T’es là, tranquille, déambulant dans les rues d’Araripina, avec ton cuir, tes clous, ton baladeur vintage et tes cassettes usées, tu t’appelles Rodrigo mais tu te fais surnommer « Infernal Rider », et tu traînes ta misanthropie en espérant rencontrer encore moins sociable que toi. Evidemment, au bout d’un moment, tu te fais remarquer par une bande hirsute comme ta permanente, et tu entames le dialogue. Après quelques échanges d’une banalité affligeante ponctuée de crachats réguliers, la question des groupes préférés tombe sur le tapis, et tu cites DESTRUCTION, SODOM, KREATOR, SARCOFAGO, VULCANO, SEPULTURA, LIVING DEATH, sous le regard entendu de ces nouveaux compagnons de route qui comprennent ton point de vue. Tu sors des livres Metal d’histoire et tu rappelles à l’assemblée que le Brésil, ton pays, a joué un rôle crucial dans l’expansion de la brutalité musicale dans les années 80, animé par une passion sans failles, et une foi indéfectible en cette musique primaire et brutale.
Et alors que tu te sens en confiance face à ces mines patibulaires qui te dévisagent comme l’antéchrist revenu sur terre, tu commences à parler de ton projet de monter un groupe de Speed/Thrash à ambiance légèrement Black, et tu cites tes influences et ta direction artistique. Et puis, soudainement, l’ambiance change, et les regards se biaisent. Les gus arguent d’un rendez-vous, et finissent par lâcher en tournant les talons un lapidaire « Woah l’autre, comment il vit dans le passé ! Sois up in time mec, l’old-school, c’est so 2010 !!! »
Seul, again. Le cuir chauffe les épaules et le soleil échauffe l’esprit, et notre pauvre Rodrigo rentre chez lui, l’âme revancharde et des plans datés plein la mémoire.
Ce long préambule fictif pour vous dire que DIABOLICAL EVIL est ENCORE une fois un énième projet vintage concocté par un esprit passéiste, mais aussi que ce groupe n’en est pas un, mais bien le projet en solitaire d’un musicien passionné et…très capable. Fasciné par les premières vagues Speed/Thrash allemande et brésilienne, Rodrigo "Infernal Rider" a donc décidé de proposer sa vision des choses, assez personnelle, et surtout, bien montée. Enfin pas dans le sens où vous le comprenez les salopiauds, mais plutôt dans le sens d’une musique puissante, viscérale, bestiale, qui vous ramènera dans le temps entre 1983 et 1985, lorsque les groupes de Sao Paulo ou Belo Horizonte commençait à sévir.
Toutefois, ne vous attendez pas en écoutant Black Magic Force à y trouver un nouveau SEPUTURA des heures sombres ou un SARCOFAGO des cimetières les plus décatis par le temps. Non, DIABOLICAL EVIL est un concept intelligible, promu par un musicien qui connaît ses gammes et les riffs tournoyant de DESTRUCTION, et qui propose un habile mélange de Speed et de Thrash, teinté d’occultisme Black des années 90. En gros, du gros Speed Black des familles, efficace, simple, agrémenté de quelques soli intéressants, et densifié de lignes vocales bien blasphématoires.
Une guitare qui turbine sans discontinuer, un écho permanent sur le chant, une basse en sous-couche mais qu’on distingue assez facilement, et un rythme soutenu, linéaire, mais assez stable pour propulser des thèmes simples. Rien de novateur, au contraire, un esprit old-school sympathique, des idées qui ont parfois tendance à s’éterniser, mais un sens de la syncope impressionnant, et une passion communicative, ce qui n’est pas le moindre des arguments quand on évolue dans la sphère de la nostalgie prononcée. Suffisamment mélodique pour ne pas effrayer les allergiques au chaos, mais suffisamment chaotique pour attirer les plus malpolis, Black Magic Force est une affaire solide, dont l’écoute se justifie par la pertinence d’un seul titre, au hasard, « Moonspell Rites », l’un des plus percutants du lot.
Sonnant parfois comme du BATHORY de 1984 qui aurait appris à produire et à jouer, DIABOLICAL EVIL est gentiment vilain, et grimace avec tendresse. Mais entre des intros vraiment bien foutues (« Cursed by Blood »), quelques accélérations dantesques qui fauchent les mollets, et un esprit frondeur, ce premier EP est d’une haute teneur en énergie, à défaut de faire avancer la cause old-school. Du coup, Rodrigo est content, puisqu’il n’a besoin de personne à hurler « David sonne ! », et qu’il se satisfait très bien à lui-même pour mettre en branle son imagination passéiste.
Titres de l’album:
01. Black Magic Force
02. Blackmoon
03. Moonspell Rites
04. Cursed by Blood
05. The Eternal Night
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