Un groupe australien de pur Hard-Rock qui débarque de nulle part, et aussitôt, la machine à fantasme s’emballe. Le nouvel AC/DC ? Les dignes successeurs de ROSE TATOO ? Les frères d’armes d’AIRBOURNE ? Mais parfois, il faut faire face à la réalité, et admettre que tous les groupes de Rock australiens ne sont pas des usines à riffs et des turbines à tubes, juste des groupes de Hard-Rock capables capitalisant sur la réputation de leur pays pour se frayer un chemin à travers le cœur et l’âme des fans. Sous ce point de vue, les SNAKE BITE WHISKY sont encore loin d’être des légendes en puissance, et se contentent jusqu’à présent de dispenser un enseignement musical à base de Rock greasy, de lyrics légèrement cliché, et d’une attitude de bikers en virée dans un club du coin. Leur dégaine ne trompe personne, ils se calent sur la ligne du parti ZODIAC MINDWARK, jouent les fiers-à-bras, mais restent encore un peu trop anonymes dans la masse pour réellement se démarquer. Petit préambule de mise au point qui ne condamne pas ce deuxième album par contumace, mais qui permettra à l’auditeur éventuel de se faire un avis en amont, sans attendre de miracle qui n’arrivera pas.
This Side Of Hell balisait le terrain avec une belle franchise, mais depuis, quelques problèmes de line-up sont venus enrayer la machine, au point que la formation d’aujourd’hui n’a plus que cinquante pour cent de rapport avec l’ancienne. Intronisant les deux petits nouveaux, Danny Sharkz à la batterie et Laggy à la guitare, toujours en soutien de Jay R. au chant et de Stacii Blake à la basse, Black Candy se veut bonbon noir et poivré qui pique la gorge, mais qui stimule les esgourdes. Basé sur des riffs qui semblent recyclés des années 80, et sur une rythmique qui évoque la vague Néo-Rock des mid eighties et des groupes comme GUNS N’ROSES ou UNCLE SAM, ce second LP des australiens sonne aussi convenu qu’une reprise de « Creep » lors d’une fête de la musique à Melun, mais procure toutefois des sensations assez agréables lorsque l’envie lui en prend. En convergence de différents genres, le quatuor se permet donc des allusions Grungy, Stoner, Country, et même Punk pour accentuer sa soif de liberté, et nous pond donc des morceaux courts et très simples, très gras aussi, mais dotés de soli ludiques qui permettent de se raccrocher au guidon de la Harley.
Enregistré au Lush Studio’s de Redcliffe, dans le Queensland, Black Candy a donc le gros son, celui qui rend la distorsion encore un peu plus sale, et qui transforme la rythmique en pulsation cardiaque au bord de l’apoplexie. Empreint de traditionalisme MOTORHEAD et ZODIAC MINDWARP, ce second effort à au moins le mérite de s’éloigner des schémas d’AC/DC et AIRBOURNE, pour emprunter des chemins de traverse dans le bush, et nous emmener à la rencontre de personnages attachants mais légèrement louches, sur fond de bande son épaisse digne d’un film de série B austral. Car si la guitare est efficace et les structures simples, le chant roublard et légèrement faux de Jay R. représente un écueil assez difficile à franchir, tant sa voix est particulière et peut se montrer rédhibitoire sur la durée.
Mais je ne condamne pas les bonnes intentions, bien au contraire, et je loue même la variété. On sait d’expérience que le travers principal de ce genre de réalisation est son uniformité et son incapacité à changer de cap en cours de route, ce qui n’est pas le cas de ce bonbon noir qui passe en revue toutes les passions musicales des australiens. Il existe donc un large fossé qui sépare le burner introductif « Thunderbird », qu’on aurait pu retrouver sur le Rock n’Roll de MOTORHEAD, et le lourd et emphatique « Bones in the Fire », qui se traîne comme un pèlerin perdu dans le désert, et qui semble aussi résigné qu’un fan de KYUSS après un concert achevé trop tôt. Les mecs sont donc intelligents, et ont refusé la linéarité d’un Heavy Rock trop prévisible, et ce crossover de proportions appréciables est donc assez goûtu en bouche.
Avec une grosse basse qui n’hésite pas à lancer des intros qui mettent dans le bain (« Creep Show »), et de petits quickies qui accélèrent la cadence (« Dead by Dawn », un phrasé de chant intéressant et des syncopes qui dynamisent), ce second long est donc à classer dans la catégorie des surprises modérées, et des réussites tempérées. Mais l’attitude globale, l’absence de compromission, et la réelle sincérité permettent aux SNAKE BITE WHISKY de s’extirper de la masse des fidèles de l’église Hard Rock n’Roll avec brio, d’autant que certains des morceaux proposés ont tout du hit en puissance. J’en veux pour preuve le torride « Reload, Aim, Kill » et ses faux airs de shoot ’em all mis en musique, ou « Sweet Cocaine », qui s’il n’est ni « Brown Sugar » ni « Heroin » du VELVET carbure à la meth moderne et nous procure un fix généreux.
Bilan mitigé donc pour les SNAKE BITE WHISKY, qui devront encore effectuer quelques réglages avant de pouvoir éventuellement s’imposer comme leader de la nouvelle génération Hard australienne. Des efforts dans la justesse pour Jay R, des efforts de timing pour Danny Sharkz pas toujours calé à la croche, et la galère voguera avec plus de fluidité sur l’océan Rock n’Roll qui a englouti des marins plus expérimentés.
Titres de l’album:
01. Thunderbird
02. Raised in Hell
03. Creep Show
04. Choke
05. Bones in the Fire
06. Reload, Aim, Kill
07. Sweet Cocaine
08. Hammered
09. Dead by Dawn
10. End of the Line
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