Nouveau groupe qui ne l’est pas vraiment, et premier album qui couronne en fait plus de dix ans de carrière pour les allemands d’OMEGAVORTEX. Car avant de s’appeler OMEGAVORTEX, le groupe répondait au nom d’AMBEVILENCE, nom sous lequel les musiciens ont sorti une démo et un EP avant de se rebaptiser. Pourquoi ? Bonne question, mais laissons les spéculations de côté pour nous intéresser à cette première œuvre, que le label Invictus Productions loue de toutes ses lignes promotionnelles. C’est un euphémisme de dire que la maison de disques irlandaise croit à son poulain, puisque la promo sheet accompagnant cette réalisation déborde d’euphorie et de comparaisons flatteuses. Ainsi, nos amis d’outre-Rhin se voient successivement comparés à des valeurs sures comme NECROVORE, MORBID ANGEL (celui des jeunes années), INCUBUS (de Floride), POSSESSED, REPULSION, SADISTIK EXEKUTION, PROFANATICA, ou SARCOFAGO, ce qui en dit long sur la foi d’Invictus quant à cette « entame de carrière » qui n’en est pas vraiment une. Mais alors, comment séparer le vrai du faux et l’euphorie de l’objectivité la plus honnête ? En écoutant cet album, qui effectivement, est d’une qualité incroyable, proposant pourtant un mélange bien connu des amateurs d’extrême. Sans connaître vraiment l’identité de ses membres, qui se désignent eux-mêmes par des initiales (X - basse, B - batterie, P - guitare, R - guitare/chant et l’intrus Nils Kreul - batterie depuis l’année dernière), il est tout à fait possible d’apprécier cette musique que le groupe définit lui-même comme un Cosmic Horror Maelstrom, balisant ainsi la violence émanant de ses compositions. Et c’est peu dire que le barouf des allemands est digne d’un big-bang, même si Black Abomination Spawn n’est pas qu’une percussion stellaire entre des météorites à la vitesse hallucinante. Et de fait, ce premier longue-durée propose aussi des ambiances plus travaillées, et pourrait même s’appréhender comme la somme de deux parties différentes, dixit le label.
Pour obtenir le son désiré, le groupe a opté pour un « raw mix », histoire d’envoyer bouler les techniques modernes. Il a toutefois travaillé le mastering en compagnie de Patrick Engel, au Temple of Disharmony, pour obtenir un son professionnel, mais suffisamment sauvage pour ne pas dénaturer sa philosophie. Et cette philosophie se place en convergence du Black et du Death, sans forcément verser dans le prévisible sauvage d’un Black Death un peu trop convenu. En gros, Black Abomination Spawn fait beaucoup de bruit, mais ses échos sont personnels. On comprend assez vite la démarche en acceptant le chaos imposé par « Netherworld Descendant », qui rappelle les prises de contact de THANATOS, en version atomisée et amplifiée par une rage presque palpable. Monolithe sonore, ce début d’album largue les amarres et s’envole dans un trip aux confins de la brutalité, sans laisser la dextérité instrumentale au placard. Il fait dire qu’avec treize ans d’existence, les musiciens ont largement eu le temps de roder leur talent, et qu’ils atteignent aujourd’hui une maturation assez fascinante. Tout est parfaitement en place, la rythmique est remontée comme une centrale nucléaire au bord de l’accident, et la violence dont fait preuve le quintet a de quoi effrayer les plus timorés, certainement mal préparés à cette déferlante qui nous noie sur l’implacable « Cosmic Horror Maelstrom ». Le leitmotiv même du groupe trouve donc son illustration la plus parfaite, et rappelle en effet les débuts de MORBID ANGEL, lorsque les floridiens se proclamaient « groupe le plus technique et violent du monde ».
Même propension à lâcher plus de riffs que de raison, même envie de donner à chaque instrument la latitude dont il a besoin, même voix rauque et démoniaque, et pourtant le mimétisme n’est pas de mise, puisque l’identité d’OMEGAVORTEX est suffisamment affirmée pour qu’il ne se repose que sur son propre talent. On pense aussi à une version démultipliée de NOCTURNUS, mais ce magma sonore évoque bien des souvenirs passés, ramenés au présent par une habileté sans pareille. Le mixage, effectivement très basique nous permet d ‘apprécier la sauvagerie sans qu’elle ne soit compressée ou édulcorée, et la mémoire nous replonge dans les affres des nineties, avant que le son des albums ne soit normalisé. Atteignant une intensité redoutable, les allemands jouent sur du fil barbelé, et entament un voyage au long-cours, dominé par des pas de blasts géants, et par des arrangements de guitare qui ne sont pas sans rappeler la dévotion satanique du grand Trey Azagthoth. Et nous croyant embarqués dans un trip supersonique n’admettant aucune étape ni ralentissement, nous nous laissons porter par le flot de brutalité qui semble-t-il, repose sur des bases de turbine en mouvement perpétuel. « Soul Harvest » continue le massacre, avec toujours en exergue cet affrontement entre les guitares et la basse, mais « Stellar Death » change enfin la donne, modère la vitesse de croisière, et impose une ambiance plus délétère sans éloigner le groupe de la folie qui l’anime depuis le début du métrage.
Mais en version poisseuse et lourde, le groupe n’en est pas moins convaincant, et ce changement de cap n’altère pas la sauvagerie d’ensemble. Plus proche évidemment du BM que du Death, Black Abomination Spawn souligne alors ses côtés les plus malsains, sans renoncer à placer aux endroits judicieux des accélérations en 5G qui laissent le dos complètement en vrac. Et si les plans se succèdent avec plus de variations, la brutalité générique ne cède pas d’un pouce, et les étapes se succèdent dans un ballet outrancier, nous obligeant à supporter cette pression tout en restant euphorique et persuadé de participer à une expérience sensorielle unique.
Sans payer de mine, OMEGAVORTEX côtoie donc les étoiles autrefois brillant pour MORBID ANGEL, se permet du surplace glauque (« From Obscurity »), avant de laisser les moteurs partir en vrille une dernière fois (« B.A.S. »). Treize ans pour un premier album, c’est long, mais cette attente nous a évité le coup du brouillon, puisque Black Abomination Spawn se présente sous la forme d’une copie immaculée sans aucune faute de goût.
Titres de l’album:
01. Netherworld Descendant
02. Cosmic Horror Maelstrom
03. Violent Transcendence
04. Void Possessor
05. Soul Harvest
06. Stellar Death
07. Gateways
08. From Obscurity
09. B.A.S.
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