Vu de l’extérieur, et sans connaître le groupe, on pourrait penser que les grecs de MEDIEVAL DEMON pratiquent l’art traditionnel du Heavy Metal à tendance Doom, ce que cette superbe pochette noir et blanc appuie de son graphisme. Après tout, l’erreur est humaine, et en se renseignant sur la toile, on apprend vite que ce trio fait partie du patrimoine brutal grec depuis 1993, ce qui en fait l’une des institutions les plus anciennes du Black Metal hellénique.
MEDIEVAL DEMON a toutefois connu un parcours erratique. Un premier album cinq ans après sa création, puis un split avant une reformation en 2013 aboutissant à un second long en 2018. Depuis, une régularité exemplaire avec un long tous les deux ans, ce qui permet à la fanbase de se sustenter sans mordre le cou de ses victimes innocentes.
D’abord en totale autoproduction, MEDIEVAL DEMON est supporté par l’indépendant Hells Headbangers depuis Arcadian Witchcraft en 2020. Et visiblement, le label se frotte les mains de cette collaboration, tenant le trio grec en haute estime, ce qui s’explique très facilement lorsqu’on pose ses oreilles sur ce Black Coven, messe noire grandiloquente, mélangeant Black, Heavy Symphonique, Gothique et musique de film avec un panache indéniable.
Aux commandes de cette messe en nuit majeure, l’indéboulonnable Lord Apollyon (batterie, claviers, composition), et son acolyte Sirokous (chant), soutenus par la basse de Mutilator depuis 2019. Black Coven est donc le quatrième album de cette petite congrégation, bien décidée à suivre les commandements des années 90 en niant toute évolution du genre ces trente dernières années. Ce qui fait qu’entre DIMMU BORGIR et IMMORTAL, un pont s’est tendu, sur lequel cheminent les NIGHTFALL, CRADLE OF FILTH, et toute la clique des fans d’horreur musicale retranscrite sur un parchemin maudit.
Je ne nierai pas que cet album m’a touché de sa grandiloquence et de son lyrisme exacerbé. Conquis dès « Where Witches Dwell and Labyrinths Confuse », je me suis plongé dans cet imaginaire rappelant tout autant les messes d’Anton LaVey que les exercices ésotériques de Dani Filth and co. Et si ce premier morceau m’a harponné de sa superbe, « Black Coven » m’a embrigadé de son emphase et de sa théâtralité inspirée par les grandes B.O de gialli des années 70/80. Il faut dire que le groupe se revendique de l’esprit des GOBLIN, et n’hésite pas non plus à laisser un saxo s’époumoner quand la nuit déroule son linceul.
Vous l’aurez compris de vous-même, MEDIEVAL DEMON est tout sauf un groupe lambda. L’entité démoniaque d’Athènes n’est pas devenue une institution par hasard, et cet album vient à point nommé rappeler pourquoi le trio s’est invité dans les livres d’histoires. Entre Black formel et puriste et tentative de Black symphonique de proportions épiques, Black Coven utilise le classicisme d’un Heavy Metal d’époque pour agrémenter ses attaques les plus franches, et fait donc preuve d’un minimum d’audace dans l’agencement de ses idées. On note en outre une indéniable méchanceté dans la nostalgie, et une amertume très présente (« Nocturnal Sacrilege »). Utilisant le principe de la chorale à foison, MEDIEVAL DEMON nimbe son art dans une aura de mystère, comme une légende revenant à la vie après des siècles de perdition.
Néanmoins, pas question de brader la violence sur l’autel des ambitions. Lorsque le trio s’attaque au fantôme du Black le plus traditionnel, il s’investit corps et âme, comme le démontre l’implacable « Sylvestris Deus (Protector of the Forests) ». Aussi revêche qu’il n’est séduisant, ce quatrième album est une sorte de synthèse du parcours des grecs, avec ce mélange de culot et d’ambiances, et de respect des dogmes et de leur violence.
On appréciera la majesté lourde et pesante de « Baptismal Blood », dont le refrain est un véritable appel à l’introspection diabolique, et « The Grave Dwellers », en final homérique qui nous ramène à la légende du MAYHEM historique, avec ses harmonies de guitare acides et son nihilisme brutal.
Un quatrième album de grande qualité pour MEDIEVAL DEMON, démon tenace et pugnace qui continue de menacer l’humanité de sa mauvaise humeur et de ses enchantements. Entre ultraviolence et atmosphère, le groupe n’a toujours pas choisi, et développe de beaux arguments cinématographiques. Quelque part entre le blockbuster sombre et le Found Footage glauque.
Titres de l’album :
01. Where Witches Dwell and Labyrinths Confuse
02. Black Coven
03. Nocturnal Sacrilege
04. Sylvestris Deus (Protector of the Forests)
05. Baptismal Blood
06. Katavythisis
07. The Grave Dwellers
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