur label optant pour une forme très crue de Black Metal, d’autres insistant sur le caractère Death/Grind de la formation, et certains, comme moi, se demandant si « extrême », n’est pas le terme générique le plus approprié pour parler de cette déflagration mortelle. Mixé et masterisé par Ryan Vincent à l’Apollo Audio Alternative avec un chant et une batterie enregistrés par Stephen « Big Fella » Berrigan (DOWN, PHILIP H. ANSELMO & THE ILLEGALS, EYEHATEGOD), le Black EP vient donc refermer une trilogie entamée en 2016, et enfonce encore un peu plus le clou dans les illusions utopiques de notre époque.
C’est assez simple en fait, puisque ces six morceaux font passer les albums de PHILIP H. ANSELMO & THE ILLEGALS pour des tributes au Blues et à la Soul, n’importe quel LP de PANTERA pour une collection de comptines pour enfants sensibles, reléguant tous les projets du gros Phil au rang de simple récréation pour fan de Hard-FM en villégiature à Los Angeles. S’il faut chercher l’inspiration de SCOUR, c’est plus du côté d’AGORAPHOBIC NOSEBLEED, PIG DESTROYER et LOCK UP qu’il faut chercher, même si la respiration légèrement Black de ce format court nous ramène aussi à la grande époque des MARDUK, 1349, DARK FUNERAL et autres SATYRICON.
En gros, du bourrinage en règle, de l’agression permanente, des blasts en veux-tu en voilà, et des hurlements de goret norvégien de la part du gros Phil qui s’en donne à cœur joie. On sait que le rasé pas forcément avenant à toujours adoré le Black Metal, mais avec le Black EP, il le démontre avec une assurance crasse, même si la valeur artistique du projet est encore sujette à caution. C’est bien sûr très violent, très rapide, malpoli, mal dégrossi, mais ça n’apporte pas grand-chose à la cause, et ça ne fait surtout que répéter des recettes bien connues dans l’underground, et dans le petit monde du Blackened Death. Pour avoir un aperçu de ce qui vous attend, une simple écoute de l’entame « Doom » suffira. Et ne vous laissez pas abuser par ce titre qui suggère de la lourdeur et de l’oppression, car dès le démarrage en fanfare d’Adam Jarvis, la messe noire est dite et le rythme de croisière trouvé. Et si vous vous demandez ce qui vous attend après, c’est…simple. La même chose, avec plus ou moins de passages lourds et compressés, et quelques surprises, avec des invités de marque, Erik Rutan de HATE ETERNAL, Pat O’Brien de CANNIBAL CORPSE, et même l’acteur incroyablement photogénique Jason Momoa venu pousser la bile par les trous de nez.
Festif comme il se doit de l’être, ce troisième EP confirme la tendance, mais ne fait rien pour varier les plaisirs. C’est assez jouissif puisque assez court pour ne pas peser sur l’estomac, mais on se demande bien ce que le groupe serait à même de nous proposer en format long, ce genre d’approche ne supportant que très rarement la durée. Grind, Black, Goregrind, Death, tout y passe, et « Nail » de laisser ce bon vieux Phil s’essayer à la gravité ultime, imitant à la perfection le cerf en rut prêt à élargir l’entrée d’une pauvre femelle égarée.
Heureusement pour nous, le court interlude « Microbes » apporte un peu d’oxygène et de grandiloquence avec ses arrangements dignes d’un drame historique glauque, ce qui est la moindre des choses après dix minutes de calottes non-stop. Mais ne soyons pas bégueule, et admettons que ce troisième EP plaira beaucoup aux sadiques Grind légèrement Gore et Black sur les bords, et qu’il pourrait sonner comme l’union sacrée entre ABORTED et PIG DESTROYER. Vilain, pas beau, mais cathartique d’une certaine manière, le Black EP est plus à appréhender comme une friandise corsée de fin d’année, de celles qu’on ne met pas sur la table pour le repas de Noël. Mais rien de plus conséquent, s’entend.
Titres de l’album:
01. Doom
02. Nail
03. Propaganda
04. Flames
05. Microbes
06. Subprime
Pas vraiment emballé, je trouve cela assez linéaire, la voix est pas non plus transcendante. Sans être mauvais, je trouve que cela aurait pu être plus Raw, vu la violence du bouzin. Les ptits solis, peu inspiré...
Hé, Adam Jarvis joue aussi dans Misery Index depuis un bail, maintenant !!!
Pour ce que j'ai entendu ce projet-là du père Anselmo rend surtout hommage au Black, qu'il aime depuis longtemps. J'ai préféré en rester à Superjoint (et Down bien sûr), mais cela peut intéresser les gens qui sont à la fois fans de PanterA et de Black Metal - y'en a, et ce n'est pas incompatible.
Oui RBD, je te rejoins sur le fait que cela n'est pas incompatible.
IL aime le BM, et avec honnêteté j'en suis persuadé, mais depuis Viking Crown, j'ai comme l'impression que ca décolle jamais les projets auquel il participe niveau Beumeu. Peut-être que je suis trop nostalgique de son image Pantérienne et que je n'arrive pas à lui concéder du crédit.
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
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11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09